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    "Les Clefs de bagnole" : un vrai film de m.... ?

    Du petit au grand écran, il y a un pas que Laurent Baffie a franchi, envers et contre tout, en réalisant la comédie déjantée "Les Clefs de bagnole". Rencontre autour d'un film de m.... !

    "N'y allez pas, c'est une merde !" L'accroche des Clefs de bagnole a de quoi surprendre, mais c'est son réalisateur qui le dit ! Pour son premier long-métrage, le trublion cathodique Laurent Baffie joue la carte de l'absurde avec une comédie totalement déjantée où l'on voyage en hélicoptère et en paquebot, où l'on croise un aigle et un chien en pâte à modeler, où l'on essaie de faire un film et de retrouver ses clefs... Rencontre avec un néo-réalisateur un poil anxieux, mais surtout heureux d'avoir mené à terme un rêve vieux de presque dix ans.

    AlloCiné : Alors, comment se passe la promotion autour de ce film de merde ?

    Laurent Baffie : Ca se passe bien. La plupart des journalistes aiment bien le film et sont sympas... sauf AlloCiné. (rires)

    Ton film est vraiment une merde ?

    Mon film n'est pas un film de merde. Il y a juste marqué "N'y allez pas, c'est une merde !". Pour comprendre ça, il faut avoir vu le film... Plus sérieusement, le titre, c'est un luxe que je peux me permettre car je le produis moi-même. C'est peut-être complètement inconscient, mais ça me fait délirer ! Le film est un OVNI, c'est mon bébé, le film que j'avais envie de faire depuis huit ans. Je n'arrivais pas à trouver une bonne histoire, vraiment originale, alors je me suis amusé à écrire un truc lamentable, sur un type qui perd ses clefs de bagnole. Comme je pense que tout est dans le traitement, c'est un bon exercice de style : même avec le scénario le plus pitoyable, on peut quand même faire un film rigolo.

    Tu appréhendes sa sortie ?

    Enormément. C'est hyper stressant de savoir si des années de travail ne vont pas être anéanties à 14h10... Au niveau de la presse, mon pronostic, c'est que je vais me faire ch... dessus. Je n'envisage pas que la presse soit bonne, mais j'espère qu'il y aura des défenseurs du film, qu'ils en soient les ambassadeurs... De toute façon, c'est pour le public que j'ai fait ce film. Ca va être un vrai sondage, mais un sondage de luxe à 23 millions de francs ! Le problème, c'est que ça sort dans une période où il y a plein de trucs, c'est un peu chaud pour ma gueule... Je demande aux gens d'aller voir mon film au minimum trois fois ! Je leur dis que c'est une merde, mais si ils veulent y aller, qu'ils y aillent trois fois ! Il y a plusieurs niveaux de lecture, plein de choses que l'on ne voit pas en une seule vision...

    Tu produis toi-même le film. As-tu rencontré des difficultés pour monter le projet ?

    Oh que oui ! J'ai été voir tous les producteurs, mais les gens ne voulaient pas que je fasse le film ou alors ils voulaient que je le fasse à leur sauce. On me disait : "Tu fais comme tu veux, mais c'est comme ça qu'il faut faire" OK, mais si je fais comme je veux, je fais comme je veux ! Alors, au bout de plusieurs années, j'ai finalement décidé de le produire moi-même parce que le producteur avec lequel je m'entends le mieux, c'est moi ! Avec du recul, ça a été de la folie, mais on verra bien...

    Tu produis, réalises, mais joues également le premier rôle...

    Allez, parlons-en ! (rires) Je joue mal, je le sais, mais je le dis ! C'est pas mon point fort le jeu, mais il n'y a que moi qui pouvait faire ce rôle ! J'appréhendais énormément ça, le fait de voir ma gueule sur grand écran...

    Le casting est extraordinaire...

    Il y a des surprises, une distribution incroyable, ca a été un boulot monstre. J'espère que ça se voit à l'image. J'ai eu la moitié du métier sur ce film, je pense que j'aurais pu avoir les deux tiers, mais je n'ai pas eu assez de temps pour ça. Pour le rôle principal à mes côtés, j'ai choisi Daniel Russo parceque tous les autres ont dit non ! (rires)

    As-tu une anecdote particulière qui te revient en tête ? Sur le tournage par exemple...

    Je me suis beaucoup engueulé avec mon banquier, un connard. Je cherchais des billes de partout, je passais des coups de fil entre les prises. Un jour, il me refuse un crédit, c'était un sale con, on s'insulte au téléphone ! J'étais tellement énervé... Le lendemain, je tourne la scène ou Jean-Marie Bigard joue un banquier ! La réplique principale de cette scène n'était pas dans le scénario, mais je l'ai trouvé grace à l'expérience de la veille et parce que j'étais en colère !

    Le film mélange comédie, action, thriller, animation,... Quelles ont été tes influences ?

    Il y en a plein : Annie Hall, La Nuit américaine, Le Magnifique, Last Action Hero,... Comme j'adore la zoologie, et que quand j'en parlais à la radio, tout le monde me disait : "Arrête avec ça, ça fait chier tout le monde", je me lâche dans le film. C'est un film qui me ressemble, un film de cinéphile...

    Tu viens du petit écran. Quelle différence majeure vois-tu entre la télévision et le cinéma ?

    Si tu rates une émission de télé, il y en a une autre la semaine d'après pour te rattraper, c'est du périssable. Au cinéma, tu n'as pas le droit de te rater ! Mais bon, je ne fais pas trop de parallèles...

    Tu fais plus attention à tes clefs de bagnole désormais ?

    Oui, un peu plus, mais il m'arrive quand même toujours des trucs de fous. La semaine dernière, je suis avec mon sac à l'aéroport, en revenant de voyage. J'avais mis mes clefs au fond de mon sac et le poids du sac a tordu la clé. Lorsque je récupère les clefs et que je tente de faire démarrer la voiture, impossible ! La clé est tordue, alors je la remets dans la serrure, et là, comme un con, je fais ce qu'il ne faut pas faire, j'essaie de la détordre et elle se casse...

    Propos recueillis par Clément Cuyer

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