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    “Je veux qu’on voie, je veux qu’on sache” : Christine Angot revient sur l’impensable dans son premier film
    Solène Boutillier
    Solène Boutillier
    -Rédactrice ciné-séries
    Bercée aux rediffs de Walker Texas Ranger, Docteur Quinn et tant d'autres, elle raffole des séries en tout genre, sans jamais oublier son amour pour les comédies musicales et les œuvres fantastiques.

    Dans le prolongement de son dernier roman en date, Le Voyage dans l’Est, Christine Angot prend une caméra et s’entretient avec son entourage au sujet de l’inceste dans son premier long-métrage documentaire, Une famille, à découvrir en salle.

    Si c’est par les mots que l’écrivaine Christine Angot a choisi dans un premier temps de raconter son histoire et l’inceste dont elle a été victime, c’est aujourd’hui par les images qu’elle se livre dans un documentaire poignant intitulé Une famille.

    Une famille
    Une famille
    Sortie : 20 mars 2024 | 1h 21min
    De Christine Angot
    Presse
    4,0
    Spectateurs
    3,7
    Séances (125)

    Dans ce film à découvrir dès aujourd’hui au cinéma, elle est amenée à se rendre à Strasbourg pour des raisons professionnelles à l’occasion de la sortie de son nouveau livre Le Voyage dans l’Est. Ce n’est pas un lieu ordinaire pour elle, mais une ville marquée par les souvenirs et un véritable drame familial : c’est là qu’a vécu son père jusqu’à sa mort en 1999, et c’est dans cette même ville qu’elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, avant qu’il ne commence à la violer.

    “Je veux qu’il y ait la même vérité que dans un livre”

    La veuve de son père vit toujours sur place, et Christine Angot, accompagnée d’une caméra, décide de frapper à sa porte. Après des années de silence, place au dialogue. “Je veux savoir l’histoire qu’elle se raconte, comment est son visage quand elle prononce les phrases. Comment elle vit confrontée à quelqu’un qui lui dit : il s’est passé ça. Et qui lui pose des questions. Je veux connaître l’histoire que se racontent les gens quand on leur dit ce qui est, ce qui a été, ce qui s’est passé…” confie l’écrivaine pour expliquer sa démarche.

    Cette confrontation ouvre avec intensité le film. Pour la réalisatrice, la présence de la caméra est à la fois une manière de se sentir soutenue dans cette épreuve, mais aussi de montrer les événements tels qu’ils se déroulent et tels qu’elle les vit. “Là, on a une scène vraie. On est dans le réel. Rien n’a été écrit à l’avance, il n’y a ni reconstitution ni scénarisation. On est dans le présent pur. On n’est pas dans l’imagination.

    Au fil du documentaire se succèdent des entretiens avec ses proches, sa mère, son ex-mari et sa fille entre autres, entrecoupés d’extraits d’archives familiales. Des échanges qui sensibilisent sur l’inceste et le viol, et la manière dont ceux-ci affectent également l’entourage de la victime comme du perpétrateur.

    Présenté au sein de la sélection Encounters en février dernier à la 74e Berlinale, et récompensé du Prix du Jury des lecteurs du Tagesspiegel, le film Une famille de Christine Angot sort aujourd’hui dans les salles françaises.

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