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    Rencontre avec l'équipe des "Producteurs"

    Matthew Broderick, Nathan Lane, Will Ferrell et la légende Mel Brooks reviennent sur le délirant "Les Producteurs", adaptation d'une comédie musciale adaptée elle-même du premier film du maître.

    AlloCiné : La pièce de Mel Brooks a été un succés pendant des années sur Broadway. Quelle fut votre réaction quand on vous a approché pour l'adaptation cinématographique ?

    Nathan Lane et Matthew Broderick : Et bien nous avons été fous de joie, car c'est une pièce qui nous tient à coeur. Avoir eu l'opportunité de l'adapter pour le grand écran a été un moment fort de notre carrière. Maintenant, c'est au public de juger du résultat. Mais nous espérons que tout le monde embrassera notre travail. Dans tous les cas nous avons passé un grand moment de cinéma.

    En quoi l'expérience des "Producteurs" au cinéma a t-elle été différente de celle de la scène ?

    Nous avions l'avantage d'avoir joué cette pièce à Broadway, et donc d'en connaitres les dialogues et les chansons. Mais au cinéma l'expérience est différente. D'une part vous n'avez pas la pression du public et vous ne tournez pas d'une traite le film. Et vous n'avez pas à pousser aussi fort sur votre voix pour vous faire entendre. Tant mieux d'ailleurs, car nous avons souffert pendant certaines représentations et nous pouvions sentir nos cordes vocales sur le point de craquer ! Et puis il y a également la présence de la camera qui vous suit partout, cela peut être "envahissant" parfois. Disons que les deux expériences sont complémentaires et satisfaisantes. De plus, c'était idéal pour nous de finir avec un film après avoir pris tant de plaisir à monter chaque soir sur scène.

    Uma Turman est la petite nouvelle dans cette adaptation cinéma. Comment l'avez-vous accueillie ?

    C'est vrai que c'est l'une des rares à ne pas avoir fait partie de la production théatrale des Producteurs, mais elle a travaillé dur pour être à la hauteur et nous avons été ravis de l'avoir parmi nous. C'est quelqu'un qui rayonne d'énergie et qui met tout le monde de bonne humeur, donc tout s'est bien passé avec elle. De plus, elle a appris à la perfection les numéros de danse et ce fut un plaisir de la voir exécuter tout cela avec grace et légèreté.

    Il paraît que vous avez donné 100 % de votre temps et de votre énergie pour ce que show soit tout simplement "fabuleux"...

    C'est notre responsabilité de rendre heureux les spectateurs qui payent leur billet. Donc c'est normal que nous donnions tout ce que nous avons en nous d'énergie, de temps et de passion. C'est quelque chose de naturel pour nous de toute façon, de tout donner et de prendre tous les risques possibles : c'est une question d'éthique et d'amour du travail bien fait. De plus, c'est à l'image de nos personnages que de se donner à corps perdus. C'est un peu le désespoir de réussir à tout prix...

    Quelle fut l'implication de Mel Brooks sur le projet ?

    Pour la pièce de théâtre, il s'est impliqué au maximum et nous a donné pas mal d'idées de gags. Et, bien sûr, c'est lui qui a écrit la plupart des chansons et des dialogues. Par contre, pour l'adaptation cinématographique, il ne s'est pas jeté à fond dedans : nous pouvions changer un peu ce que nous voulions, même si nous ne l'avons pas fait car tout semblait si parfait... Mel Brooks est un être passionné, comme les personnages qu'il a crées, mais il sait s'effacer quand le jeu n'en vaut pas la chandelle. Evidemment nous sommes aussi fan du film que Mel a tourné avec Gene Wilder et cela nous a tout appris sur nos personnages.

    Le duo Wilder / Brooks était parfait à l'époque, mais vous formez également tous deux un tandem extraordinaire. Parlez-nous de votre première rencontre...

    N. L. : Matthew ne s'en souviendra sans doute pas, comme le vieux couple que nous sommes, mais je l'ai rencontré la première fois en 1992 alors qu'il jouait dans une pièce à Broadway. Et alors que je marchais sur la 57e rue, je suis tombé sur lui, en lui débitant oh combien j'étais fan de son travail et que j'aimerais un jour travailler avec lui. Matthew étant quelqu'un de timide et de réservé, il m'a remercié et a poursuivi son chemin. Mais avant, il avait vu que je portais la même chemise que lui et il me l'a fait remarquer : je lui ai répondu que j'étais un vrai fan et que maintenant j'allais m'habiller comme lui. Il m'a pris pour un fou et s'est enfui ! (Eclat de rire des deux acteurs).

    Nathan Lane et Matthew Broderick : Depuis, c'est une longue et heureuse histoire d'amour entre nous !

    Aimez-vous travailler ensemble depuis ?

    Oui nous adorons travailler ensemble. Nous sommes très protecteur l'un envers l'autre et il y a une complicité évidente qui se voit parfaitement sur scène ou à l'écran. Nous espérons donc trouver encore d'autres projets en commun. De plus, nous sommes si bien en synchro l'un avec l'autre que même parfois, lors de problèmes techniques, il nous arrive d'improviser une petite scène en plus et c'est vraiment amusant. Les gens ne se rendent compte de rien et nous sommes sur le toit du monde. C'est unique trouver en quelqu'un ce genre d'osmose, de synergie. C'est formidable !

    Y-a t'il des moments de concurrence entre vous, de jalousie ?

    M. B. : Oui, Nathan essaye toujours d'être le plus fort et le plus bruyant sur scène ! Je le laisse gagner si cela peut lui faire plaisir ! (Rires)

    N. L. : Ok, c'est vrai que parfois je pousse un peu la sauce mais c'est bon enfant et j'essaye toujours de reter humble au bout du compte et de lui laisser un peu de place, mais vraiment juste ce qu'il faut ! Faut pas qu'il se croit le Roi tout de même...

    Propos recueillis par Emmanuel Itier en décembre 2005 à New York

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