Mon compte
    Rencontre avec le trio de "La Panthère rose"

    Steve Martin, Jean Reno et Beyoncé Knowles : le trio de "La Panthère rose" a répondu à l'interrogatoire d'AlloCiné. Morceaux choisis.

    Alors, comment était-ce de se glisser dans le costume de Peter Sellers et de devenir français ?

    Steve Martin : Et bien... hum...

    C'était si dur que ça ?

    Vous êtes marrant ! Ah ! Ah ! Vou savez, c'est délicat quand on vous propose un projet comme celui-là, car au départ cela vous semble absurde. Puis quelques jours plus tard, votre fibre comique prend le dessus et vous réalisez qu'il s'agit avant tout d'un rôle. Un rôle que je voulais reprendre pour les fans, et c'est ce qui m'a fait m'enthousiasmer pour le projet. Alors, un jour sur un parking, je me suis précipité vers Shawn Levy pour lui dire qu'on m'avait proposé le rôle de Clouseau. Je lui ai fait part de mes idées et de certains gags. Et je lui ai demandé s'il était éventuellement intéressé pour réaliser le film. Il était partant, et nous voici ! Alors après, bien sûr, vous ne pouvez pas vous arrêter à Peter Sellers et tout ce qu'il a accompli. Vous vous concentrez simplement sur votre travail et vous faites du mieux que vous pouvez. J'ajouterais que j'ai eu l'honneur de rencontrer Peter Sellers il y a 25 ans. Cela se passait à Hawaï durant la promotion de Un vrai schnock !. Nous nous étions très bien entendus, et il y avait un vrai respect mutuel entre nous. J'aime beaucoup notre Panthère Rose, et je pense qu'elle rend hommage à Peter Sellers et sa saga de La Panthère rose.

    Peter Sellers avait un côté de sa personnalité très sombre. Est-ce le cas pour vous ?

    Je crois que c'est différent d'avoir un côté sombre et d'être fou ! Et je crois, d'après ce que j'ai pu lire et entendre sur lui, que Peter Sellers était un quelqu'un d'assez torturé. Et en même temps, nous avons tous un côté sombre. Et puis il y a aussi un aspect génétique concernant cette question : certains d'entre nous sont des gens simples et toujours contents. J'ai un ami, même quand il est triste, son visage sourit. C'est très marrant à voir. En ce qui me concerne, je suis un peu entre les deux. C'est la nature de notre travail, car nous sommes assez vulnérables aux critiques, et notre quotidien est fait de hauts et de bas. A mon avis, tout artiste a du mal à faire la différence entre des critiques fondées et toutes ces choses blessantes que l'on peut lire sur le web. Pour nous, tout est à mettre dans le même sac.

    En quoi le rôle de Clouseau était-il un défi ?

    Et bien, ce sont des soucis habituels d'acteur. La première chose qui m'inquiétait, c'était l'accent. Je me suis donc tout de suite mis en contact avec un coach qui m'a donné de très bonnes bases concernant l'accent. En fait, je n'avais jamais vraiment fait de véritable imitation d'accent. Même quand je prenais un accent italien, tout était inventé. Mais pour La Panthère Rose, je voulais un accent réaliste. L'autre défi consistait à élaborer le costume de Clouseau. Les vêtements sont très importants pour un rôle selon moi, et le costumier a réussi à faire quelque chose de très classe et de très intelligent avec le costume de Clouseau. Les pantalons sont à peine trop courts, ce qui donne un côté gaffeur. Quand tout ça fonctionne ensemble, ça donne une vraie dimension au personnage.

    Qu'est-ce qui est le plus dur pour vous : le drame ou la comédie ?

    Comme le dit si bien mon ami Kevin Kline, la plus grosse différence c'est : "Si tu fais un drame et que tu te plantes, on ne te dira jamais que tu n'étais pas assez dramatique. Mais si tu fais une comédie et que ce n'est pas drôle, les gens te le diront". Quand vous faites une comédie, vous avez non seulement la responsabilité d'un personnage, mais également du rire. Ca complique un peu les choses. Les deux sont difficiles, mais si vous ajoutez la responsabilité de devoir faire rire les gens, alors la comédie semble beaucoup plus difficile. C'est tellement dur de faire rire les gens !

    En parlant de difficulté : c'était dur de tourner avec Beyoncé ?

    Vous n'imaginez pas ! Tous les jours, je devais me lever et la regarder ! Wow ! Plus sérieusement, c'était un vrai bonheur. C'est assez marrant de voir qu'elle est si populaire, que sa chanson est en tête des charts aux Etats-Unis et que que c'est la chanson du film. Quand nous avons fait la conférence de presse à Paris au début du tournage, tout ce qu'elle répondait à la centaine de journalistes présents c'était "Je suis ravie d'être ici et honorée de jouer avec ces acteurs". Chaque fois que nous répondions à une question, Jean Reno, Kevin Kline, Emily Mortimer ou moi-même essayions d'êre spirituels et de faire de longues phrases. Beyoncé Knowles, elle, donnait toujours la même réponse. Et au final, quand nous avons lu les compte-rendus de la conférence dans la presse, tout ce qui avait été gardé c'était sa phrase : "Je suis ravie d'être ici et..." C'est incroyable, non ? C'était elle la star !

    Et notre Jean Reno national ?

    Et bien, il est tellement "Joie de vivre" ! Vraiment, c'est quelqu'un de chaleureux et de généreux, qui apporte toujours quelque chose de positif sur le plateau. Il est énorme en tout : un grand coeur et un gros appétit ! Et puis il est très humble et très sage...Quel souvenirs gardez-vous du tournage en France ?

    J'ai adoré ! Aller travailler tous les matins en plein été, il fait beau et vous êtes entouré par toute cette architecture, et la Place Vendôme, et vous travaillez, et vous faites une pause déjeuner et vous avez tous ces restaurants délicieux. Cinquante restaurants, de l'Art, le rêve...

    Vous parlez un peu français ?

    Très peu en fait... Juste les trucs de restaurants, "J'ai faim", ou "Saumon grillé, s'il vous plaît". Mais on me dit toujours "Qu'est-ce que vous avez dit ???""La Panthère rose" est un remake. Quel regard portez-vous sur les remakes justement ?

    Et bien tous les remakes que j'ai fait ont été des cartons. Que ce soit Le Plus escroc des deux, Treize à la douzaine ou Le Père de la mariée. Pour commencer, notre Panthère Rose n'est pas un remake mais une nouvelle approche des personnages de La Panthère rose. Il n'y a que de nouveaux gags, à l'exception d'un seul, celui où j'ai la main coincée dans une poterie que où j'essaye de la casser contre une table... que je casse. Donc pour moi, le film n'est pas un remake. Mais sinon, oui, j'adore faire des remakes. Beaucoup de films ont été refaits depuis les années 1920 : regardez King Kong ! C'est comme une pièce de théâtre : personne ne dit "Je ne peux pas jouer Hamlet parce que Richard Burton l'a fait !". Et pour moi, Clouseau est le Hamlet des comiques.

    Vous avez participé à l'écriture du film...

    Vous savez, j'ai écrit une douzaine de scénarios, et co-écrit une autre douzaine de scripts. C'est quelque chose que j'adore, inventer une scène ou un gag et entendre le rire des spectateurs. C'est encore plus plaisant quand il s'agit d'un film. Parce que quand je suis sur scène, les gens rient peut-être parce que c'est moi et parce que je suis là, devant eux. Mais dans un cinéma, vous n'avez aucune obligation de rire, donc c'est quelque chose d'encore plus fort et d'encore plus gratifiant. C'est l'une des meilleures sensations qui soit, quand vous restez dans l'ombre au fond d'un cinéma pour écouter les réactions du public. Et je suis ravi jusqu'ici des rires provoqués par La Panthère Rose. J'aime beaucoup écrire, mais j'adore jouer. Ce sont deux choses très différentes. Ecrire est quelque chose d'interne et de viscéral. Jouer, c'est quelque chose de social et de physique. J'adore faire les deux. C'est un peu comme si vous étiez enfermés et que vous écriviez, et qu'à la fin vous pouviez sortir dehors et jouer. Je suis très chanceux de pouvoir faire les deux...

    Quelle est la suite pour vous ?

    Et bien disons que mon coeur est avec La Panthère Rose en ce moment, et que j'espère un succès pour pouvoir reprendre le rôle de Clouseau dans une suite. J'adore le personnage, j'adore sa garde-robe et j'ai plein d'idées pour lui. Et puis j'aime bien parler comme lui, avec cet accent charmant...

    Et comme lui, vous pensez vraiment que "les femmes sont comme les artichauts" ?

    Tout à fait. La réplique dit ceci : "la femme est comme l'artichaut, car il vous faut beaucoup de temps avant d'arriver à son coeur". Je trouve cette phrase très romantique et assez vraie. J'ai déjà connu ça dans la vie, et c'est la plus belle des romances...

    Propos recueillis par Emmanuel Itier le 29 janvier 2006 à Los Angeles

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top