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    Jean-Claude Brisseau sur le banc des accusés

    Le réalisateur français Jean-Claude Brisseau, accusé d'agressions sexuelles et d'escroquerie par quatre actrices, comparaissait ce 3 novembre devant le Tribunal correctionnel de Paris.

    Le réalisateur français Jean-Claude Brisseau devait aujourd'hui, devant le Tribunal correctionnel de Paris, répondre à trois chefs d'accusations qui pèsent sur lui : harcèlement, agression sexuelle et escroquerie. Il y a trois ans, le cinéaste aurait profité de la crédulité de jeunes actrices pour leur faire passer des essais érotiques lors du casting du film Choses secrètes.

    Accusé d'agression sexuelle et d'escroquerie

    L'une des victimes présumées a déclaré que le cinéaste lui aurait demandé de se masturber dans un lieu public en lui promettant un des premiers rôles dans son film. Des essais que le cinéaste décrit, lui, comme "un travail d'improvisation pour ne pas perdre de temps au moment du tournage." La jeune fille aurait effectué une trentaine d'essais, filmés ou non, sans obtenir le moindre rôle. Les comédiennes dénoncent toutes le même procédé, à savoir "la menace de ne pas obtenir les rôles principaux si elles refusaient." En janvier 2003, le cinéaste avait déjà été interpellé et placé en garde à vue, la police ayant saisi les cassettes d'essais vidéo de trois de ses films, L' Ange noir (1994), Choses secrètes et Portraits nus (devenu Les Anges exterminateurs). Accusé d'agression sexuelle mais également d'escroquerie, Jean-Claude Brisseau devra se justifier de n'avoir pas dédommagé deux jeunes filles alors qu'elles croyaient être embauchées comme co-scénaristes et actrices principales. Les quatres plaignantes réclament 50 000 euros de dommages et intérêts.

    Le monde du cinéma interrogé

    Provocateur, subversif, le réalisateur de Noce blanche ne cache pas sa fascination pour les femmes. Son dernier film, Les Anges Exterminateurs, qui met en scène un cinéaste faisant passer des essais à des actrices pour le film policier et érotique qu'il prépare, confirme cette règle. Brisseau justifie sa méthode de travail : "Je ne peux filmer que ce que je connais. Et puis, on n'apprend pas dans les cours d'art dramatique à jouer une scène de caresses ou à faire l'amour avec une autre, et que ce soit beau. Car mon projet c'est ça : je veux que ce soit beau, et en plus je voudrais donner le sentiment d'une extase mystique quand les comédiennes montent vers le plaisir et qu'elles jouissent." Pour son avocat Maître François Blistène, "le milieu du show-biz n'a pas été étranger à un certain acharnement." Cette affaire donne lieu à une enquête minutieuse dans le milieu du cinéma. Des actrices comme Marion Cotillard, Hélène De Fougerolles et la maman de Vanessa Paradis ont apporté leur témoignages quant au comportement du cinéaste.

    Deux ans de prison avec sursis requis

    Le parquet de Paris a requis ce 3 novembre une peine de deux ans de prison avec sursis assortie d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins, ainsi qu'une amende de 30.000 euros à l'encontre du cinéaste. La représentante du ministère public a également requis son inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS). La 10e chambre du tribunal correctionnel rendra son jugement le 15 décembre prochain.

    Marie Surrel avec AFP

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