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    Hadopi aurait un effet négatif sur le marché légal

    Le nombre de pirates sur internet aurait augmenté de 3% en France depuis l'adoption de la loi contre le téléchargement illégal, Hadopi, qui pourrait aussi avoir comme effet pervers de priver le marché légal d'une partie de ses consommateurs.

    Voilà bien une étude et une mauvaise publicité dont se serait volontier passé le gouvernement ...Selon une étude menée par le Département de mesure et d'analyse des usages numériques de l'Université Rennes I et citée par le journal Les Echos mardi, le nombre de pirates sur internet aurait augmenté de 3% en France depuis l'adoption de la loi contre le téléchargement illégal, Hadopi, qui pourrait aussi avoir comme effet pervers de priver le marché légal d'une partie de ses consommateurs. En d'autres termes, la loi aurait donc tendance à produire l'effet inverse que celui escompté. Une douche froide pour l'Hadopi, qui vient à peine de voir sa structure et sa composition mises en place.

    Une première évaluation des effets de la loi

    "L’objectif est de mener une des premières évaluations des effets de la loi Hadopi sur les pratiques des internautes français" précise l'étude. Et de poser les questions : "les internautes ont-ils réduits leurs téléchargements illégaux depuis l’adoption de cette loi ? Se sont-ils tournés vers des formes alternatives de piratage numérique échappant à loi Hadopi ? Sont-ils allés vers des offres légales ?"Le moins que l'on puisse dire, c'est que les résultats de l'enquête tendent à montrer que la peur du gendarme ne semble pas affoler plus que cela les internautes. Au contraire. "Le nombre de pirates aurait augmenté de 3% entre septembre et décembre, soit trois mois après l'adoption de la loi Hadopi II", à l'automne 2009".

    Profitant peut-être du flottement actuel autour de la mise en place de Hadopi et sachant que les premiers mails d'avertissements ne devraient en principe pas partir avant l'été, " à peine 15% des internautes qui utilisaient les réseaux Peer-to-Peer avant l’adoption de la loi Hadopi ont définitivement cessé de le faire depuis". Plus inquiétant, "Parmi ces ex-téléchargeurs, seulement un tiers a renoncé à toute forme de piratage numérique, alors que les deux tiers restant se sont tournés vers des pratiques alternatives de piratage échappant à la loi Hadopi comme le streaming illégal ou le téléchargement sur des sites d’hébergements de fichiers. Parmi les internautes qui continuent encore de télécharger sur les réseaux Peer-to- Peer, 25% d’entre eux déclarent avoir modifié leurs pratiques de piratage depuis l’adoption de la loi Hadopi.

    Pirates numériques, acheteurs numériques

    Effet pervers de la loi, "les « pirates numériques » se révèlent être, dans la moitié des cas, également des acheteurs numériques (achat de musique ou de vidéo sur Internet). Couper la connexion Internet des utilisateurs de réseau Peer-to-Peer pourrait potentiellement réduire la taille du marché des contenus culturels numériques de 27%". Pas sûr que ce chiffre soit apprécié du côté de la rue de Valois au Ministère de la Culture, alors même que l'autre volet de la loi Hadopi est précisemment d'apporter des solutions et des améliorations à l'offre légale. C'était notamment l'objectif de la mission Zelnik, du nom du rapporteur de la mission "Création & Internet", actuel PDG du label musical Naïve. L'étude menée par l'Université de Rennes 1 se charge même de porter l'estocade : une extension de la loi "à toutes les formes de piratage numérique exclurait du marché potentiellement la moitié des acheteurs de contenus culturels numériques". De quoi donner des cauchemars à l'industrie musicale (et par extension celle des films), qui se félicitait lors du dernier Marché international de la musique et de l'édition musicale (Midem) à Cannes de l'augmentation sensible des ventes sur internet, "espérant y voir un premier effet de la loi Hadopi" a relevé Les Echos.

    Pour voir l'étude en intégralité

    Le site du Département de mesure et d'analyse des usages numériques de l'Université Rennes I

    Olivier Pallaruelo avec AFP et Les Echos

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