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    Les networks à la dérive !

    Face aux déclins des audiences depuis le début de la saison, 3 des plus grands networks américains ont décidé de combler le manque à gagner des publicitaires en leurs accordant des espaces de diffusion supplémentaires...

    Rien ne va plus pour les networks américains qui, depuis la rentrée, affichent des audiences en berne. Les achats d'espace publicitaire ayant lieu en amont de la diffusion réelle des programmes, cette agonie latente des audiences est aujourd'hui la cause d'un grave manque à gagner pour les annonceurs. Pour ne pas perdre la confiance de leur principale source de financement, les networks ont donc décidé de rembourser ces récentes pertes en leurs octroyant des espaces de diffusion supplémentaires pour les trois premiers trimestres de 2008 ; seule NBC a été contrainte de mettre la main à la poche et de fournir une compensation financière d'environs 500 000$ par annonceur. Cette situation est la conséquence d'une crise, qui puise ses forces dans des éléments divers ; tel Hercule face à l'hydre de Lerne, les chaînes doivent aujourd'hui faire face à un adversaire à plusieurs têtes, se régénérant mutuellement.

    Des assaillants internes et externes !

    La popularité de l'enregistreur vidéo numérique TiVo, qui permet de graver les programmes télévisés sur disque dur pour une lecture différée, explique partiellement la baisse des audiences "live" des programmes. Mais ce nouveau mode de consommation des programmes se révèle en définitive être le bouc émissaire idéal des chaînes, directement mises en cause par les spécialistes économiques. La qualité des programmes serait la raison majeure du désamour des téléspectateurs pour leur poste de télévision. Si aucune nouvelle série programmée cette saison ne s'est démarquée pour s'imposer auprès d'un large public, les séries déjà en place ne semblent plus susciter le même engouement que par le passé, à l'instar de Prison Break ou de Heroes.

    Un "à venir" des plus sombres...

    Pour les networks, des jours meilleurs ne semblent pas se profiler à l'horizon. La grève, lancée depuis le 5 novembre dernier, paralyse les grilles de programmes et devrait naturellement accentuer la tendance actuelle. L'absence de talk shows à succès (tels que ceux de Jay Leno et de David Letterman), ainsi que l'abandon inopiné de séries en cours de saison, pourraient frustrer les téléspectateurs et scléroser davantage les audiences. En outre, la programmation massive d'émissions de télé réalité, certes moins onéreuses mais également de moins bonne qualité, ne possède pas une aura aussi valorisante pour les produits vantés durant les espaces publicitaires que celle des émissions annulées. La crise est d'autant plus préoccupante qu'un accord est encore loin d'être envisageable, comme le prouvent les récentes décisions de la puissante CBS (Voir article).

    Lors de la précédente grève des scénaristes, en 1988, le conflit avait duré 22 semaines, entraînant une perte totale sur l'industrie du spectacle américaine de 500 millions de dollars. En plein essor, la production des séries pourrait accuser de profondes et irréversibles séquelles. A suivre...

    Julien Gregori avec Reuters

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