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    "NCIS": l'interrogatoire d'Abby !

    Entretien intégral avec Pauley Perrette, l'interprète de l'excentrique Abby dans "NCIS". L'actrice y évoque les origines de son personnage, le phénomène "NCIS", le spin-off "NCIS: Los Angeles"...

    Vous êtes actrice mais également fan de "NCIS"...

    Pauley Perrette: La plus grande fan ! J'aime tellement la série... Je prends déjà beaucoup de plaisir à jouer dedans, mais j'en prends encore plus à la maison en regardant encore et encore les rediffusions ! Je n'arrête pas de rire. C'est hilarant !

    Vous êtes donc la mieux placée pour nous dire quel est votre épisode préféré...

    C'est très dur car j'aime chacun des épisodes, mais j'ai sans doute une tendresse particulière pour la saison 3, il s'y passe tellement de choses, avec notamment quelques intrigues centrées sur Michael Weatherly, qui est sans doute l'homme le plus drôle sur Terre ! La saison 7 également est particulièrement bonne, vous allez voir...

    Vous souvenez-vous de votre audition pour le rôle d'Abby ?

    Je portais déjà du noir ! Mais dans mon souvenir, j'en avais fait une dure à cuire. Elle s'est métamorphosée... Ses jupes se sont raccourcies et les audiences ont grimpé (rires) ! Je me souviens m'être retrouvée un tas de personnes, à faire semblant de travailler sur un ordinateur (rires) ! Le personnage est né peu à peu, en travaillant avec les scénaristes, sur le plateau, en se penchant sérieusement sur les scripts. Avec Michael Weatherly,Mark Harmon et David McCallum, nous sommes ensemble depuis l'origine, depuis le tout premier jour, c'est fou... Michael et moi sommes devenus tout de suite amis. Notamment parce que nous venons tous les deux de la comédie. Très vite, nous avons décidé de faire de ce show "militaire" la série la plus fun possible. La dimension humoristique était déjà présente dans le script original, mais nous avons tout fait pour que la série devienne la plus drôle de la télévision. Nous étions complètement sur la même longueur d'onde là-dessus. Avec les scénaristes et les producteurs,il y a une confiance mutuelle. Ils nous laissent le champ libre pour introduire nos idées un peu bizarres. C'est l'exemple idéal d'une parfaite collaboration. De plus, saison après saison, l'ensemble s'améliore, il n'y a aucune usure, bien au contraire. Qui sait jusqu'où nous irons ?

    Vous avez évoqué votre formation dans la comédie...

    J'ai joué dans de très nombreuses séries, et notamment des sitcoms. Jouer dans une comédie, ou sur scène, n'a strictement rien à voir avec la technique de jeu nécessaire pour un drama. Tout est différent. Sur scène, tout est une question de rythme, de réactivité, d'instantanéité. Réussir à introduire cela dans un drama était compliqué. Nous y avons beaucoup réfléchi mais au final c'est tellement fun...

    Selon vous, pourquoi la série n'arrête pas de grimper dans les audiences ?

    Il y a plusieurs facteurs. Quand nous avons commencé, les gens ne savaient pas exactement ce que nous étions. Ils ne voyaient que les éléments "armée", "drama", "investigation scientifique", sans vraiment savoir de quoi il en retournait exactement. Lorsque la série a débarqué, elle faisait déjà des audiences solides. Elle est très addictive. Il suffit de regarder un épisode pour être accro, pour être stupéfait... et avoir envie d'en voir un autre ! Et le fait que la série ait commencé à être diffusée sur d'autres chaînes, en syndication, en rediffusion, partout aux Etats-Unis, tout le temps... quelquefois il y avait 14 heures de NCIS par semaine ! Cette diffusion a touché plus de monde encore, autant de téléspectateurs qui sont devenus des nouveaux accros. Et comme nous ne perdons pas de téléspectateurs ! Et nous voilà aujourd'hui en pleine saison 7 avec NCIS qui est la série la plus suivie !

    Est-ce que la série a changé votre vie ?

    De manière générale, tout change votre vie, tous les jours. Chaque matin, je réalise à quel point j'ai de la chance. Et à chaque fois que les gens me disent à quel point ils aiment la série, je leur réponds toujours que moi aussi. Et quand je leur dis que nous prenons beaucoup de plaisir à faire la série, ils nous répondent que ça se voit! Je suis ravie que les gens le sentent, parce que c'est vraiment la réalité. Tous les membres du casting sont reconnaissants, conscients de cette chance unique. A chaque fois que l'on se retrouve pour une lecture du scénario, avant chaque tournage d'épisode, on est sincèrement content de se retrouver ensemble et de travailler pour une série comme NCIS. 7 saisons après, nous sommes toujours aussi heureux, si ce n'est plus !

    Recevez-vous beaucoup de courrier de fans ? Est-ce que vous êtes consciente de l'éventuel rôle de modèle que vous jouez ?

    On me pose beaucoup cette question. J'ai encore eu cette conversation hier soir avec une serveuse ! Je prends tout cela très sérieusement. Abby a acquis un statut d'icône pour beaucoup et a imposé une contre-culture qui était peut-être jusque-là sous évaluée. Des jeunes filles ont grandi avec la série et ont pris confiance grâce à Abby et, alors qu'elles s'apprêtent à rentrer à l'université, elles se disent que tout est possible, qu'elles peuvent faire et étudier ce qu'elles veulent. Elles n'ont pas à devenir uniquement des femmes au foyer (rires) !

    Abby est censée avoir un frère... quand le verrons-nous enfin ?

    Que les scénaristes et les producteurs vous entendent (rires) ! On sait qu'il est plus jeune qu'elle, qu'il a un enfant... Et oui, Abby a un neveu ! C'est intéressant que vous me disiez cela parce qu'on nous demande souvent "Que va-t-il arriver la saison prochaine ?", "Qu'est-ce qui se passe ensuite ?", mais en réalité on n'en sait rien (rires) ! Et c'est encore plus vrai avec Abby ! Par exemple, j'apprends des éléments sur elle d'une semaine sur l'autre, en lisant le scénario, comme par exemple le fait qu'elle fait du roller ou qu'elle pratique le yoga ou des choses comme ça... (rires) ! Je me rappelle ainsi que lors de la première saison, j'étais en train d'apprendre mon texte, tranquillement à la maison lorsque j'ai reçu un coup de téléphone des producteurs m'annonçant qu'Abby connaissait le langage des signes et qu'ils m'envoyaient un spécialiste à la maison pour m'apprendre (rires) ! L'instant d'après ma sonnette retentit et un professeur débarque chez moi. Alors voilà, sur NCIS on ne sait jamais ce qui va nous arriver ! Il faut toujours se tenir prêt, pour tout ! Cette urgence est bonne, cette incertitude nous sert... Qui sait ce que je vais devenir dans les prochains épisodes... peut-être une experte en kung-fu (rires) ! J'ai dû me familiariser avec tout ce qui est balistique pour la série, car j'utilise réellement les armes ! Je me suis entraînée avec les scientifiques du laboratoire criminel de San Diego avant de commencer la série. Nous sommes prêts à tout (rires) !

    Quelques mots sur le spin-off, "NCIS: Los Angeles"...

    C'est intéressant parce que la première fois que nous en avons entendu parler, on se posait quelques petites questions... L'équipe du spin-off est tout simplement géniale. Rocky Carroll et moi sommes apparus dans les deux shows. Ils ont montré un respect total envers nous, ils appellent même NCIS le vaisseau mère (rires) ! J'ai passé du bon temps avec eux. Il y a de bonnes vibrations sur leur plateau, tout est le monde est reconnaissant, très pro, comme nous. Ils font partie de la famille NCIS. Pour ma part, faire partie d'une série aussi réussie et qui a donné naissance à un tel spin-off, c'est très flatteur. Au début, on a bien entendu pu se poser des questions mais très vite on s'est rendu compte que c'était une évolution naturelle. Tout le monde veut plus de NCIS et il y a trop peu d'heures dans la journée... (rires)

    Savez-vous si une vraie Abby existe au sein du vrai NCIS ?

    Il y a une femme qui s’appelle Dawn Sorenson à la tête du service de médecine légale de San Diego. Elle a été un peu mon modèle quand je leur ai rendu visite. Et au sein du laboratoire, je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de gens cool, jeunes, intelligents et tatoués qui travaillaient faisaient ce métier. (rires) On me dit souvent que dans la vraie vie, mon personnage n’aurait jamais pu avoir ce poste, mais c’est faux. C’est possible! (rires)

    C'est peut-être aussi grâce à vous...

    Je ne sais pas. En tout cas c’est génial de jouer un personnage qui est autant apprécié. Abby a un cœur immense, elle est très affectueuse. Quand on va à ma rencontre du public, les gens ont tendance à chahuter Michael Weatherly et à me serrer dans leurs bras. (rires) Ils peuvent s’identifier à mon personnage car elle est vraiment joyeuse et aimante. Elle est aussi extrêmement intelligente alors que dans la vraie vie, personne n’est comme ça. Je rappelle d’ailleurs souvent aux gens que je suis loin d’être aussi intelligente qu’elle.

    Vous êtes aussi écrivain, vous pouvez-nous en dire plus sur cette activité?

    J’écris de tout et sur tout. Je compose de la poésie depuis mes 4 ans. Je fais aussi de la prose et, si j’avais le temps, ce qui n’est pas le cas pour le moment, je me verrais bien écrire des romans. Ils sont déjà dans ma tête. Je travaille déjà sur un recueil de poèmes. Notre emploi du temps ne nous permet pas de faire beaucoup d’autres choses puisque, même lorsque nous ne tournons pas, nous devons apprendre les textes et préparer les scènes. Mais quand j’aurai plus de temps, j’écrirai.

    Comment voyez-vous votre vie après la série?

    NCIS ne va jamais s’arrêter ! Je serai une femme de 75 ans avec une queue de cheval, ce sera super sexy. (rires) Le métier d’acteur est une addiction. Ce ne sont pas mes habits, ce ne sont pas mes mots, ce n’est pas ma vie, ce ne sont pas mes problèmes mais on devient vite accro à ces changement de personnalités. Jouer Abby est une bénédiction et j’espère que ça ne s’arrêtera jamais. Mais c’est aussi génial de pouvoir jouer autre chose quand on a le temps. Par contre, je ne sais vraiment pas ce que le monde fera sans Abby, elle appartient à la culture mondiale désormais ! (rires)

    Peut-être que vous réaliserez, puisque vous l’avez déjà fait pour un documentaire…

    Oui j’ai produit et réalisé un documentaire, des clips musicaux et des courts métrages. Quand j’habitais à New-York, j’ai joué dans plein de vidéos pour George Michael et Madonna. J’ai aussi eu une crête blanche dans un clip de Salt 'N' Pepa. C’était une période vraiment drôle de ma vie. A la base je voulais poursuivre mon master de criminologie mais j’étais fauchée donc je travaillais dans un bar. C’est comme ça que j’ai rencontré des gens du milieu qui m’ont demandé d’apparaître dans des courts métrages, des pubs et des clips. Ca a commencé comme ça et je n’ai jamais arrêté depuis.

    Que signifient vos tatouages? Ce sont vraiment les vôtres dans la série ?

    La croix dans mon dos et la toile d’araignée au niveau de mon cou sont des faux. Tout le reste est à moi : les anges, les symboles de l’infini et le reste. L’araignée n’est pas réelle, mais Don Bellisario, le créateur de la série, voulait qu’Abby ait un tatouage visible en permanence, peu importe ce qu’elle porte. Et à moins que je ne mette un col roulé, c’est vraiment le cas.

    Don Belisario a quitté la série il y a quelques années, comment avez-vous vécu ce départ ?

    Je peux juste parler en mon nom mais j’adore Don, je suis une fan absolue, c’est une légende. Il a crée des choses extraordinaires pour la télévision avec Code Quantum, Magnum et bien sur Abby et je lui suis à jamais reconnaissante. Les départs de Sasha Alexander et Lauren Holly m’ont fait de la peine, mais c’est comme ça que cela fonctionne dans ce métier, les gens vont et viennent. Mon personnage devait ressentir de la tristesse due à la perte, mais j’étais triste moi aussi puisque mes amis partaient. Je sais pourtant que je peux les appeler quand je veux et que personne n’a été tué. (rires) Mon respect pour Don Bellisario est éternel. Je regrette de ne pas le voir autant que je le voudrais mais ce qu’il a créé est vraiment marquant et vivant. C’est important pour moi d’essayer de lui rendre hommage à travers mon interprétation d’Abby. Je l’ai d’ailleurs interviewé une fois. Un journaliste m’avait demandé la genèse du personnage d’Abby et j’avais donc questionné Don pour connaître la réponse. Il m’a dit que lorsqu’il avait créé le personnage de Magnum, c’était un moyen pour lui de réhabiliter les vétérans de la guerre du Vietnam, qui étaient vraiment mal représentés dans les médias. A l’époque, on les voyait comme des drogués et on parlait d’eux de manière négative. Il a donc voulu mettre en scène un vétéran cool, qui porte des chemises hawaïennes et conduit des Ferraris. Quand il a créé Abby, il est un peu parti du même constat en se disant que les gens atypiques étaient souvent perçus comme des junkies, des voleurs ou des criminels. Il a donc voulu jouer avec ce stéréotype pour montrer que ces personnes pouvaient être douées et fantastiques. Je trouve que c’est une vision épatante.

    Si vous pouviez-jouer dans une autre émission, laquelle choisiriez-vous ?

    America’s Most Wanted (NDLR : une émission américaine dans laquelle la police tente d’arrêter des criminels). Pas en tant que fugitive, mais en tant que détective bien sur. (rires) J’adore l’émission, elle est vraiment très utile à la société. J’y ai déjà participé et si je pouvais, je passerais mes journées avec l’équipe.

    Connaissez-vous des émissions françaises ?

    Non pas du tout. Mais je connais le groupe français Phoenix, qui est en train de cartonner aux USA. C’est drôle parce qu’on dirait qu’ils sont sortis de nulle part mais qu’ils ont toujours été là.

    Propos recueillis par Thomas Destouches à Neuilly le 1er mars 2010 - Contribution: Maud Lorgeray

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