En 1997 sort dans les salles françaises Larry Flynt, excellent biopic de Milos Forman sur le fondateur du magazine Hustler qui a créé un véritable empire du porno. C’est Woody Harrelson qui interprète cet homme à la vie en dents de scie, faite de gloire et de tragédies.
Si le film a obtenu l’Ours d’or à la Berlinale de 1997, sa réception a été houleuse. Plus précisément, son affiche a provoqué l’ire des conservateurs en France. Comme de nombreux autres films d'ailleurs...
Columbia Pictures
Celle-ci montre Larry Flynt, presque nu avec le drapeau américain en guise de cache-sexe, dans une position évoquant la crucifixion. Il est superposé au corps d'une femme, allongé sur son string.
Comme le relate Libération la veille de la sortie du film en France, "une quarantaine de catholiques laïcs associés à trois prêtres, proches du mouvement charismatique, ont demandé l’interdiction de l’affiche au tribunal de grande instance de Paris".
Mais contre toute attente, une semaine plus tard, Libération rapporte un retournement de situation dans cette affaire. Alors que la cour d'appel de Paris examinait la demande d'interdiction de l'affiche du film, "dans une déclaration lue à l'audience par les avocats de la société distributrice du film, le réalisateur Milos Forman a annoncé avoir demandé à Columbia le retrait des affiches ‘dans un souci d'apaisement’".
Columbia Pictures, le distributeur, a déclaré que l'affiche avait été choisie par Milos Forman parce qu'elle symbolisait le destin du pornographe Larry Flynt, qui a été "crucifié pour ses idées". Bien que l'affiche n'ait pas été utilisée aux Etats-Unis, Columbia a déclaré avoir reçu l'autorisation de l'exposer en France de la part du Ministère de la Culture.
Des cas antérieurs d'insultes présumées à l'encontre de la religion ont provoqué de graves affrontements en France, impliquant des jeunes d'extrême droite. En 1988, ils ont attaqué ou incendié des cinémas projetant La Dernière tentation du Christ de Scorsese.
Larry Flynt est disponible jusqu’au 14 novembre sur Prime Video.
