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    Jessalyn Gilsig se jette à l'eau !

    Vous l'avez connue dans "Boston Public", aimée dans "Nip/Tuck", vue dans "Heroes" et dans "Friday Night Lights"...Jessalyn Gilsig est partout ! A l'occasion du lancement de "La grande inondation", sa dernière mini-série catastrophe, découvrez une actrice aussi caméléon qu'attachante.

    AlloCiné Séries : Quelle genre d'expérience est-ce de jouer dans un film catastrophe ?

    Jessalyn Gilsig : Oh mon Dieu, c'est vraiment physique. Ce qui est drôle c'est que lorsque j'ai lu le script, je me suis dit : "Oh, c'est génial. Cela va être vraiment amusant !" Et quand on a pris l'avion pour aller en Afrique du Sud, où l'on a tourné le film, j'ai soudain réalisé un truc : "Et attend... ça va être moi dans l'eau pendant 9/10ème du tournage. Je vais être trempée pendant trois mois !" Au final, ça a été, je n'ai été trempée que pendant dix jours de tournage. C'était vraiment éprouvant... Mais bon, comme tous les acteurs, on a envie de se croire capable, de se donner des challenges. Ce challenge-là était vraiment amusant mais cela m'a vraiment demandé beaucoup d'efforts.

    Cela ne devait pas être marrant tous les jours...

    Quand on travaillait dans l'eau, et qu'ensuite je devais en sortir, j'avais tellement froid ! Entre les prises, je retournais dans ma caravane, j'avais un tout petit radiateur et je mettais une couverture autour de moi pour arrêter de grelotter quand ils revenaient me chercher !

    Vous n'êtes pas tombée malade ?

    Non, je n'ai pas été malade... Mais ce qui a été vraiment dingue, c'est que pendant qu'on tournait, j'ai appris que j'étais enceinte...

    Vraiment ?

    (Rires) Vous pouvez imaginer ça ? J'ai eu beaucoup de nausées matinales mais je ne voulais dire à personne que j'étais enceinte parce que je ne voulais pas que tout le monde commence à stresser - et j'avais raison puisque c'est ce qui s'est passé quand je leur ai dit une fois que le tournage s'est terminé... Ils m'auraient dit : "Tu ne dois pas aller dans l'eau, tu vas avoir froid !" Je ne voulais pas non plus qu'ils se sentent obligés de prendre soin de moi. Alors j'ai été voir un docteur sud africain, il était incroyable ! Je l'appelais pour lui parler des scènes, dire ce que j'avais de prévu dans la journée, il a été formidable... Il m'a rassurée constamment. Mais comme j'ai eu des nausées pendant toute la durée du tournage, je ne voulais rien manger... Sur place, il y avait un jacuzzi. Entre les prises, on pouvait aller s'asseoir dedans pour se réchauffer. Mais, quand on est enceinte, on n'a pas le droit aux jacuzzis ! Mais comme je ne voulais rien de mon état, je répondais : "Oh non... mais merci" et je retournais à mon chauffage ! Cela a donc été un double challenge... Mais maintenant, lorsque je regarde ma fille, je me dis qu'elle va être super forte parce qu'elle a survécu à La Grande inondation...

    C'est peut-être la future Michael Phelps ?

    Oui, tout à fait ! Je lui dit tout le temps qu'elle sera une excellente nageuse : "Tu as passé tes trois premiers mois dans l'eau, alors tu vas nager super bien !"

    Que pouvez-vous nous dire sur votre personnage dans "La grande inondation" ?

    Mon personnage s'occupe de la vanne de protection de la Tamise. Robert Carlyle est mon ex-mari. En gros, Tom Courtenay, qui joue son père, a toujours été inquiet que la barrière de la Tamise ne cède des suites d'une tempête. Si plusieurs éléments se produisaient en même temps, Londres serait inondée. Et voilà que finalement, ce jour arrive et Londres est sous les eaux... Les gens pensent que pour qu'un tel scénario catastrophe arrive, il faudrait que tous ces éléments se produisent en même temps et que ce n'est pas possible. On faisait en quelque sorte de la science-fiction mais malheureusement, ce pourrait être un film prémonitoire...

    Est-ce que le réchauffement climatique vous inquiète ?

    Oui, bien sûr... Depuis que j'ai une fille, je me sens encore plus concernée par ce sujet. Mais je n'ai pas peur, car je pense qu'on a une belle opportunité d'arrêter certains comportements et peut-être dans l'avenir, avec de la chance, on pourra inverser la tendance par rapport aux dégâts qu'on a causés. C'est une opportunité pour moins consommer, pour être plus conscient de la manière de mener nos vies...

    Comment s'est passée votre collaboration avec Robert Carlyle ?

    Très bien... A la base, j'étais fan, je le trouve vraiment génial comme acteur. J'étais super contente de travailler avec lui mais aussi avec Tom Courtenay. Ce sont tous les deux des icônes, de manières différentes. Le tournage a représenté beaucoup de travail, de longues heures. On ne faisait jamais deux fois la même chose, parce que tous le film tenait sur les émotions et sur le récit d'un voyage. On a tous passé beaucoup de temps ensemble, dans des situations inconfortables. Ils ont été de vrais gentlemens, très attentionnés et très investis dans le film...

    Vous avez joué dans beaucoup de séries télé. Laquelle vous a le plus marquée ?

    J'ai de la chance, car toutes les choses que j'ai faites ont été assez différentes... Mais, je dirais Nip/Tuck. Cette série a été un vrai cadeau pour moi... Ce qu'a fait Ryan Murphy, c'est qu'il m'a montrée d'une manière qu'aucun autre show n'avait fait auparavant. Et il a en quelque sorte ouvert en grand ma carrière en me donnant le rôle de Gina. J'ai adoré joué ce personnage... Elle est tellement différente de ce que je suis (rires). A la télévision américaine, on vous demande rarement de vous transformer à ce point, mais plutôt de jouer des gens qui vous ressemblent plus ou moins. J'ai toujours vu Gina comme une entité séparée de moi et j'ai eu de la chance de pouvoir l'interpréter. Nip/Tuck est la série qui m'a offert le plus d'opportunités passionnantes.

    ATTENTION SPOILERS !!!

    Trouvez-vous que la manière dont Gina meurt est le meilleur moyen de mourir : en faisant l'amour ?

    (Rires) J'ai toujours pensé qu'elle allait mourir. Elle a toujours vécu de manière exagérée, alors j'ai toujours su qu'elle allait s'auto-détruire. Si elle devait partir, cela aurait sûrement été son fantasme... Quand j'ai lu le script, je n'arrivais pas à y croire, mais j'étais tellement enthousiaste à l'idée de le jouer. C'était une belle manière de partir pour Gina...

    Et l'enterrement était vraiment épique, totalement incroyable !

    N'est-ce pas ! J'ai adoré son enterrement ! Ryan Murphy est tellement intelligent et tellement conscient de tout ce qui se joue, de tous les éléments en présence... Pour lui, les funérailles ont été le moyen d'expliquer vraiment cette femme et pourquoi elle était comme elle était. J'ai vraiment eu de la chance de jouer ce personnage. Quand j'ai su qu'elle allait mourir, j'ai pleuré... Parce que je me suis sentie tellement triste pour elle. Elle me semblait tellement réelle... Je veux dire, j'ai fait pas mal d'autres séries, je suis morte plusieurs fois et j'ai parfois été déçue parce qu'évidemment lorsqu'on est acteur on veut continuer à travailler... Mais dans le cas de Gina, j'ai eu l'impression d'un vrai décès.

    ATTENTION SPOILERS !!!

    Cette saison, vous revenez également dans "Heroes"... Juste avant de disparaître à nouveau. Allez-vous revenir ?

    J'espère bien... Comme c'est Heroes, cela pourrait ne pas être aussi permanent que dans d'autres séries. Le fait qu'elle soit morte par le feu est intéressant parce qu'elle sait le manipuler... Il y a peut-être une possibilité physique pour qu'elle ne soit pas morte. Mais, j'en sais autant que les télespectateurs...

    Cela a été une surprise qu'ils vous rappellent pour la saison 3, alors que vous n'apparaissiez pas dans la 2 ?

    J'avais adoré faire la saison 1 et j'espérais vraiment qu'ils m'appeleraient. J'étais contente parce que j'ai toujours eu la sensation que le personnage n'avait pas été exploité comme il le fallait, il restait beaucoup de mystère...

    Et vous allez bientôt être dans "Glee", la nouvelle série de Ryan Murphy. Vous pouvez-nous en dire un peu plus ?

    Cela parle d'une chorale. Elles sont très populaires dans les lycées aux Etats-Unis. Les adolescents chantent des comédies musicales de Broadway. Ils chantent, ils dansent et il y a beaucoup de compétition. Glee va passer sur la Fox et se déroulera dans le Midwest... Ce n'est pas une comédie musicale car ils ne chantent que durant le déroulement de la chorale. Cela ne ressemble pas non plus à High School Musical. Il y a beaucoup de talents de Broadway dans cette série... Il y aura plus d'espoirs que dans Nip/Tuck. Comme ça va passer sur la Fox, c'est destiné à une audience plus familiale et plus jeune. Mais c'est également subversif, il y a de l'humour noir... C'est une série très drôle. J'espère que les gens vont aimer parce qu'on est tous contents de ce show.

    Et vous chantez vous aussi ?

    On ne m'a pas encore demandé ! Mais je crois que je vais prendre des leçons pour me préparer au cas où...

    Dans "Glee", vous jouez la femme d'un prof...

    Oui, je joue la femme du prof qui s'occupe du Glee Club. Et je suis frustrée parce qu'on vit sur un salaire de prof alors que je trouve qu'on a besoin de plus d'argent. En fait, j'ai envie qu'il quitte le lycée et je suis un peu jalouse de la relation qu'il entretient avec les jeunes de sa chorale. (rires) De différentes manières, j'essaie de le convaincre de trouver un autre boulot...

    Vous avez également joué un petit rôle dans "Friday Night Lights". Que pensez-vous de cette série ?

    Ah... cette série... J'étais tellement fan de cette série, je n'arrivais pas à en croire mes yeux quand je la regardais... Et je voulais vraiment jouer dedans alors quand le rôle est né, j'ai auditionné. J'étais tellement contente d'en être ! Mais aussi de voir comment ils la faisaient... Ils tournent comme aucun autre show... Je n'ai jamais vu une autre série être tournée de la manière dont ils tournent ! Il y a un script mais il y a aussi de l'improvisation. Si tu sens un truc sur le moment, de manière spontanée, tu peux le dire, le faire. Et personne ne te l'interdit... Je n'avais jamais rien fait de tel. Pour moi, c'était l'expérience télévisuelle qui s'est le plus rapprochée du théâtre. C'était vraiment exaltant, j'ai adoré travailler avec eux...

    Vous avez eu peur de l'annulation ?

    Oui, tout le monde était inquiet... La télévision, c'est vraiment une industrie difficile. Je ne sais pas comment ça se passe en France, mais ici... mon Dieu ! Le paysage télévisuel a tellement changé par rapport à l'époque où j'ai commencé, il y a à peu près dix ans. Cela ne ressemble plus en rien à ce que c'était à l'époque. Dans le cas d'une série comme Friday Night Lights, personne ne peut dénier la qualité et les gens l'adorent... Il suffit de la regarder pour comprendre.

    - Cette interview a été réalisée le jour de l'investiture de Barack Obama -

    Vous avez regardé l'investiture de Barack Obama ?

    J'étais en voiture à ce moment-là, alors je l'ai écouté à la radio. J'ai pleuré tout le long... On espère tous que le monde deviendra un meilleur endroit. Je crois qu'il a vraiment les meilleures intentions possibles parmi les gens qui pourraient être sa place. Mais, il a vraiment beaucoup à porter sur ses épaules !

    Interview réalisée par Raphaëlle Raux-Moreau, le 20 janvier 2009

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