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    "Monk" passe aux aveux !

    L'interprète du privé le plus obsessionnel de la télévision s'est prêté aux jeu des questions. Tony Shalhoub tombe le masque...

    Quel fut votre tout premier boulot dans la vie ?

    Tony Shalhoub : Comme pas mal de jeunes, mon premier boulot fut de travailler dans un restaurant. J'étais serveur et je travaillais aussi en cuisine pour faire la plonge ! Les lieux possédaient un parcours de golf, et entre deux plonges, on vendait des balles de golf aux joueurs du coin qui finissaient leur burger ! De plus comme il n'y avait pas de machines pour ramasser les balles on s'y coltinait également...

    Comment êtes-vous devenu acteur ?

    J'ai toujours rêvé de devenir comédien. J'ai grandi dans une toute petite ville et il n'y avait aucune chance de pouvoir monter sur les planches ou d'être “découvert” comme acteur. Alors j'ai cherché autour de moi comment progresser dans cette voie et j'ai réussi à intégrer l'université de Yale qui a un riche programme théâtral. C'est là que je me suis rendu compte que j'avais du talent et qu'il y avait sans doute un avenir pour moi dans ce métier.

    Et quelle fut la réaction de votre famille ?

    Je suis le dernier d'une famille de 10 enfants ! Ma grande soeur qui a 10 ans de plus que moi avait déjà fait ce genre d'études et donc mes parents ont facilement accepté mon choix. Etant donné qu'elle n'a pas mal réussi dans ce métier avant moi, cela m'a permis de mieux “négocier” avec mon père et qu'il me fasse également confiance.

    Quels furent les conseils de votre soeur ?

    De ne jamais prendre la grosse tête, de me dire que je fais ce métier pour mon amour du travail bien fait et non pour des rêves de gloire ou d'argent, les meilleurs conseils que l'on m'ait donné. Et puis évidemment, elle m'a conseillé aussi de m'habituer à être rejeté car dans ce métier c'est l'enfer pour décrocher un rôle, quel qu'il soit ! Elle m'a dit aussi de miser sur la durée et non sur le court terme, de m'accrocher car mes chances de survie et réussite seraient alors plus grandes.

    Etes-vous fier de votre parcours à la télévision ?

    Absolument ! J'ai toujours pensé que je passerais toute ma carrière sur les planches d'un théâtre mais j'ai été ravi et surpris de pouvoir décrocher un rôle tel que celui de Monk. Bien sûr, je me suis battu pour y arriver mais j'ai eu aussi beaucoup de chance. Et je n'ai pas fait tous ces choix pour uniquement l'argent !

    Que pensez-vous du succès de "Monk" ?

    C'est vraiment une série unique et marrante, un équilibre entre le drame et la comédie. Nous avons d'excellents scénaristes qui me permettent en plus d'ajouter un peu de ma personnalité. Et puis cette série n'est pas une usine à pondre des épisodes, on n'en fait que 16 ou 17 par an, ce qui permet d'avoir une qualité parfaite et de ne pas être crevé après le boulot. Ce rythme me donne également la chance de me consacrer à une carrière sur le grand écran.

    Est-ce qu'avec ce succès arrive la pression de toujours devoir mieux faire ?

    Bonne question ! En fait, la vraie pression c'est quand on commence et qu'on nous fait passer à l'antenne pour la première fois ! Les deux tiers des nouvelles séries ne tiennent même pas un mois à l'antenne si elles ne réalisent pas les courbes d'audimat adéquates. Je vous laisse imaginer la pression. Il faut être le meilleur ! C'est un véritable match de boxe ! C'est sanglant ! Maintenant nous sommes dans notre cinquième année et donc la pression est de se maintenir. Mais nous avons acquis une telle aisance et une telle compréhension de ce que nous faisons que c'est finalement plus relax. Et puis ce qui est génial est de voir aussi l'impact que nous avons hors des Etats-Unis. Nous avons des fans partout dans le monde : en Allemagne, Australie, Japon, Chine et bien sûr en France !

    Vous sentez-vous différent de votre personnage ou commencez-vous à lui ressembler après 5 saisons dans sa "peau" ?

    Oui, je suis le Monk ! Non, j'arrive encore à rester moi-même et je suis loin de ressembler à mon personnage. Monk est quelqu'un de naïf en quelque sorte et je suis beaucoup plus terre à terre, plus cynique face à la vie. C'est quelqu'un de retranché également face à ce qui se passe autour de lui, les arts, la culture pop, la politique. Tout le contraire de moi. Je suis engagé dans diverses causes humanitaires comme celles des personnes atteintes du syndrôme de Tourette et d'autres maladies mentales. Je suis à l'affût de tout ce qui se passe dans le monde : de la guerre en Irak aux scandales dans notre gouvernement, aux combats pour garder nos droits et libertés en Amérique face aux conservateurs qui remettent, selon moi, toujours la constitution Américaine en cause.

    Avec toutes ces préoccupations, comment vous relaxez-vous ?

    Me relaxer, moi ? Je n'ai pas le temps ! Non, je plaisante, en fait l'avantage de cette série, c'est que je ne travaille intensivement que 6 mois par an et donc je peux passer pas mal de temps en famille, surtout avec mes deux filles de 12 et 17 ans...

    Qu'avez-vous appris avec vos enfants ?

    D'aller au-delà de moi-même ! De sortir de ma coquille et de ne pas penser qu'à moi toute la journée ! Avoir des enfants vous force à vous ouvrir encore plus sur le monde qui vous entoure. C'est quelque chose de sain et cela vous permet de progresser sur un plan personnel. C'est l'idée aussi de donner sans forcément recevoir. Dans la vie en société, dans le monde du travail on est toujours en marchandage avec les autres, on donne pour recevoir. Mais avec des enfants, cela ne fonctionne pas de la même manière. Il faut tout leur donner sans forcément avoir un retour direct. Mais ce que l'on reçoit de tout façon c'est l'immense joie de les voir grandir, s'épanouir, et à leur tour de donner de l'amour autour d'eux...

    Le showbiz est un milieu de requins, comment y survit-on ?

    Difficile pour moi de répondre car pour l'instant les “requins” m'aiment bien. Disons que venant d'une famille de 10 enfants on apprend vite à travailler en équipe, à collaborer, à proposer sans jamais s'imposer de force. Donc dans ce business il faut savoir faire preuve de “souplesse”, de “diplomatie”. Bien sûr qu'il arrive aussi de temps en temps de décrocher quelques Awards, quelques récompenses mais surtout il faut rester à la fois humble et souriant. C'est cela la recette du succès : être le meilleur sans le dire, décrocher la lune avec le sourire et prétendre que l'on n'y est pour rien... Il faut vraiment être zen et sympa dans ce métier... sinon on se fait dévorer tout cru ! En fait, il faut rester soi-même, le brave gars, la fille simple qu'on était en tant que gosse et sourire, toujours et encore sourire !!

    Propos recueillis par Emmanuel Itier

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