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    Rencontres autour de "Severance"

    A l'occasion de la sortie du comico-horrifique "Severance" ce 18 octobre, AlloCiné s'est entretenu avec le bad-boy Danny Dyer et le réalisateur Christopher Smith, nouveau prodige de l'horreur à la british.

    AlloCiné : Qu'est-ce qui vous a attiré chez Steve, votre personnage de "Severance" ?

    Danny Dyer : D'habitude, on m'offre des rôles en fonction de ma personnalité, de qui je suis. Comme je suis londonien, onme propose des rôles de hooligans, de gangsters ou de glandeurs un peu frimeurs. Mais avec Steve, je me suis identifié à son côté "badass". Le réalisateur Christopher Smith m'avait vu dans Human Traffic et a pensé à moi. J'ai beaucoup aimé le fait que Steve soit un anti-héros. Et puis le rôle étant à moitié comique, je n'étais pas certain d'être capable de le jouer et je me suis donc mis la pression. Et je travaille toujours mieux sous pression.

    Justement, c'est ce mélange entre horreur et comédie qui vous a séduit ?

    C'était un scénario vraiment intense, avec beaucoup d'humour mais un vrai côté effrayant en même temps. J'ai adoré ce scénario. Je voulais ce rôle, et je voulais le faire bien. C'est assez marrant, car comme je le disais on me colle souvent des étiquettes mais avec Severance, j'avais l'opportunité de montrer mes qualités d'acteur. Depuis que le film a été projeté aux Etats-Unis, des agents n'arrêtent pas de m'appeler !

    La plupart de vos personnages ont été très sombres jusque-là. Est-ce que vous songez à vous diriger vers des rôles plus comiques ?

    La comédie, c'est mon métier. J'ai une fille, une famille, des factures à payer donc je n'en suis pas au point où je peux me permettre de refuser des rôles. Je prends ce qui passe parce que j'ai besoin d'argent ! Si je passe une audition pour une comédie et que j'obtiens le rôle, et c'est ce qui s'est passé avec Severance, pourquoi pas. Mais pour le moment, les gens semblent vouloir me voir dans des rôles de bad guy donc c'est ce que je fais.

    Pourquoi les films violents marchent-ils autant selon vous ?

    Ils ont quelque chose de vrai, de réel, je crois. Nous vivons dans un monde assez effrayant, avec des crimes à chaque coin de rue et les gens veulent comprendre pourquoi la société en est arrivé là. Les films que je fais ne sont pas violents pour être violents : ils ont quelque chose de réel, uen histoire qui fait que les spectateurs s'interrogent sur le comportement des protagonistes. C'est quelque chose qui m'intrigue aussi vous savez, de savoir pourquoi les gens agissent avec tant de violence. Personne n'a de réponse à ça...

    En parlant de violence, que pouvez-vous nous dire sur l'éprouvant "The Great Ecstacy of Robert Carmichael" ?

    J'ai un petit rôle dans The Great Ecstasy of Robert Carmichael. Je n'avais pas lu le scénario, et je n'avais donc pas conscience de ce que serait le film avant de le voir.

    Pouvez-vous nous parler de "Outlaw", votre quatrième film avec Nick Love ?

    Nick Love est l'un de mes meilleurs amis. C'est un excellent réalisateur, il fait de très bons films. Il est très intéressé par les relations entre les hommes, pourquoi ils deviennent amis, pourquoi ils se battent... Outlaw va permettre à Nick d'aborder autre chose. Le film parle d'un groupe d'amis qui en ont marre de vivre en Angleterre, marre du gouvernement, de la police et de leurs vies. Ils ont tous connus des tragédies et ils ont envie de prendre leur revanche. Ce qu'ils font alors n'est pas très moral, mais je crois que c'est quelque chose qui travers l'esprit de tout un chacun : si quelqu'un fait du mal à votre famille ou l'un de vos enfants, vous avez envie de régler vos comptes avec lui. Ce n'est pas bien, mais ce n'est pas mal non plus. Outlaw parle de ça. Nous avons terminé le tournage en avril, et nous attendons que Nick termine le montage pour voir le film. J'y joue un personnage assez tranquille, très éloigné de mes rôles habituels. C'est un projet vraiment intéressant, très différent des autres films que j'ai pu faire avec Nick.

    Quels sont vos autres projets pour le moment ?

    Straightheads avec Gillian Anderson, un film dont je suis très fier. C'était un vrai risque de me choisir face à Gillian. Mais notre couple fonctionne très bien et Gillian est incroyable. Une grande professionnelle. C'est l'histoire de deux personnes qui se rencontrent et, alors que leur relation commence à prendre forme, subissent une terrible agression. Ils en souffrent, mais cela les rapproche encore plus. C'est un thriller très sombre, et un rôle une nouvelle fois très différent pour moi. Au départ mon personnage est assez calme, presque soumis. Mais face à cette violence, il va devoir se durcir et affronter ses démons. Le film sort en février en Angleterre, et j'en suis très fier.

    Vous pensez tenter votre chance à Hollywood, à la manière d'autres comédiens britanniques ?

    J'aime les films britanniques vous savez, je les aime vraiment mais ils manquent cruellement d'argent. Je vis la même vie qu'il y a dix ans, alors que pour moi la célébrité et l'argent venaient ensemble : j'ai la célébrité, mais pas l'argent ! Mais en même temps, les choses fonctionnent de façon réellement différente aux Etats-Unis : ici vous passez des auditions pour prouver vos capacités d'acteurs, là-bas c'est surtout une histoire de déjeuners et de réseaux de connaissances. Je ne fonctionne pas comme ça moi, je suis un Londonien.

    Si vous pouviez vous attribuer un rôle, lequel choisireriez-vous ?

    J'aimerais beaucoup jouer le Dr Who. C'est un personange tellement intriguant, toujours drappé de mystères. J'aime son charme excentrique et je crois que c'est un personange qui a beaucoup à offrir à un acteur. je crois que mon charisme fonctionnerait bien sur ce personnage ! Et puis j'aimerais bien jouer avec des accents, un rôle de la haute société, un aristocrate. Je ne suis pas certain que mes fans apprécieraient, car ils aiment le côté "vrai" de mon jeu. J'ai beaucoup d'hommes qui viennent me dire qu'ils aiment ma façon de jouer et les films que ej fais. Il n'y a pas beaucoup d'acteurs qui peuvent en dire autant : leurs fans sont plutôt des femmes d'habitude, mais moi j'ai plein de fans "garçons".

    Vous avez songé à faire un film français ?

    Je ne suis pas très calé en cinéma français, mais j'ai adoré Haute tension. C'est un film brillant.

    Propos recueillis par Jodie Miller à Paris le 9 octobre 2006

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