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    Stéphane Freiss fait sa "Loi selon Bartoli"

    Découvrez la nouvelle série de TF1 avec Stéphane Freiss dans la peau d’un personnage haut en couleurs : un juge d’instruction efficace, inattendu et… charmeur qui se permet de dépasser les codes. Rencontre avec l’équipe…

    TF1 s’apprête à lancer au printemps une nouvelle série produite par Little Big et intitulée La Loi selon Bartoli. Stéphane Freiss y tient le rôle principal, celui de Christophe Bartoli, un juge d’instruction efficace, inattendu et… charmeur. Sa mission : faire la lumière sur la culpabilité du prévenu, mais aussi et surtout sur sa personnalité. Fort de son expérience, il se permet de choisir des dossiers difficiles et sensibles. Les meurtriers et leur psychologie complexe l'intriguent et l’intéressent davantage que la preuve de leur culpabilité. Détestant se soumettre aux codes, Bartoli est un peu en marge par rapport à ses confrères. Ecrite par Hervé Korian, la série est inspirée de grands faits divers qui ont défrayé les chroniques judiciaires françaises. Le tournage de l’épisode pilote s’est effectué du 17 novembre au 15 décembre 2009 à Aix-en-Provence sous la direction de Laurence Katrian. Nous nous sommes rendus sur place alors que l’équipe tournait des scènes d’intérieur dans un véritable cabinet d’avocats au cœur d’Aix-en-Provence. Les lieux ont permis de filmer les scènes se déroulant dans le bureau du juge, dans la salle des archives et le cabinet d’un médecin. Stéphane Freiss a pu présenter avec enthousiasme son personnage aux journalistes présents ce jour-là…

    Qui est Christophe Bartoli ?

    Stéphane Freiss : C’est un homme totalement imprévisible. Il a sa vision, sa manière de voir et de rendre la justice, de s’approcher des gens, d’examiner des cas et de s’intéresser aux êtres humains. Nous avons essayé de nous approcher autant d’un homme que de son enquête. Le choix de ses affaires est lié à ce qu’il est. Entrer dans une histoire, c’est ouvrir une porte de l’intimité de Bartoli. Traiter une enquête en donnant la priorité à l’humain, je trouve que ce n’est pas si courant. Moi ça me donne une énorme liberté de jeu et une grande liberté au personnage. Je me dis que je peux tout me permettre.

    Avez-vous rencontré un véritable juge d’instruction pour vous préparer au rôle ?

    SF : Pas de tout ! Quand vous jouez un médecin ou un flic, il y a peut-être deux-trois trucs à apprendre pour ne pas avoir l’air ridicule, comme savoir tenir une arme. Ensuite, le personnage est mis dans des situations qui n’ont rien à voir. Bartoli est un homme qui enquête à sa manière. Imaginez, d’un coup, on vous dit vous avez carte blanche pour aller voir les gens en face pour trouver la vérité. Ce qui est intéressant, c’est comment vous allez vous y prendre, et non pas comment devrait agir un juge d’instruction. Il y a un atypisme et un côté transgressif qui me plaît ! Cela dit, je suis entouré de gens de lois, et quand une question se pose, je vais évidemment vers eux pour avoir des précisions. Mais ce sont généralement des questions pratiques. Le personnage, nous l’avons beaucoup travaillé en amont avec Hervé Korian, l’auteur, et Laurence Katrian, la réalisatrice. Il est évident que l’histoire doit rester cohérente. Par exemple, dans la fiction, le juge d’instruction passe 75% de son temps sur le terrain. Dans la réalité, c’est le contraire. Il ne s’agit pas de se montrer le plus réaliste possible mais d’être vraisemblable.

    Qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter ce rôle ?

    SF : Quand François Charlent, le producteur est revenu vers moi pour me proposer un film d’Hervé - avec lequel j’avais fait Le papillon noir qui reste un des trois films que je prendrais avec moi quelque part si je dois m’en aller - j’étais évidemment intéressé. Je n’avais jamais voulu faire de série, mais un personnage comme celui-là, j’ai très envie de le retrouver. Il me donne une liberté dans ma vie qui va me faire du bien. Je pense qu’il y a une fusion entre nos vies et nos personnages. L’alchimie est étrange entre qui va vers l’un et qui va vers l’autre. Est-ce le personnage qui vous attire un peu vers une vie que vous allez vivre, ou est-ce c’est votre vie qui vous pousse à jouer ce personnage ? Je ne cherche pas à savoir, les deux sont liés. Là je sais que j’ai envie de retrouver un homme qui va m’apporter quelque chose dans ma vie. Aujourd’hui, je ne me prive pas de ce plaisir et de ce luxe. Quand j’ai lu ce personnage, j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui était complètement fusionnel dans sa liberté de vivre, dans son droit à transgresser, à être courtois ou impoli.

    Hervé Koria a pensé à vous en écrivant le rôle. Serait-ce un personnage taillé sur mesure ?

    SF : C’est surtout la rencontre avec des producteurs, avec un auteur. Et quand on me dit que c’est un personnage pour moi, je ne sais pas ce que ça veut dire, ce n’est pas moi ce personnage. Dans la vie, je ne me comporte pas comme lui. Il a pris un temps d’avance sur moi, il a pris une liberté que je n’ai pas dans la vie. Ce n’est pas un personnage "sur mesure", il a dépassé la mesure !

    Bartoli fait penser inévitablement au "Dr House" qui s’autorise aussi des choses…

    SF : Leur volonté à tous les deux est de venir en aide à quelqu’un qui en a besoin. Et ils ont une manière de procéder qui ne plaît pas aux autres.

    Laurence Katrian : La différence est que le Dr House est extrêmement antipathique je trouve. Ce n’est pas parce que le personnage est décalé que l’on peut le comparer au Dr House. Bartoli est un personnage bien de chez nous, avec une vraie complexité qui nous appartient.

    Avec un tel personnage n’y a-t-il pas un risque de sortir du cadre ?

    LK : C’est ce qui est génial avec un comédien tel que Stéphane, il propose des choses : parfois c’est exactement... même au-delà de tout ce que nous pouvions espérer. Et parfois, il faut un peu tenir la bête (rires).

    SF : Je voudrais ajouter que l’écriture est telle que tous les personnages existent en tant que tels. Bartoli ne leur fait pas de l’ombre. Le personnage d’Alexia Barlier a un caractère trempé. Elle est drôle parce qu’elle lui résiste. Et en plus elle est insolente !

    Alexia Barlier : Oui, Nadia est une chanteuse qui ne vit pas encore de sa passion et fait des missions en intérim pour payer son loyer et vivre. Pendant 5 jours, elle va trier les dossiers de ce juge au palais de justice et s’impliquer peu à peu dans une enquête en cours. Elle ne se laisse pas impressionner ou déstabiliser par cet homme qui fait tout pour. Elle a beaucoup de répartie. Il est séduit par son caractère et a très envie de poursuivre l’aventure avec elle. Il n’a pas sur elle le pouvoir qu’il peut avoir sur d’autres femmes. Je vois la différence quand je tourne une scène avec Sophie Le Tellier (qui joue la greffière). Il y a une énergie féminine qui est très agréable. C’est différent avec Stéphane. La relation entre nos personnages fait qu’il y a sans cesse une tension, des joutes verbales intenses, c’est à celui qui va avoir le dessus, il ne faut pas se laisser faire. Pas évident d’exister face à lui, c’est un sacré personnage. Et c'est un régal !

    SF : Dans ce premier épisode, on pressent très vite, qu’il y a entre eux plus que ce qu’ils ont là à jouer immédiatement. Comme des gens qui sentent qu’ils sont partis pour une longue histoire. Et ça les trouble ! C’est déboussolant car Bartoli, qui a sa manière d’être avec les autres, devient un petit garçon face à elle. Je suis sûr que le rapport de mon personnage avec Nadia est complétement influencé par le choix d’Alexia. Sa force et son physique créent sur moi quelque chose qui le désarçonne. Chaque fois que je la vois, je marche sur la pointe des pieds, j’ai l’impression que je vais m’en prendre une. Et c’est le seul personnage de l’histoire avec lequel j’éprouve ça. La greffière a aussi son tempérament, c’est un autre couple très touchant. Il y a une vraie tendresse entre elle et lui.

    La série est-elle influencée par la réforme concernant les juges d’instruction ?

    SF : C’est peut-être un peu prétentieux mais je pense que l’on a un temps d’avance. Un avocat m’a expliqué que de jeunes juges d’instruction pas très expérimentés sont souvent mis sur le coup parce qu’ils sont prêts à travailler tous les jours de la semaine, voire être appelés le dimanche à 3h du matin pour une garde à vue. C’est un peu comme quand vous passez médecine, il y a des postes que vous n’avez pas envie de prendre. Je crois beaucoup au pouvoir de la fiction. La réalité nous étouffe, elle nous fait voir des choses que l’on n’a pas envie de voir. Un bon moyen d’en sortir c’est le rêve, la fiction qui va peut-être redonner du lustre, du bonheur à une fonction très décriée.

    Propos reccueillis par Pascal Muscarnera

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