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    "Tony et Ridley Scott, frères d'armes" : le cinéma des papas d'Alien et Top Gun analysé dans un livre
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Après Christopher Nolan, Ridley et Tony Scott sont à l'honneur dans le nouvel essai publié par Playlist Society : "Frères d'armes", analyse signée Marc Moquin, qui analyse, relie et compare deux oeuvres plus proches qu'on ne le pense.

    Playlist Society / Twentieth Century Fox / Guillaume Gaffiot / Bestimage

    "Ridley fait des films pour la postérité, les miens sont plus rock'n'roll", déclarait Tony Scott au Sunday Times en 2005. Soit la preuve, pour beaucoup, que sa filmographie et celle de son frère aîné n'avaient rien en commun à part quelques acteurs (Tom Cruise, Denzel Washington...). Une idée reçue que vient contredire "Frères d'armes", essai du critique Marc Moquin édité par Playlist Society, non sans reconnaître que tout semble les opposer malgré des parcours similaires qui les ont conduit des beaux arts au cinéma en passant par la publicité.

    Il est vrai que, au premier abord, Blade Runner a aussi peu en commun avec Top Gun que Thelma & Louise et Man on Fire. Sur la forme, c'est souvent le cas. Sur le fond, beaucoup moins. À y regarder de plus, et c'est ce que le livre démontre d'emblée, il est régulièrement question de sociétés corrompues, de rêves déchus et de la notion d'individu face à un groupe. Et peu importe le genre, qu'il s'agisse de fresque historique (1492, Kingdom of Heaven), de SF (Alien, Blade Runner), d'action (Unstoppable)... L'ouvrage souligne même le fait que, réalisés et situés à des époques différentes, Ennemi d'état, La Chute du faucon noirMensonges d'état et Domino et Déjà vu évoquent notre rapport à l'image et la notion de surveillance chère au "1984" de George Orwell.

    Ridley fait des films pour la postérité, les miens sont plus rock'n'roll - Tony Scott

    Des façons d'aborder diverses temporalités à l'utilisation de la musique, en passant par des personnages en lutte avec leur part d'ombre, la morale, la religion ou la similarité des parcours de leurs (anti)héros, le livre nous offre une plongée passionnante et accessible dans ces filmographies qu'il oppose et relie avec pertinence, en réussissant même à donner un autre éclairage au mal aimé Alien : Covenant, ou démontrant comme le suicide de Tony en 2012 a considérablement noirci le cinéma de Ridley Scott, empreint de nhilisme depuis.

    Après Christopher Nolan avec "La Possibilité d'un monde", Playlist Society met à l'honneur non pas un mais deux des cinéastes majeurs de ces dernières décennies, et risque fort de vous donner envie de (re)voir les films de chacun. Pas forcément dans l'ordre chronologique mais au gré des liens qu'il tisse entre eux.

    "Tony et Ridley Scott, frères d'armes" de Marc Moquin - Edité par Playlist Society - Disponible depuis le 23 mai - 14 euros

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