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    "Firewall" : les confidences d'Harrison Ford

    Les héros sont fatigués... A l'occasion de la sortie du thriller "Firewall" ce 5 avril, Harrison Ford se livre à coeur (presque) ouvert à AlloCiné. Morceaux choisis.

    AlloCiné : Est-ce que vous aimez faire la promotion d'un film, ou est-ce, comme c'est le cas pour Harrison Ford, une souffrance ? D'ailleurs, après avoir tourné le "Da Vinci Code", vous devez être habitué à la souffrance...

    Paul Bettany : Nous voici déjà embarqués sur le Da Vinci code ??? Bon, essayons d'abord de nous concentrer sur Firewall... Non, cela ne me dérange pas le moins du monde de me donner à fond et de soutenir un film lors de sa sortie. On me paye pour cela, pour faire en sorte que les gens aient l'envie de venir me voir sur grand écran. Et puis parfois, participer à une interview permet d'éclaircir certaines choses, de mettre les points sur les I sur d'autres choses...

    "Firewall" aborde le sujet de l'invasion de notre vie privée par la technologie. Vous-mêmes, êtes-vous “branché” au niveau techno et ordinateurs ?

    Non, pas vraiment ! J'ai un MAC et j'envoie quelques emails mais mon utilisation ne va pas plus loin. J'email et je "chat” avec mes enfants. Et je regarde quel temps il fait dans telle ou telle ville où je me rends pour travailler. Je ne me sens pas trop concerné par l'invasion de ma vie privée, car sur MAC, pour l'instant en tout cas, il n'y a pas de virus. Et puis je mène une vie privée tranquille qui ne devrait pas vraiment intéresser les paparazzi.

    Quel plaisir avez-vous pris à jouer un méchant face à Harrison Ford ?

    Harrison Ford est la raison principale pour laquelle j'ai voulu faire ce film. J'ai grandi avec lui comme héros, que ce soit dans Star Wars ou Indiana Jones. Harrison ne parle pas trop du jeu de l'acteur mais il est plus intéressé par le fait de comprendre l'histoire, le scénario qui dicte ce que l'acteur doit jouer. Harrison est quelqu'un à l'humour parfois explosif, même s'il donne totalement l'impression du contraire. Son sens de l'humour est fin et sans prétention, et donc quand vous l'interviewez, il est difficile d'obtenir un effet boeuf. Mais j'aime son sens de l'humour, subtil et à demi-voix. Il fait partie de ces gens à qui vous devez donner du temps pour vous faire rire.

    Et puis, jouer un méchant, c'est quelque chose qui stimule mes neurones. Car j'essaye toujours, et c'est vrai aussi pour mon rôle controversé dans le Da Vinci code, d'éviter les clichés et de ne pas rendre mon interpétration grotesque. Ici, dans Firewall, j'ai pris plaisir à jouer un “méchant” qui a un côté très business, très pro, très en “contrôle” de lui-même. Je ne voulais surtout pas donner encore naissance à un autre psychopathe complètement fou ! Je suis mon instinct et j'espère que le public jugera de mon travail d'une manière positive. Dans tous les cas, quel que soit mon rôle, j'essaye toujours de tuer le côté “théatral” qui vit en moi. Il vaut mieux n'en faire pas assez que trop au cinéma. En tout cas c'est mon point de vue.

    Ici, on dirait que vous jouez un peu une extension de votre rôle dans “Gangster Numéro 1"...

    Sans doute y'a-t'il un peu de Gangster No. 1, dans la mesure où je joue dans le sdeux films, et où votre propre identité ne saurait jamais totalement disparaître dans votre composition. Mais, tout de même, dans Firewall, je hurle plus et je perds totalement le contrôle de moi-même. Dans Gangster No. 1, c'est surtout Malcolm McDowell qui pète les plombs ! Ici, j'ai essayé de maintenir ma férocité et ma folie le plus longtemps possible, car je pense que cela fonctionne mieux ainsi. Le public doit ressentir la maniaquerie qui sommeille en moi mais doit aussi s'y habituer. Ainsi, lorsque la “bête” sort de moi et dérive totalement du côté obscur, le public est d'autant plus surpris et ressent bien plus la peur et l'angoisse inspirée par ce monstre.

    Dans le film, votre personnage essaye de voler 100 000 000 de dollars. Et vous, qu'avez-vous volé d'important dans votre vie ?

    Oh, mon Dieu ! Quelque part, c'est du vol d'être aussi bien payé pour jouer de tels rôles au cinema ! C'est être pris en flagrant délit ! Sinon, quand j'étais jeune, j'ai volé plus d'une fois des bouquins de classe, car je n'avais pas l'argent nécessaire pour les acheter. Les bouquins de classe sont vraiment hors de prix ! Mais bizarrement, j'avais pris la décision “morale” de voler dans un grand magasin et non chez un petit bouquiniste. J'avais consience que l'impact de mon vol était moins important pour l'économie du grand magasin que pour celle du petit commercant.

    "Firewall" est un film très noir et très "humide", puisque les trois quarts de l'action se passent sous des trombes d'eau. Est-ce que de jouer dans un environnement aussi “sombre” met le moral à zéro ?

    Non, pas du tout. Cela m'influence forcément dans mon jeu d'acteur, et c'est tant mieux puisque le film se veut noir et dur. Mais une fois que le tournage est fini, je retrouve le soleil en moi, je déconnecte totalement de mon rôle d'acteur et me plonge dans celui de papa ! J'ai deux enfants et je n'ai donc pas le droit de rester sombre et déprimé très longtemps. Non, je ne rentre pas à la maison avec l'âme d'un psychopathe !

    Ce qui nous ramène au "Da Vinci Code" ! Que pouvez-vous nous dire sur le film ?

    Que cela va vous surprendre, vous envoûter... Je ne veux rien dévoiler car ce serait dommage... Et puis il faudrait que je vous élimine ensuite ! (Eclat de rire). Mais rendez-vous à Cannes pour l'ouverture !

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 6 février 2006

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