Le court des grands - Page 6

Une certaine vision du Vietnam (1967)

Le synopsis: Une séance de rasage sanglante.

La date : 1967

Année éminemment symbolique dans l'histoire des Etats-Unis car elle témoigne de l'enlisement de l'armée américaine dans le conflit avec le Vietnam du Nord. Le 15 avril 1967, des centaines de milliers d'étudiants manifestent d'abord à NY puis tout le pays contre l'intervention impérialiste des  GI Américains contre les communistes.  A ce moment là, Martin Scorsese est âgé de tout juste 25 ans et est fraîchement diplômé de la New York University.

Ce qu'il faut savoir:

• Le film se pose comme un réquisitoire contre la guerre du Vietnam. La référence est claire puisqu'au générique de fin il est écrit "Viet 67".  Réaction de Scorsese sur ce point: « Consciemment, c'était un hurlement de colère contre la guerre. Mais en réalité il y avait quelque chose en moi qui n'avait rien à voir avec la guerre. C'était juste une très mauvaise période. »

• Le cynisme naît du décalage entre la violence de la situation et l'apparente légèreté de la musique: on peut écouter, en fond sonore, I can't get started, composition de Bunny Berigan datant de 1939 et chanson de la seconde guerre mondiale.

• Les gros plans sur le lavabo sont certainement des "clin d’œil" au film Psychose d’Alfred Hitchcock

Du court au long...

Scorsese réalise son premier long-métrage en 1967. Mais c'est en 1973 qu'il se connaître avec son second long-métrage Bertha Boxcar. Celui-ci narre les pérégrinations d'une jeune vagabonde forcée d'errer de ville en ville après la mort de son père. Martin Scorsese qui marquait déjà son court-métrage du sceau de la violence, continue sur sa lancée et ne s'arrêtera plus. La violence sèche sera omniprésente dans tous ses films à venir. On peut y voir dans le rôle de Bill Shelley, le futur Bill de Quentin Tarantino, David Carradine.

Le film "The Big Shave" (avertissement: les images peuvent heurter la sensibilité des internautes)