"Mad Men" a du succès ? Alors faisons notre propre version ! Ça s'appellera "Playboy Club"... ou "Magic City" ! "Friends" est un carton ? Et si nous avions nous aussi notre "Friends" ! L'histoire des séries est remplie de modes et de copies, plus ou moins conformes, ce dossier se propose d'en décortiquer quelques-unes ! - Dossier réalisé par Dominique Montay
Il fut un temps où la chaîne NBC dominait le monde. Où ses programmes battaient toutes les autres au jeu des audiences, où ses succès n’étaient pas seulement publics, mais aussi critiques. New York Police Blues, Homicide, Seinfeld, autant de titres et de grandes séries. Au sommet desquelles, présentant le meilleur ratio public/critique, Urgences et Friends. Forcemment, un succès pareil fait des envieux.
Noah Wyle, George Clooney, Julianna Margulies, Eriq La Salle, Anthony Edwards & Sherry Stringfield, le cast des des débuts d'Urgences
©Warner Bros. Television
Pour Urgences, il est difficile d’imaginer la limite entre clonage et effet de mode. Sur les networks américains, et de tout temps, les séries médicales sont légion, mais aucune ne semble forgé dans le même matériau que la série imaginée par Michael Crichton et "drivée" par John Wells. En France, nous avons mis en opposition deux contemporaines pourtant très différentes : Urgences et Chicago Hope. La première nous contait les aventures de médecins altruistes, et leurs drames humains. La seconde (de David E. Kelley) nous montrait des médecins égocentriques, mégalomaniaques, qui jouaient à Dieu.
Urgences a plutôt, à l’égal d’X-Files, servi de matrice à plusieurs show très différents : l’aspect soap de la série est retrouvé dans Grey's Anatomy, par exemple. La série qu’on pourrait considérer comme la plus clonée d’Urgences, est pourtant une comédie pure. Scrubs, durant ses 9 années de vie, accumula de nombreux points communs avec Urgences. Entre autre, son héros, jeune interne bercé d’illusions, par moments un peu hautain, JD, qui rappelle fortement John Carter.
L’autre mastodonte de la chaîne au paon (le symbole de NBC), c’est la bien connue Friends. Celle qui, comme Urgences, aida à la démocratisation de la culture série en France. Un succès pareil appelait des dérivations, des copies, et soyons francs… rien n’est plus facile que de copier un concept aussi simple que "l’histoire de 6 amis entre 25 et 30 ans". Le tout est d’y ajouter un peu de piment, un petit twist inattendu.
Un Friends dans les 70’s ? That '70s Show ! La série qui révéla, pour le meilleur, la formidable Mila Kunis et pour le pire, l’insupportable Ashton Kutcher. Une série qui revisite les années 70, avec des personnages plus jeunes (et des acteurs qui ont dix ans de plus au minimum), mais qui montre aussi la vie des parents. Parents qui rappellent une version un peu plus salée des parents Cunningham d’Happy Days.
Un Friends avec des… jeunes ? Zoé, Duncan, Jack et Jane ! Qui ça ? Une série qui ne vécut que deux ans (le temps d’être renommée Zoe pour profiter de la starisation de son actrice principale, Selma Blair, qui était en parallèle à l’affiche du film Sexe intentions). Une comédie correcte, sans prétention, qui eut les honneurs de Série Club dans nos contrées, profitant du raz-de-marée Friends.
Ci-dessous une bande-annonce promo de Zoé, Duncan, Jack et Jane :
Un Friends avec… des gens remakés ? Coupling ! La version US, copie non conforme et piteuse de la fabuleuse sitcom créée par Steven Moffat, mise à l’antenne par NBC pour justement, avoir un nouveau Friends à mettre à l’antenne. Le résultat calamiteux ne donna lieu qu’à une poignée d’épisodes.
Un Friends avec un gars qui cherche sa future femme ? How I Met Your Mother ! Ici, la copie est flagrante, mais s’en sort sur des details. Ce sont des amis, qui vivent à Manhattan, deux d’entre eux partagent une colocation, un d’entre eux est un dragueur invétéré… Une série qui possède une première saison remarquable, inventive, risquée, et d’autres assez inégales, voire médiocres. A voir, tout de même, pour le personnage de Barney Stinson. S’il ne doit en rester qu’un, c’est Neil Patrick Harris (à quand le spin-off qu’on se débarrasse des autres ?).
