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    "Lucky you" : Rencontre avec des pros du Poker

    Jason Lester, John Hennigan et David Oppenheim, joueurs de poker professionnels, se sont transformés en acteurs pour le film "Lucky You". En plein Grand Prix de Paris, ces maîtres des cartes ont accepté de faire une pause pour répondre à nos questions....

    AlloCiné : Comment se passe le tournoi, êtes-vous chanceux pour le moment ?

    Jason Lester : Cela a seulement commencé la nuit dernière ! Cela va durer toute la semaine et il va y avoir 150 joueurs, alors on verra bien...

    Cela fait combien de temps que vous jouez au poker ?

    John Hennigan : Je joue depuis vingt ans maintenant.

    Jason Lester : Moi aussi, mais peut-être moins.

    David Oppenheim : Beaucoup moins, je joue depuis quinze ans. (rires)

    Quels personnages jouez-vous dans le film ?

    J H : Ralph Kaczynski est un joueur professionnel très sérieux. Il ne se sent pas concerné par les autres. C'est assez difficile d'entrer en contact avec lui et il est peu grossier, je trouve ! En fait, c'est le genre de type vers lequel on ne va pas et que tout le monde voudrait voir se faire éliminer !

    D O : Je suis juste à la table finale. Je suis supposé être un joueur professionnel du Canada (Joss Cohen). J'essaie de ne pas trop en faire et de ne pas me mettre en avant. (rires)

    J L : Je fais quelques scènes vers le milieu du film quand Eric Bana joue avec son père.

    Comment vous a-t-on contacté pour apparaître dans le film ?

    J L : Le directeur du casting m'a contacté parce que le producteur et Curtis Hanson, le réalisateur, nous avaient vus jouer à Las Vegas. Il y a pas mal de tournois là-bas, dont le World Series of Poker, et ils ont fait une liste des joueurs qu'ils voulaient voir apparaître dans le film.

    J H : Le producteur m'avait vu à la télé et il aimait mon look. J'avais le bon profil pour un joueur professionnel. La directrice de casting connaissait Jason et elle lui a donc demandé de me contacter.

    John Hennigan, vous jouez le type désagréable à la table finale. Est-ce que c'était difficile ?

    J H : Non, pas vraiment. Il fallait juste que je garde mon sérieux. Je suis d'habitude assez sérieux, mais tout aussi sympathique. Mais là, il fallait que je sois sérieux mais pas du tout sympathique !

    Jason Lester, vous étiez un consultant à la réalisation du film ? Quel genre de conseils avez-vous donné de votre côté ?

    J L : C'est plus sur des questions techniques que j'ai conseillé le réalisateur et le décorateur. Ils m'ont demandé comment ça se passait dans la vraie vie, et aussi comment cela s'était passé lors du tournoi de 2003 (Jason Lester est arrivé quatrième au World Series of Poker 2003). Au final, ils ont fait un travail fantastique, avec les décors et les accessoires. Tous les détails donnent une impression d'authenticité.

    Même le fait de parler pendant les parties ?

    J L : Non, là c'est un peu différent ! Il y a des dialogues parce que c'est un film. Ce n'est pas forcément réaliste à ce niveau-là, mais c'est pour pouvoir suivre le fil de l'intrigue.

    Dans le film, Eric Bana évoque le fameux "poker face". Est-ce que vous êtes les mêmes quand vous jouez au poker ou est-ce que vous adoptez aussi un visage différent?

    J H : Parfois... (rires)

    D O : C'est très dur de se voir soi-même quand on joue au Poker. Il faudrait mieux leur demander à eux ! Comment je suis quand je joue au Poker ? (rires)

    J L : Tu ferais mieux de ne pas poser cette question ! (rires)

    D O : En fait, j'ai l'air plutôt sérieux, enfin, je crois ! (rires)

    Avez-vous fait des vraies parties de poker sur le tournage ?

    D O : Ce n'étaient pas des vraies parties, mais nous nous sommes beaucoup entraînés avec l'équipe, pour faire en sorte qu'ils se sentent plus à l'aise sur le tournage. On leur montrait comment jeter et ramasser les jetons, comment regarder les cartes... ce genre de petits détails qui sont faciles quand tu es professionnel, mais qui sont un peu plus compliqués quand tu n'as jamais joué aux cartes.

    J H: Oui, ils nous demandaient souvent : "Comment tu fais ça ?" On leur a donc juste montré la façon dont, nous, on le faisait.

    Et justement, il faut combien de temps pour apprendre ces gestes ?

    J H : C'est une question qu'ils nous posaient souvent... Cela m'a pris entre cinq et dix ans pour jouer avec les jetons, avant de pouvoir le faire naturellement.

    Qu'est ce qui vous a plu dans le film ?

    J H : Jouer la comédie m'a beaucoup plu, c'était vraiment drôle et agréable. Même si ce n'est pas un film sur le poker, j'aimerais retenter le coup, parce que c'était une super expérience. J'ai pris beaucoup de plaisir et rencontré des gens intéressants.

    D O: J'ai beaucoup aimé assister à tout ce processus. Je ne savais pas que c'était si compliqué de faire un film. Par exemple, voir les scènes se tourner, ça c'était amusant. Est-ce que je le referais ? Probablement pas. Ca prend beaucoup de temps le cinéma. Pour seulement tourner une scène de cinq minutes, tu la refais encore et encore et encore.... Pendant des jours et pour seulement quatre ou cinq minutes au final ! Je suis un joueur de poker, j'aime l'action et il faut que ca aille vite ! (rires)

    Quels conseils de jeu pourriez-vous donner aux internautes ?

    J H: Soyez patients ! La patience a un rôle primordial quand on pratique le poker.

    J L: S'entraîner, être patient, et gagner de l'expérience.

    D O : Quand tu es joueur amateur, tu as juste besoin d'observer des joueurs meilleurs que toi et aussi de lire des bouquins sur le sujet.

    Quel est votre film préféré sur le poker ?

    J H: Lucky You ! (rires). Sinon, j'aime bien Le Kid de Cincinnati.

    J L : Ce n'est pas vraiment un film de Poker, mais je dirais L'Arnaqueur parce que c'est celui qui me parle le plus.

    D O : Je crois que ce serait aussi Lucky You!

    Vous connaissez Patrick Bruel ?

    D O : Oui, j'ai un peu joué contre lui aux Etats-Unis.

    J L : Il joue vraiment très très bien ! Surtout dans les tournois.

    Comment être sûr que vous n'avez pas menti tout le long de cette interview ?

    J H : De toute façon, est-ce que vous seriez capable de savoir si on bluffe... ? (rires)

    Propos recueillis par Raphaëlle Raux-Moreau à l'Aviation Club de France, le lundi 7 mai 2007

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