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    Un week-end à "Eden Lake" avec Kelly Reilly...

    Révélée par "L'Auberge espagnole" / "Les Poupées russes", la rouqine britannique est plongée en plein cauchemar dans "Eden Lake". Rencontre...

    AlloCiné : J'ai vu "Eden Lake" il y a deux jours et honnêtement j'ai du mal à m'en remettre. C'est un peu cruel, n'est-ce pas ?

    Kelly Reilly : Ma meilleure amie y est allée l'autre jour, elle est enceinte de 7 mois. J'étais à New York quand elle m'a envoyé un texto qui disait : "Je suis en route pour voir ton film et j'emmène une autre amie qui est enceinte aussi ! On a trop hâte !" Je l'ai appelée et je lui ai dit : "Nooon !! C'est peut-être mieux que vous n'y allez pas ! Je ne veux pas être responsable d'un accouchement prématuré ! Gardez les jambes bien serrées !" Je ne l'ai pas encore vu à l'écran. Mon petit ami non plus, on ira peut-être ce week-end. Mais je suis sûre que je peux l'en dissuader, car je sais que le film est vraiment horrible.

    Qu'avez-vous ressenti en prenant connaissance du scénario ?

    En fait, j'avais vu un court-métrage que James Watkins a réalisé juste avant, à la demande des producteurs, qui avaient besoin de savoir dans quoi ils se lançaient, étant donné qu'Eden Lake est son premier long-métrage. Ce court-métrage est vraiment, vraiment puissant. J'étais littéralement scotchée car l'histoire de ces enfants est très émouvante, au fond. Ils sont devenus comme des animaux sauvages. Ils sont sauvages, mais pas dans le bon sens du terme... Ils sont justes perdus en fait. J'ai ressenti l'histoire plus comme une tragédie, car leur violence provient de leur ennui quotidien et devient vite, ensuite, incontrôlable. Dans le film, tout se déclenche à partir du moment où le personnage de Michael Fassbender va leur demander de baisser la musique alors que mon personnage lui demande de ne pas aller les déranger. Le plus inquiétant c'est comment une banalité telle que celle-ci peut amener nos personnages à vivre un véritable cauchemar. Mon personnage est un peu comme Alice aux Pays des Merveilles avec une meute de loups contre elle. Et forcément, elle devient, elle aussi, une sorte d'animal. C'est un moyen aussi d'explorer la facilité avec laquelle, nous, membres "normaux" de la société, pouvons entrer dans la spirale de violence. Tu ne veux pas que le film devienne un sujet social et moral mais en même temps tu as une certaine responsabilité. Le rôle de James Watkins en tant que réalisateur et mon métier d'actrice sert, que ce soit bien ou pas, à traiter de sujets sensibles, tel que, pour ce film, l'éducation des parents vis à vis de leurs enfants, qui a été tourné ici en thriller. On essaye constamment de rester neutre même si c'est difficile.

    Aimez-vous voir des films de ce genre ? Aimez-vous avoir peur ?

    Non ! Je ne peux pas regarder des films d'horreur. Je me suis surprise pendant le tournage à me demander : "Mais qu'est-ce que je fais là ?", particulièrement pour les scènes de fin. J'étais alors convaincue qu'ils allaient m'appeler 6 mois plus tard pour me dire que l'on devait retourner les dernières scènes, à cause du public américain. Car il faut savoir que la fin est très sombre. Une part de moi a adoré car ce fut vraiment un travail acharné, mais une j'aurai aussi préféré pouvoir tourner quelque chose de plus gai.

    Est-ce réellement jouissif de faire un film aussi atroce ?

    Cela peut être amusant. Je n'avais jamais fait un film avec autant d'action. Je ne me rappelle pas avoir eu à courir sur un tournage. Sur celui-là, j'étais fatiguée. Pourtant, je me sentais en bonne forme. J'étais étonnée des efforts que je pouvais fournir. Mais ils continuaient de dire "Encore ! Encore !" et je répondais "Ok, tout le monde, j'ai juste besoin de m'asseoir et de boire une tasse de thé."

    Combien de temps a duré le tournage ?

    C'était court, quatre ou cinq semaines, à cause de cette stupide loi sur les tournages indépendants en Angleterre.

    Comment s'est passé le jeu avec ces adolescents ?

    Aucun d'eux n'est assez âgé pour voir le film ! Ils formaient un bon petit gang, très très sympathique. Thomas Turgoose était le plus mignon de tous. Même s'ils devaient me faire vivre un enfer dans le film, tout s'est vraiment bien passé entre nous. Ils étaient toujours prêts à rire.

    Donc l'ambiance sur le tournage était bonne ?

    Oui. Parfois bien sur, c'était plus dur, mais vous savez que ce n'est qu'une période qui prendra fin, cet aspect rend les choses plus faciles. Ce n'est pas comme jouer quelque chose d'atroce sur scène et devenir dingue parce qu'on le joue deux heures par soir. Ce qui est bien plus épuisant. Sur un tournage, vous avez une pause lorsque les techniciens changent la lumière, et vous pouvez boire une tasse de thé, discuter, vous vider l'esprit.

    Comment était Michael Fassbender ? Il commence à percer maintenant, avec Hunger qui va bientôt sortir aussi...

    C'est un acteur formidable et une personne très sympathique. Et il est très mince aussi ; il me disait aussi qu'il allait encore perdre du poids pour tourner Hunger.

    Avez-vous délibéremment choisi de jouer dans ce film pour montrer une image de vous que les gens n'ont pas l'habitude de voir ?

    Non. Les acteurs ne savent pas vraiment comment les spectateurs nous perçoivent. Je ne le sais pas. Comme je n'avais jamais tourner dans quelque chose de semblable avant, je ne pensais pas que j'avais une image à casser. Je cherchais vraiment quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant. J'ai joué Othello au théâtre et j'ai voulu faire quelque chose de plus léger, donc j'ai ensuite tourné dans une comédie. On veut juste se diversifier constamment.

    Avez-vous été surprise par l'accueil chaleureux de la presse anglaise ?

    Bien sûr ! Je ne peux pas vous dire à quel point j'ai été choquée quand j'ai lu que le Daily Mail a adoré le film. Généralement, le Daily Mail déteste les films dans lesquels je joue, alors qu'ils ne sont pas si nuls... Je pensais vraiment qu'ils allaient nous descendre. Mais ils ont eu l'air d'apprécier autant que le Guardian. Ce fut une grande surprise pour moi surtout pour ce genre de film.

    Maintenant, vous passez d'un genre tout à fait différent en rejoignant le casting de Sherlock Holmes. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?

    Il n'y pas si longtemps que ça, en fait, la semaine dernière. Je devais travailler sur un autre projet qui a été repoussé, et j'ai été ensuite appelée pour travailler sur Sherlock. Je fus très flattée d'être choisie. Je suis une grande fan de Robert Downey Jr., vous ne pouvez même pas imaginer ! Quand je l'ai rencontré pour la première fois, j'étais presque mortifiée. Quand nous attendions pour la conférence de presse à Londres, l'ourlet de mon pantalon ne tenait pas, et bien Robert s'est baissé et l'a remis en place. Je ne savais pas quoi faire ! C'était vraiment très drôle ! Je ne savais pas si il le faisait pas gentillesse ou tout simplement par TOC, comme si il allait piquer une crise si mon pantalon n'allait pas. Je ne réalise pas que je fais partie de l'équipe. C'est peut-être juste une petite partie du film, mais une petite partie bien agréable.

    Dans le livre, elle est mariée au Dr Watson, n'est-ce pas ?

    Oui tout à fait mais dans le film, elle n'est pas encore mariée. Petit à petit, elle va prendre de l'importance et va finir par leur apporter son aide. Dans ce film, le moins que l'on puisse dire, c'est que Sherlock ne s'étonne pas du fait que Watson tombe amoureux et souhaite avoir son propre mode de fonctionnement. A la fin, il y une sorte de respect mutuel qui s'installe entre Holmes et Mary. Mais je ne sais pas ce qui se passe dans les autres livres, il faut vraiment que je travaille dessus !

    Avez vous signé pour une suite ?

    J'ai signé pour un autre. Mais ils vont devoir payer vous savez, car dans ce film, le succès ne dépend que de moi et non pas de Robert ! (Rires).

    Quel est le ton donné au film ?

    Vous avez Robert Downey Jr., qui est entouré de très bons acteurs. Eddie Marsan, qui est l'un des meilleurs acteur du moment joue dedans, ainsi que James Fox et Mark Strong. Le film est conduit pas de très bons acteurs, mais pas uniquement. Il y a aussi une autre dimension qui n'a jamais été donné dans les films anglais, et qu'il est vraiment très intéressante d'aborder dans ce film d'époque. Je ne sais pas ce que Guy Ritchie a derrière la tête. Tout ce que j'ai à faire c'est de me baser sur mon texte. Même si pour l'instant, certaines choses m'échappent.

    Combien de temps va durer le tournage ?

    Nous commençons ce 6 octobre, et nous tournons jusqu'à Noël en Angleterre, entre Liverpool et Manchester. Puis le tournage se finit en Janvier à New York.

    Comment vous sentez vous à l'idée de participer à votre première grosse production ?

    Je ne sais pas trop, c'est quelque chose de nouveau pour moi, je suis très excitée. C'est vraiment une expérience très différente. L'un des points positifs à être un acteur anglais, c'est que l'on peut accéder à des grands rôles du jour au lendemain et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Vous pouvez aller quelque part, faire partie intégrante d'un projet puis disparaître à nouveau, qui sait ? Je n'ai pas de boule de cristal, donc je ne sais pas ce qui va se passer. Bien sûr que le film sera vu partout. Bien sûr que c'est le plus gros projet auquel j'ai pu participer. Mais rien n'est encore fait. Il ne reste plus qu'à attendre et voir comment les choses vont tourner. C'est une nouvelle partie qui commence, où tout est plus grand, tout est plus cher...

    Propos recueillis par Oliver Richards à Londres

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