AlloCiné Séries : Après trois ans d'absence, c'est votre grand retour dans Sous le soleil...
Roméo Sarfati : Je suis revenu dans Sous le soleil parce que les tournages me manquaient. Je ressentais le besoin d'entendre "Action, Coupez !" et de retrouver cette ambiance. J'avais envie de savoir ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas fait ce métier. Alors pendant trois ans, j'en ai profité pour monter une boîte de production, écrire une pièce de théâtre, des morceaux d'un album... Mais, je me suis rendu compte assez vite que finalement, j'étais très à mon aise sur les plateaux de tournage, que ce soient de télé ou de cinéma.
Vous jouez dans "Sous le soleil" et "Une famille formidable", comment est-ce que vous appréhendez vos deux personnages ?
Honnêtement, pour Sous le soleil et Une famille formidable, je ne me prépare pas. Ce serait prétentieux de ma part de dire que je fais un travail parce que les personnages que j'interprète me ressemblent assez. Même si ils ne sont pas calqués sur ma personnalité, j'ai vécu comme l'un ou comme l'autre, à un moment donné de ma vie. En plus, je les connais bien, quatorze ans pour Nicolas dans Une famille formidable, et une dizaine d'années, pour Louis dans Sous le soleil même si j'ai fait des allers-retours.
Vous incarnez Louis Lacroix depuis le début de "Sous le soleil" en 1996, est-ce qu'il vous ressemble ?
On se ressemblait assez Louis et moi jusqu'à ce que je parte de Sous le soleil il y a trois ans. Mais, aujourd'hui, je suis devenu beaucoup plus calme que lui. Je suis plus entier alors que lui il passe un peu d'une fille à l'autre. J'ai l'impression qu'il se cherche toujours alors que moi, je me suis perdu, je me suis retrouvé. Mais, j'ai toujours autant d'affection pour lui. J'aime bien ce petit Louis.
Est-ce que la famille Beaumont est vraiment formidable ?
La famille Beaumont, je l'aime bien parce qu'elle n'a pas de préjugés. Si leur fille sort avec un arabe ça ne les dérange pas plus que ça, si tant est que ce soit quelqu'un de bien. Qu'il soit juif, musulman, bouddhiste, ça n'a pas d'importance pour eux. Ça me fait plaisir de faire partie de cette famille.
"Une famille formidable" aborde des sujets de société contemporains comme la monoparentalité, l'homosexualité notamment à travers votre personnage, Nicolas Beaumont...
Mon personnage est devenu homosexuel. A partir du moment où c'est justifié dans l'histoire, ça ne me dérange pas. Il a un parcours logique puisqu'il a connu les femmes assez tard et il en a connu beaucoup d'un seul coup. Il s'est retrouvé ensuite en dépression à force de sortir, de jouer aux cartes, de se droguer... C'est un homme qui lui a tendu la main et il en est tombé amoureux.
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
J'ai des pensées très positives quand je regarde en arrière. J'ai eu la chance de commencer à 20 ans et d'interpréter un personnage qui me permet de travailler régulièrement dans une bonne ambiance. Mais, à d'autres moments je me dit que finalement si je n'avais pas tourné dans Sous le soleil, j'aurais pu explorer d'autres rôles notamment au cinéma. Parfois je suis un peu triste de voir qu'il y a beaucoup de gens dans ce métier qui se cantonnent à ce qu'on leur fait manger.
Lorsqu'il me voit dans un petit écran, je leur en veux un peu de pas me projeter sur le grand. Je suis très heureux de mon parcours, mais aujourd'hui je voudrais seulement qu'on me donne la possibilité d'exprimer autre chose.
Quelles sont tes séries préférées ?
Happy Days, j'adorais cette série ! Starsky et Hutch aussi. Récemment, j'ai été captivé par la saison trois de 24 heures chrono. La première et la deuxième ne m'avaient pas fasciné mais pendant la troisième, je me suis surpris à rester éveillé pour savoir ce qui allait se passer dans l'épisode suivant, j'étais accroc ! J'ai vu tout Nip/Tuck aussi, j'ai beaucoup aimé.
Propos recueillis par Marie Surrel et Frédéric Heusse le 15 février 2006
