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    "Astérix et les vikings" : rencontre avec Sara Forestier

    Jurée à Cognac la semaine dernière, Sara Forestier rejoint l'univers de Goscinny & Uderzo en prêtant sa voix à la belle Abba dans "Astérix et les vikings". C'est au Festival du Film Policier qu'elle nous a accordé quelques minutes. Rencontre...

    A seulement 19 ans, tu es invitée au Festival de Cognac pour intégrer un Jury et pas le moindre, puisque c'est celui de la compétition officielle longs métrages présidé par Jonathan Demme. Comment as-tu vécu cela ? Tu te sens à l'aise ?

    Sara Forestier : Grave !!! (Rires). En fait, quand j'ai été invitée, je ne savais pas que je faisais partie du jury long métrage. Quand je l'ai appris, j'étais vraiment très honnorée. Et j'espère que j'ai tenu mon rôle de jurée... comme il le fallait. En tout cas, j'ai tout fait pour.

    Comment regarde t-on un film quand on fait partie du jury. Avec un regard de professionnel ou avant tout un regard de spectateur ?

    Moi, je les regarde en tant que spectatrice. Je crois que quand on reçoit un film, il faut le recevoir directement. Il ne faut pas mettre d'intermédiaire entre soi et le film. Il faut être sensible à ce qu'on voit. Ensuite, y réfléchir en tant que "jury", je pense que ça viendra au moment des délibérations. C'est seulement à ce moment-là qu'on pourra prendre du recul, et que le point de vue de chacun aidera justement à avoir ce recul.

    Ce 12 avril sort sur les écrans "Astérix et les vikings", auquel tu prêtes ta voix. Comment as-tu vécu ce passage à l'animation ?

    C'est un exercice très intéressant, parce que c'est totalement différent du jeu que tu emploies quand tu joues un personnage dans un film. Là, tu dois te mettre en osmose avec une image qui n'est pas la tienne. C'est l'image d'un personnage, et tu dois faire en sorte que ta voix se marie avec. C'est un peu comme quand un comédien doit mettre ses mouvements en osmose avec les mouvements d'une caméra... Ce qui est différent et que j'ai adoré dans le doublage, c'est que le dessin animé, c'est du rêve. Et lorsque tu doubles un personnage de dessin animé, tu peux te permettre d'aller plus loin dans l'émotion, parce qu'il y a quelque chose d'onirique. Et du coup, tu peux aller plus loin sans que ça sonne "faux".

    C'est à dire que la justesse, le degré de justesse, est décalé, un peu plus haut. C'est ça qui est génial. On peut aller plus loin et c'est permis. Alors que si l'on jouait comme ça dans un film, on aurait l'impression que c'est hyper faux. Du coup, c'est jouissif pour un acteur parce qu'on peut se permettre de se laisser aller beaucoup plus, d'exprimer plus de sentiments, de grossir le trait...

    C'était une première pour toi ?

    Oui. J'avais déjà fait de la post-synchronisation sur mes films, donc je connaissais déjà un peu l'aspect technique de ce travail. Mais le dessin animé, c'est complètement différent,

    encore une fois parce que c'est le domaine du rêve et que ce n'est pas toi qui est à l'image, mais un dessin. Mais comme au cinéma, il y a un truc magique, un moment où la prise fonctionne, où une alchimie se crée entre le dessin, ta voix et l'émotion que tu fais passer. D'un coup, tu ne sais pas pourquoi, mais, ça y est, c'est la bonne.

    Qu'est-ce que tu garderas de cette première expérience ?

    Très sincèrement, c'est aussi riche que quand tu joues un personnage. Mais ta richesse, elle

    est autre part. Et c'est ça qui est génial. C'est que du coup, comme tu ne peux pas faire passer une émotion par ton visage, tu dois travailler beaucoup plus avec ta voix. Et moi, je me suis éclatée à faire ça. D'ailleurs, je ne savais pas que ça allait me plaire à ce point-là.

    Propos recueillis par Laurent Yoël à Cognac le vendredi 7 avril 2006

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