Mon compte
    "Terminator Renaissance" : son nom est Connor, John Connor...

    Après avoir réinventé Bruce Wayne / Batman, Christian Bale prend la tête de la résistance humaine face à Skynet dans le renouveau de la franchise "Terminator". Il nous dévoile le quatrième opus de la saga, "Terminator Renaissance"...

    Plus d'infos sur ce film

    AlloCiné : vous avez toujours été fan da la saga "Terminator" ?

    Christian Bale : Oui, en quelque sorte. En tout cas je suis fan du premier et du second opus...

    Pour quelles raisons êtes-vous fan ?

    En fait, je suis devenu fan bien après la sortie en salle du premier Terminator. J'ai découvert ce film en video chez un ami. A l'époque, je n'avais jamais vu quelqu'un comme Arnold Schwarzenegger ! Ce qui est dommage, c'est que depuis il y a eu tellement de personnes ayant tenté, en vain, d'imiter Arnold. C'en est presque devenu un cliché ! Et me voici, tantôt en Batman et maintenant dans Terminator Renaissance. On est loin de la vision des années 80 que ces films proposaient, et dans les deux cas. Pour moi Terminator, c'est vraiment l'expression du cauchemar typique que vous faites et dans lequel il y a une créature indestructible qui vous poursuit sans fin. Et puis c'est aussi une évasion dans un monde fantaisiste, au-delà de tout ce que vous connaissez, à la rencontre d'un futur fantastique... mais effrayant.

    Quant à Terminator 2 : le jugement dernier, ce film-là, je l'ai vu comme tout le monde la semaine pendant laquelle il est sorti en salles. J'en ai eu le souffle coupé ! Vous pouviez à peine entendre les dialogues tant les gens hurlaient de peur et de plaisir ! Du jamais vu au cinéma ! Et puis malheureusement, le troisième volet a été décevant, comme une sorte de caricature des deux premiers. Mais bon, ceci arrive souvent avec les suites de films à succès. Je ne veux pas être méchant et rentrer dans les détails mais Terminator 3 : le soulèvement des machines n'était pas à la hauteur des deux premiers films. Bref, je savais qu'avec un tel concept, une telle mythologie, la série avait besoin d'un vent frais d'inovation et réinvention! Et au début j'ai d'ailleurs dit non au fait d'être associé au projet car je n'y voyais pas assez d'idées fraîches et neuves. Mais au fur et à mesure des réunions que nous avons eues autour du scénario et des différents concepts visuels, l'idée a germé en moi et je me suis laissé tenter par l'aventure d'un quatrième chapitre. De plus il ya eu pas mal de gens autour de moi qui me disaient de ne pas le faire, de laisser tomber. Plus on me décourage et plus j'ai envie de faire l'opposé : c'est dans ma nature.

    Un autre élément qui a failli nous faire "dérailler" fut la longue grève des écrivains d'Hollywood mais on a survécu. Et puis de toutes façons, on ne peut pas arrrêter vraiment la production d'une "machine" comme Terminator, car ces films sont essentiels à la survie de toute une économie bien rôdée et qui fonctionne. Avec toute cette urgence, j'ai eu la bonne idée d'appeler Jonathan Nolan et il a trouvé un concept nouveau. Ce nouveau film est fidéle à l'idée des autres Terminator mais présente aussi toute une galerie de nouveautés.

    Pouvez vous nous parler de vos rapports avec les frères Nolan?

    Et bien nous entretenons une amitié et une relation de travail fantastiques ! Je suis certain qu'ils en ont marre de me voir ! J'espère vraiment que nous allons continuer de travailler ensemble sur d'autres projets. Chris, qui a grandi entre l'Angleterre et les Etats-Unis, a vraiment une double affinité et une compréhension des deux continents, des deux approches que l'on peut avoir du cinéma. Parfois, je suis un peu trop terre à terre et je suis toujours la logique des choses. Or, c'est bien d'avoir un réalisateur en qui vous pouvez avoir confiance et qui peut vous montrer des choses que vous ne voyez pas forcément. Au cinema la logique de la réalité disparaît parfois et il faut s'y faire. Plein de fois, j'avais tort et Chris était là pour me montrer pourquoi.

    Moi, je suis le genre de personne qui va voir le réalisateur et lui dit : "Ca ne marche pas, ce n'est pas logique, mon personnage ne ferait jamais ceci ou cela" et donc c'est essentiel pour moi d'avoir en face un réalisateur qui va me rassurer et me dire que le spectateur n'y fera pas vraiment attention et que tout va bien. En fait, je pense que je tire plus de bénéfices à travailler avec les frères Nolan qu'eux en ont avec moi...

    Vous avez désormais un CV en béton armé en tant qu'action hero. Qu'est-ce qui est différent avec "Terminator" et qui vous a poussé au bout de vous-même ?

    Terminator Renaissance n'est pas aussi physique pour moi que, par exemple, un Batman. En fait, je n'ai pas vraiment de confrontation physique ni de contact avec les créatures dans Terminator Renaissance.

    Pour moi le challenge est plus technique, notamment dans le maniement de nombreuses armes. Les armes me fascinent moins que le challenge physique d'une cascade. Et puis c'est le film avec le plus d'effets visuels et de séquences CGI que j'ai dû affronter. C'est parfois un peu déroutant de jouer en "virtuel" sans voir véritablement ce que vous combattez. J'ai évidemment eu des journées que je ne passais pas devant un fond vert, mais ces moments-là m'ont semblé durer une éternité. Mais maintenant que je vois en post-production l'évolution de la fabrication du film, je réalise vraiment la beauté et l'utilité de ces effets. C'est amusant parce que quand nous tournions le film, j'avais l'impression d'être l'acteur principal, mais maintenant, avec tous les effets et les différentes créatures, je crois bien que j'ai laissé la lace de vedette au Terminator ! Même si vous devez avoir une bonne histoire et de bons acteurs, les vrais stars du film, ce sont les Terminator !

    Quel genre d'homme est John Connor ? Quel est le portrait que vous en faites dans ce nouveau "Terminator" ?

    C'est quelqu'un hors du commun puisque qu'il connaît depuis longtemps sa destinée ! Il est tout à fait conscient que quoi qu'il fasse, il y a une chaîne d'évènements qui vont se produire et qu'il ne peut enrailler. Il est en quelque sorte prisonnier de son destin et pourtant il tente d'y échapper. Cela doit faire bizarre de grandir en sachant que toute l'Humanité entière va dépendre de vous. Je ne sais pas si c'est quelqu'un avec qui vous voudriez passer un bon moment, mais en tout cas c'est le mec dont vous avez besoin pour assurer votre futur ! C'est un loup solitaire qui a grandi dans l'angoisse d'être un jour une cible permanente, il n'a pas un moment à lui et il ne sait pas d'où va surgir la prochaine menace mortelle...

    Comment rentrez vous dans la peau, dans la tête de ce héros qui doit faire face à la fin du monde ?

    Je pense que nous devons tout d'abord réaliser que nous, en tant qu'êtres humains, sommes des machines de survie prêtes à subir toutes les épreuves ! Donc pour moi, il faut comme John Connor m'habituer à cette notion que demain peut être mon dernier jour et que mon futur n'est fait que de combats sans fin. Parfois, je trouve des prarallèles entre la vie de John Connor et, dans une mesure plus humble, avec ma propre experience, ma propre vie.

    Vous sentez vous toujours aussi passionné par tous vos nouveaux rôles ?

    Pas toujours mais heureusement, la plupart du temps... Et puis vous ne savez jamais vraiment si un film va bien tourner ou pas. Parfois, j'étais persuadé d'avoir fait le bon choix et puis, à l'arrivée, le film en question était vraiment loupé. C'est vrai que vous prenez toujours un risque à chaque film mais c'est, quelque part ,ce qui est fascinant. Et c'est amusant, mais à chaque fois que l'on m'appelle, que l'on me veut pour un nouveau film, je suis toujours surpris et stupéfait. Je n'aurais jamais cru pouvoir être dans une telle situation où "on me veut". D'ailleurs je sais que tout ce succès peut disparaître du jour au lendemain, que ma bonne fortune peut tourner court. Donc, un peu comme John Connor, je m'attends à ce que chaque jour soit le dernier de ma carrière...

    Vraiment ?

    Oui, d'ailleurs vous n'avez qu'à regarder la carrière de la plupart des acteurs et actrices... Vous avez dû voir ceci dans votre propre carrière, tous ces gens qui se sont habitutés à un certain confort et qui tout d'un coup sont virés, disparaissent de la circulation. C'est vraiment effrayant...

    Pensez-vous porter sur vos épaules "Terminator" plus que d'autres acteurs l'auraient fait à votre place ?

    Je pense surtout que tout repose sur les épaules du réalisateur. Mais c'est vrai que cela m'a pris du temps de comprendre et réaliser que je pouvais être l'acteur principal d'un film et que beaucoup pouvait donc dépendre de moi quant à son succès.

    C'est vraiment un sentiment bizarre car je ne me suis jamais senti comme un chef-né. Je suis quelqu'un de solitaire et je ne supporte pas que les gens attendent de moi d'être leur "sauveur".

    McG, le réalisateur, est plus connu pour ses sequences d'action que pour son sens de narration. Qu'en pensez-vous ?

    Chaque film est un prototype, et on ne peut les comparer entre eux. Il ne s'agit pas de McG réalisant Charlie et ses drôles de dames mais McG promettant de réinventer Terminator avec moi. De plus, la pression est grande car avec les Batman de Chris Nolan on s'attend toujours à mieux visuellement mais aussi narrativement pour ce genre de film.

    Et je sais qu'ici, on a une vraie histoire humaine pleine d'émotions au milieu d'un feu d'artifice d'effets spéciaux et de cascades à couper le souffle.

    Avez-vous parlé avec Schwarzenegger avant de tourner le film ?

    Oui, effectivement. Nous nous sommes rencontrés un peu par hasard et nous avons échangé quelques propos sur le film. En fait, Arnold était très curieux de savoir ce que nous allions faire avec ce nouveau film. Après tout, Terminator c'est son bébé et on est qui, nous ? Les producteurs des Terminator ont une très bonne relation avec Arnold et j'espère qu'elle sera toujours bonne quand il aura vu le film que nous avons fait. En tout cas, j'ai senti tout de même qu'il était un peu inquiet quant à l'idée qu'une nouvelle "équipe" réalise un nouveau Terminator, et sans lui qui plus est...

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles en mars 2009

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Sur le même sujet
    Commentaires
    Back to Top