Cinéma iranien d'aujourd'hui : 10 portraits, 10 parcours
mardi 25 octobre 2011 - 10h00

Succès-surprise de l'année, "Une séparation" arrive en dvd le 8 novembre. A cette occasion, AlloCiné brosse le portrait de 10 cinéastes qui ont en commun la culture iranienne. A chacun son style, à chacun son parcours, entre Europe, Etats-Unis et Iran. Dossier réalisé par Julien Dokhan et Dounia Georgeon

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Né en 1960 à Mianeh (ville du nord-est de l’Iran)

Comment tout a commencé...

Fils d’un peintre en batiment, Jafar Panahi grandit au milieu de six frères et sœurs. Auteur d’un livre dès l’âge de 10 ans, il fréquente le Kanoun, l'institut culturel dont l’un des fondateurs est Abbas Kiarostami (voir l'entrée précédente). Etudiant à la faculté de cinéma et de télévision de Téhéran, il signe plusieurs courts métrages et travaille pour la télévision. Soldat pendant le conflit Iran-Irak, il en profite pour tourner un documentaire sur la guerre. Assistant de Kiarostami sur Au travers des oliviers (1994), il présente à celui-ci l’ébauche du scénario d’un court métrage. Enthousiasmé, Kiarostami lui suggère d’en faire un long, et accepte même d’en écrire le scénario. C’est ainsi que naît Le Ballon blanc, son premier long métrage, auréolé par la Caméra d’or au Festival de Cannes en 1995.



La marque Panahi

Pas étonnant que Jafar Panahi ait toujours revendiqué l’influence du Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Le cinéaste s’inscrit, avec ses premiers films, dans la tradition néo-réaliste de son maître Abbas Kiarostami (Le Ballon blanc, déambulation tendre et poétique dans les rues de Téhéran en compagnie d’une fillette, Le Miroir). Mais il préfèrera ensuite dépeindre sans complaisance le monde des adultes, une société iranienne où règnent les inégalités. Affectionnant le récit en temps réel, il dénonce ainsi le sort fait aux femmes dans Le Cercle (Lion d’or à Venise en 2000) ou Hors jeu, dans lequel une jeune fille tente par tous les moyens d’entrer dans un stade pour assister à un match de foot.

Hors jeu



Et au-dela des frontières ?

En 2009, c’est Jafar Panahi qui est déclaré hors jeu par les autorités iraniennes. Pour avoir soutenu les manifestations des opposants au président Ahmadinejad, il est arrêté en juillet 2009. Relâché au bout de quelques jours, il n’aura pas le droit de se rendre au Festival de Berlin, qui l’invite en février 2010. Arrêté à son domicile, avec sa famille, en mars de la même année, il est de nouveau incarcéré. Toute la planète cinéma lui apporte son soutien, de Hollywood (une pétition signée Scorsese, Coppola, De Niro…) au Festival de Cannes, qui l’invite symboliquement à faire partie du jury de sa 63e édition. Il est remis en liberté en mai, mais l’accalmie est de courte durée : en décembre, il est condamné à six ans de prison, et frappé par une interdiction d’exercer son métier et de quitter son pays pendant 20 ans, une peine confirmée ce mois-ci. Contrairement à Bahman Ghobadi, Panahi a toujours refusé l’exil, préférant travailler coûte que coûte dans son pays. C’est ainsi qu’il tourne en 2011, dans son appartement, Ceci n’est pas un film : en expliquant pourquoi on lui interdit de tourner, et en imaginant des stratagèmes pour contourner la censure, il signe un magnifique hymne à la liberté.

 

La bande-annonce de "Ceci n'est pas un film"

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Commentaires

  • Hugo R.

    Joli dossier, qui a le mérite de nous faire apprendre des choses. On relativise alors la prétention subversive du cinéma occidental en se rendant compte qu'ailleurs, faire un film est un véritable acte politique qui peut avoir de lourdes conséquences.

  • Mickelwhite

    Excellent dossier ! Le cinéma (et la société) iranien(ne) sont en plein essor, merci d'en rendre compte, et de donner une audience à des artistes qui, à deux trois exceptions près que vous citez, sont mal distribués chez nous.

  • Mickelwhite

    par "mal distribués", je veux pas dire que les distribs font mal leur taf (ils ont déjà le mérite de faire venir les films et de les défendre), je veux plutôt dire qu'ils passent dans peu de salles, notamment en province. Mais en regardant l'éventail des cinéastes du dossier (surtout ceux qui bossent vraiment en Iran), je me dis quand même que ça va en s'améliorant ces dernières années, et le succès du Farhadi va débloquer des choses.

  • Cyrus A.

    elle est quelque un inconnu en Iran et ailleurs en tant que réalisatrice ou cinéaste pour chercher quelque un qui représente vraiment le cinéma iranien je propose à auteur de cette site de au moins consulter un citoyen iranien au lieu de présenter n'importe qui qui a fait quelque courts métrages pour une des 10 réalisateurs du cinéma iranien ce commentaire était pour Mme Maryem Keshavarz complètement inconnue dans cinéma iranien

  • Cyrus A.

    Marjan Satrapi n'est pas un cinéaste , elle n'a fait que une bande dessinée, voilà de quoi vous publier quand vous n'avez grande chose à raconter allez lire un peu de journaux

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