AlloCiné Séries : "Gossip Girl" a eu comme conséquence de vous mettre sous le feu des projecteurs mais aussi de vous mettre au centre des rumeurs, de devenir la cible des paparazzi, des journaux à scandales... Vous attendiez-vous à une telle ampleur ?
Chace Crawford : Non, pas du tout. Je ne pense pas d'ailleurs que l'on puisse se préparer à une telle expérience. Il est vrai cependant que le succès de Newport Beach il y a quelques années pouvait nous faire penser que notre série avait du potentiel. En réalité, il y a deux faces à ce succès. Quand les gens viennent nous voir pour nous dire à quel point ils aiment la série, c'est une vraie récompense pour notre travail. Ce n'est évidemment pas ça qui est dur à vivre, bien au contraire. Mais les rumeurs, les photos volées, les tabloïds, les blogs... c'est une autre histoire. J'essaie de ne pas y donner de l'importance. Je suis peut-être un peu naïf, je crois que le gens ont vraiment bon fond. Mais vous savez, ce que vous pouvez lire dans les journaux à scandale est souvent faux et les scoops complètement fabriqués. Au final, malheureusement, il faut faire attention à ce que l'on fait, être tout le temps sur le qui-vive. Je deviens de plus en plus conscient de tous ces risques et j'essaie de m'y habituer. Mas sincèrement je n'aurais jamais pu imaginer que cela puisse aller aussi loin et prendre autant d'importance.
Il y a tellement de séries tournant autour de personnages beaux, riches et intelligents. Qu'est-ce qui rend "Gossip Girl" si spéciale ?
La base, le plus important, c'est la qualité des scripts. Et c'est le cas pour Gossip Girl grâce à Stephanie (ndlr : Savage, créatrice et productrice exécutive de la série) et Josh (ndlr : créateur et producteur exécutif de la série) qui y attachent une grande importance et qui sont avant tout de formidables scénaristes. Les intrigues, les dialogues... tous les épisodes sont vraiment jouissifs. Et tout est formidablement rythmé, il n'y a jamais de temps mort. Et puis il faut aussi que le jeu soit à la hauteur et je pense que sur Gossip Girl c'est vraiment le cas. Il n'y a pas de maillon faible (rires) ! Cela peut sonner un peu gnangnan mais c'est vraiment le cas : mes camarades de jeu sont vraiment excellents. Et vous rajoutez à cela le look général de la série, les décors magnifiques de New York qui est devenue un personnage à part entière...
Pensez-vous que la série soit proche d'une certaine réalité ?
Je le crois. J'en ai pas mal discuté autour de moi et je pense que Gossip Girl est un miroir, peut-être un peu déformant, mais qui reflète une réalité. Bien sûr, nous sommes à la télé, c'est un drama, on y ajoute beaucoup de glamour mais il y a aussi un vrai regard sur la famille. C'est un élément important de la série. On y voit comment les rapports familiaux souffrent de l'argent, du pouvoir, de la pression incombant aux héritiers... Les personnages grandissent trop vite et la pression sur leurs épaules devient de plus en plus lourde. Là d'où je viens, le Texas, la famille est très importante. La réalité c'est que chaque lycéen traverse les mêmes phases, fait face aux mêmes problèmes. Ce sont les circonstances qui changent, l'environnement qui diffère.
"Gossip Girl" est aussi une série sur les parents, sur les erreurs qu'ils commettent et leurs conséquences sur les enfants. C'est particulièrement vrai pour Nate d'ailleurs...
Oui ! C'est tout à fait exact ! C'est aussi pour cela que je trouve le personnage de Nate particulièrement intéressant. Sa vie est constamment conflictuelle. Il donne l'impression de vivre la vie parfaite, la vie rêvée mais on voit très vite que rien n'est vrai et que la nécessité de sauver les apparences est destructrice. Les problèmes de drogue de son père, la relation entre ses parents, l'obligation de se marier avec Blair Waldorf, avec un nom en somme... Tout cela est triste, presque tragique.
C'est aussi pour cela que Nate a la volonté de s'échapper de tout cela, de fuir la vie que l'on croit parfaite...
Exactement. Il ne veut plus faire bonne figure. Et la pression sur ses épaules, surtout après la chute de son père est inimaginable. Il doit faire des choix, assumer alors qu'il aimerait tellement vivre simplement, peut-être un peu comme Chuck (interprété par Ed Westwick) d'ailleurs (rires) ! Nate apprend à devenir un homme, y compris face à son père.
La première saison est très riche dans le sens où elle mêle drama et soap, cruauté et émotions...
Oui, et cela s'intensifie au fur et à mesure des épisodes. Gossip Girl devient de plus en plus sombre. Mais cela reste un teen drama avec ses histoires de coeur, ses disputes, ses coups de poignard dans le dos... Il est vrai aussi que la série gagne en maturité et en profondeur. Heureusement car ce serait dommage que l'on se borne à simplement mettre en scène des chamailleries et des coups bas. Par exemple, le personnage de Chuck se révèle au fil des épisodes, il laisse entrevoir quelques-un de ses points faibles, une vulnérabilité. C'est quelque chose que j'aime particulièrement dans la série : le développement des personnages, comment ils se révèlent tous, peu à peu.
Vous vivez en colocation avec Ed Westwick. Comment ça se passe ?
C'est génial ! Je regarde le football américain et lui du football (ndlr : Ed Westwick est Anglais) (rires) ! Nous avons tous les deux un peu la même trajectoire. Je viens d'une petite ville du Texas et habiter Los Angeles ou New York comme c'est le cas maintenant a été un cap important. Ed a quitté l'Angleterre pour s'installer aux Etats-Unis. Nous sommes devenus comme des frères, on s'amuse énormément ensemble. Oui, il est devenu mon meilleur ami... et il m'a fait aimer le football (rires) !
Quelles sont vos séries préférées ?
The Office. J'aime les deux versions, anglaise et US, mais je suis particulièrement fan de la série américaine. J'enregistre les épisodes, je m'achète les coffrets, je téléchage sur iTunes. J'adore ça. J'aime aussi beaucoup 30 Rock. Et aussi Les Griffin. De manière générale, j'ai l'impression que la qualité des séries a beaucoup évolué ces dernières années, que des barrières sont tombées grâce à des séries comme Entourage, Les Soprano ou même Californication qui vont très loin. La télévision n'a plus vraiment à rougir de la comparaison avec le cinéma par certains côtés. Et la diffusion est en train de complètement changer avec le Web, iTunes, les DVD, TiVo... et c'est flatteur de pouvoir faire partie de cette évolution à travers Gossip Girl.
Propos recueillis par Thomas Destouches à Londres en janvier 2008
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