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    "La Cour des grands": la Directrice au piquet !

    Feutres, chagrins, ardoises ou disputes... "La Cour des Grands" débarque sur France 2 avec naturel, punch et impro ! Rencontre avec Marie Bunel, la Directrice de cette école de tous les jours...

    C'est vraiment bluffant de naturel...

    Oui, c'est vers quoi on tendait. Ce qu'on aurait voulu, c'est que les gens pensent qu'il n' y a pas de comédiens dans cette série. En tout cas, mon travail, c'est ça : être Madame Tout le Monde. Pour que jamais, on puisse se dire : 'Tiens, c'est telle actrice qui joue ce rôle'. Il fallait que ce soit un vrai quotidien.

    Comment êtes-vous entrée dans ce rôle de Mme Tout le Monde ?

    Sans faire d'effet. C'est presque de l'anti-jeu (rires). C'est être au plus juste de la situation et ne pas mettre mon égo d'actrice en avant, mais seulement le personnage. Je suis toujours derrière mon personnage...

    Mais, dans vos autres rôles aussi vous êtes toujours derrière vos personnages...

    Oui, c'est mon style.. Mais là, je l'ai poussé au maximum. Ce que j'aime, ce sont les acteurs anglais. Ils me fascinent. On ne les voient pas. Aux Etats-Unis, on a untel qui interprète un rôle, maginifiquement bien, et en Angleterre, on voit les personnages qui existent derrière l'acteur. Dans les films de Ken Loach par exemple... C'est vers cela que j'ai voulu aller.

    Quels acteurs anglais vous inspirent le plus ?

    Tous. On ne les reconnaît jamais. C'est ça que j'aime, ceux qui sont toujours anonymes, ceux que vous ne reconnaissez pas... A chaque fois on se dit : "C'est qui déjà cet acteur ?" On sait qu'on l'a déjà vu jouer mais dans un rôle tellement différent qu'on a du mal à le remettre. Même des fois, on se demande si ce sont des acteurs ou pas, tellement c'est fin et délicat ce qu'ils font.

    Vous aimez bien les séries anglaises justement ?

    J'adore. J'aime aussi les séries américaines. Ma favorite, c'est Six Feet Under. J'adore les acteurs et je trouve cette série tellement bien écrite. Parfois, c'est mieux qu'un film de cinéma. Tous les épisodes sont d'une intelligence... Pour moi, c'est vers ça qu'il faudrait aller en France. On a un petit peu de mal à bouger encore. Les gens des chaînes sont un peu frileux encore. Ils ont envie de changer et en même temps, ils ont la trouille. Ils ont peur que le public ne suive pas. Dans tous les cas, il faut le faire à notre façon. Les Français ont eu une autre manière de raconter les histoires, une autre culture cinématographique, donc il faut y aller avec notre savoir-faire. Il ne faut pas essayer de faire du sous-américain, un sous Six Feet Under. Le sujet de La Cour des grands est très français, car c'est vrai que l'école est importante dans notre culture. Et à partir de là, il faut trouver la liberté qu'ont les anglo-saxons à parler des choses qui dérangent. Dans les prochains épisodes, il y aura justement des choses qui sont un peu dérangeantes...

    C'est en effet parfois assez violent émotionnellement...

    Dans les épisodes suivants, ils ont rajouté de la comédie. C'est bien parce que cela crée un peu d'air en balancement avec les sujets durs. Et comme ça, on peut aller plus loin sur les choses dures parce qu'il y a vraiment des moments très légers. Il y a des personnages qui insufflent beaucoup d'humour et de comédie.

    Vous avez des projets au cinéma ?

    Je vais retravailler avec Claude Chabrol, mais aussi sur un premier film, puis de nouveau sur La Cour des grands... Là je suis prise pendant un moment. C'est rigolo parce que la quarantaine, en général, c'est difficile pour les femmes. On se dit qu'on va avoir beaucoup moins de rôles. Moi, ça s'est inversé, depuis que j'ai quarante ans, j'arrête pas de tourner ! (rires)

    Est-ce que justement, il y a des rôles que vous aimeriez jouer, des rôles où l'on ne vous a jamais vue ?

    Je n'ai pas ce genre de désir. J'aime que les metteurs en scène me rêvent dans quelque chose puis entrer dans leur univers... C'est drôle parce que j'ai eu justement cette conversation avec un metteur en scène qui veut écrire quelque chose pour moi. Il m'a demandé ce que j'avais envie de jouer. Je lui ai dit : 'J'ai envie que tu me rêves dans quelque chose que je n'ai pas joué et où, peut-être, l'on ne m'attendrait pas.' C'est vrai que j'ai souvent été les mères parfaites. Mais, dans La Cour des grands, je suis un peu plus dure, un peu plus perturbée, je suis moins la femme qui survole tout et qui assure partout. Ce que j'aime vraiment, c'est me fondre dans un univers. Plus les univers des gens sont différents, mieux c'est... Quand vous passez du film de Claude Chabrol à une pièce de théâtre puis cette série-là, c'est super... J'adore car ce sont trois formes de création très différentes. J'ai du respect pour les trois et elles seront toutes aussi géniales si elles sont faites avec autant de passion les unes que les autres. Je ne travaille que comme ça... Le jour où je n'aurais plus l'envie, j'arrêterais et je m'occuperais de mes enfants. C'est un métier tellement dur qu'on ne peut le faire que comme cela... C'est pour ça que je suis tellement contente en ce moment, de passer du cinéma à la télévision puis au théâtre. J'aimerai qu'il n'y ait plus toutes ces barrières en France... On peut tellement faire des choses magnifiques à la télévision qu'on ne peut pas faire au cinéma, et inversement. Et puis le théâtre, c'est la base, c'est l'essentiel. A mon sens, c'est là on l'on se ressource lorsqu'on est comédien. On réapprend, on remet les choses en place...

    Vous voulez voir Marie Bunel faire le pitch de la série ? C'est par ici

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