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    "Coup de foudre à Notting Hill était ma référence majeure" : la créatrice d'Irrésistible raconte la genèse de la série avec Camélia Jordana
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    À l'occasion de la sortie de la série "Irrésistible", rencontre avec sa créatrice, Clémence Madeleine-Perdrillat, qui nous raconte la genèse du projet et ses références en termes de comédies romantiques. Dont un film culte avec Julia Roberts !

    Disponible sur Disney+, la série Irrésistible met en scène Camélia Jordana et Théo Navarro-Mussy (Hippocrate) dans les rôles d'Adèle, créatrice d’un podcast à succès, et d'Arthur, mathématicien, qui ont un véritable coup de foudre l'un pour l'autre.

    Le seul hic ? Dès qu’elle est en présence d'Arthur, Adèle est sujette à de violentes crises de panique et passe tout près du malaise. Le diagnostic ne fait aucun doute : la jeune femme est atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique lié à sa précédente histoire d’amour avec un certain Trésor (Corentin Fila), à qui elle a dédié une émission et un livre.

    Adèle n’a alors d’autre choix que de se tenir éloignée d’Arthur. Mais l’attraction est trop forte. Ces deux-là arriveront-ils à s'aimer en dépit de cette maladie d'amour qui rend les choses bien compliquées ?

    Irrésistible
    Irrésistible
    Sortie : 2023-09-20 | 30 min
    Série : Irrésistible
    Avec Camélia Jordana, Théo Navarro-Mussy, Corentin Fila
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    2,0
    Voir sur Disney+

    La scénariste Clémence Madeleine-Perdrillat (En thérapie, Nona et ses filles), qui a créé Irrésistible, a répondu à nos questions sur la genèse de cette comédie romantique pas comme les autres, sur les thématiques fortes qui nourrissent l'histoire de ces deux personnages, et sur les références qu'elle avait en tête en termes de rom-com au moment d'écrire la série.

    AlloCiné : Comment est née l'idée d'Irrésistible ? Qu'aviez-vous envie de raconter avec cette série ?

    Clémence Madeleine-Perdrillat : J'ai écrit Irrésistible en réaction, d'une certaine manière, à l'écriture de la saison 2 d'En thérapie, qui était une écriture assez rapide, assez épuisante et très dense.

    J'avais envie d'écrire quelque chose de plus léger et j'avais, depuis longtemps, l'envie de faire une comédie romantique. J'ai ainsi eu l'occasion de retravailler avec le producteur de Nona et ses filles, avec qui j'avais vécu une aventure très forte. Et il m'a vraiment donné carte blanche. Il m'a dit "Fais-toi confiance, si c'est ce que tu as envie de faire, écris Irrésistible".

    Vous avez dit dans une précédente interview qu'il y avait pas mal de vous dans la série et dans le personnage d'Adèle. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    Je me sens très proche du personnage d'Adèle, c'est vrai. Déjà c'est moi qui l'ai imaginé, donc il vient forcément un peu de moi. Et puis, tout comme elle, je vis à Paris, je vis dans le nord de la Capitale, dans des quartiers qui sont des quartiers plus populaires. Je suis une passionnée de podcasts, elle en crée et elle en anime. Et puis j'avais envie de travailler sur la question du passé amoureux, qui est quelque chose qui me questionne très souvent. Donc, en résumé, oui, Adèle me ressemble sur pas mal de points.

    Irrésistible parle de trauma amoureux, de santé mentale, de peur de l'engagement. Des thématiques très actuelles dont on parle encore trop rarement en fiction, et encore moins dans les comédies romantiques. Vous aviez cette vraie volonté de sortir des clichés inhérents aux rom-com ?

    Oui, je crois que la comédie romantique est un endroit où on peut aussi aborder des questions plus sérieuses. En fait, j'avais envie de parler du deuil. C'était quelque chose qui était très important pour moi.

    Comment on se remet ? Et peut-être qu'on ne se remet jamais. Peut-être que ce n'est pas très grave. Peut-être qu'on vit tous avec notre passif amoureux et que, plutôt que de nous dire "Remets-toi en selle, il y a plein de poissons dans l'océan", il faut juste dire aux gens "Acceptez de vivre avec cette chose-là, et puis ça ira mieux au bout d'un moment, ce n'est pas très grave". C'est vraiment ce que j'avais envie de dire dans Irrésistible, et c'est particulièrement incarné par le personnage de Trésor, qui est joué par Corentin Fila dans la série.

    Disney+

    Dans la série, le podcast "La maladie d'amour" permet à Arthur d'analyser les relations amoureuses par le biais des mathématiques et des sciences. Vous pensez que c'est vraiment possible ?

    Je trouve ça intéressant, oui. Je pense que ce n'est pas une grille de lecture qui permet de prédire, comme on aurait envie que soit le cas (rires). Mais je crois que c'est une clé de compréhension qui est réelle. C'est complexe évidemment, mais je trouve que cette autre vision des choses, et notamment ce qu'on projette sur l'autre et sur nous-même dans une relation, permet de gagner en maturité sur nos sentiments. C'est ce que dit Arthur dans le premier épisode.

    Quelles étaient vos références en termes de comédies romantiques au moment d'écrire Irrésistible ?

    Je crois que ma référence majeure c'était Coup de foudre à Notting Hill, avec Julia Roberts et Hugh Grant, qui est une comédie romantique que j'aime beaucoup et qui me semble être assez contemporaine en fait. Après tout, ça parle d'un homme qui est moins connu que la femme dont il tombe amoureux, qui gagne moins d'argent. C'est elle qui est vraiment dans la lumière, alors que lui est beaucoup plus proche, finalement, de ses sentiments. C'est lui qui lui dit à la fin "J'ai peur que tu me brises". Ça, c'est quelque chose que je trouve très beau dans Coup de foudre à Notting Hill.

    Et ma seconde référence, plutôt côté séries, c'était la saison 2 de Fleabag, qui est une saison que j'adore, qui parle de la fascination amoureuse, et qui suscite un pur plaisir de spectateur de se dire "Mais vont-ils réussir à être ensemble ?". Et ça, j'adore.

    Vous avez travaillé sur beaucoup de séries, que ce soit pour des plateformes ou pour la télévision. On peut citer En thérapie, Nona et ses filles, Tapie, Les Gouttes de Dieu. Est-ce que vous voyez une différence majeure dans le fait d'écrire pour une plateforme comme Disney+ ?

    Je trouve qu'il y a peu de différences en termes de développement pur. En tout cas, pour moi, dans mon statut de scénariste, l'exigence sur les textes, elle est partout la même. C'est-à-dire que, souvent, on travaille aussi contre le temps, contre la montre. Par exemple, j'ai vraiment travaillé contre la montre quand j'étais sur En thérapie, sur la saison 2. Et là, de nouveau, sur Irrésistible, on a travaillé dans un temps très rapide. Et en même temps, c'était une bonne énergie.

    La différence fondamentale, pour moi, ça a été d'assurer la direction artistique de cette série, ce que je n'avais jamais fait jusqu'à présent. J'étais très heureuse d'obtenir ce poste et j'étais ravie que Disney soit d'accord pour que ce soit le cas et que ce poste existe sur la série.

    Y a-t-il une scène de la série que vous retenez en particulier ?

    Sans trop spoiler, il y a dans le dernier épisode une séquence de podcast et de témoignage d'une femme qui me bouleverse particulièrement, qui n'est pas complètement dans la comédie romantique, mais qui permet d'avoir tous les personnages en présence. Et ce que cette femme vient dire, vient déposer, et comment elle le fait avec cet entourage autour d'elle, c'est vraiment quelque chose qui m'émeut à chaque fois.

    Quels sont vos projets maintenant qu'Irrésistible est sortie ?

    Je suis en écriture d'une autre série, dont je ne peux pas encore parler. Quant à une éventuelle saison 2 d'Irrésistible, ça dépendra de la réception de la saison 1 évidemment. Pour l'instant, tout ça est encore un peu flou.

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