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    "Chuck": une interview de Zachary Levi

    Il y a trois ans, Allociné a rencontré Zachary Lévi, à l'occasion du lancement de "Chuck" la série qui allait rapidement devenir culte et faire de son héros l'un des personnages les plus irrésistibles du petit écran...

    Chuck est une série très paranoïaque, une comédie paranoïaque où la menace est partout, à chaque coin de rues, dans chaque magasin. Et il y a une tension comique qui transforme cette menace en rires. Vous partagez cette vision de la série ?

    Oui clairement. La série repose sur ce mélange entre action et comédie. Il y a un peu de tout, du drame, de la romance, du mystère, et je pense que cela se ressent et c’est ce qui fait que la série fonctionne bien. Mais l’action et la comédie sont les deux facettes que nous explorons le plus. Il y a des possibilités infinies avec les méchants. Dans le premier épisode de la série, la menace vient surtout des deux protecteurs de Chuck, puisque à partir du moment où ils s’installent dans ma vie, il y a des méchants qui arrivent de partout, sous différents aspects. Et même lorsqu’ils ne sont pas directement après moi, il y a une menace terroriste, un projet d’assassinat ou d’attaque à la bombe. Et à cause de ma mission, j’embarque tout le monde avec moi. Que ce soit lorsque les méchants me poursuivent ou lorsque c’est moi qui les poursuis, le danger est partout. Je  ne suis donc jamais en sécurité, ni à la maison ni au travail. Vous avez raison, la menace est à chaque coin de rues. Ce qui est amusant c’est que le Chuck que vous découvrez dans le pilote, vous ne le voyez plus jamais par la suite. A partir du moment où il apprend qu’il porte un secret gouvernemental, sa vie est changée à jamais. Il n’a plus jamais de moments de répit où il peut se relaxer. L’humour et le suspense dans la série reposent donc beaucoup sur cette paranoïa constante.

    Chris Fedak, le co-créateur de la série, a dit que vous aviez décroché le rôle quand, durant votre audition, vous vous êtes dit à voix basse « T’as intérêt d’être à la hauteur »…

    Oui apparemment c’est vrai. Je ne l’ai appris que bien plus tard, je crois que j’ai lu ça quelque part. Ils ne m’ont pas dit grand chose avant ou juste après que je ne décroche le rôle. Ils avaient apparemment assez de mal à trouver l’acteur pour le rôle de Chuck. Le directeur de casting qui m’a fait passer l’audition a appelé Josh Schwartz, qui était en train de tourner le dernier épisode de Newport Beach ce jour là, pour lui annoncer qu’il avait trouvé Chuck. Je ne me le rappelle pas mais apparemment, juste avant de commencer l’audition, je me suis murmuré « T’as intérêt d’être à la hauteur», et c’est à ce moment là qu’ils ont su qu’ils avaient trouvé l’acteur pour jouer ce personnage maladroit.

    C’est votre meilleure réplique à ce jour…

    Oui je suppose ! Je devrais la réutiliser.

    Qu’est-ce que vous trouvez le plus drôle dans la série ? Je pense notamment à toutes les références qui sont faites aux films d’action et d’espionnage, à travers la musique par exemple...

    Oui, la musique est très importante. Le compositeur et le responsable de la musique sont très doués et Josh Schwartz est aussi un fan de musique. On retrouve donc pas mal de rock indépendant et la bande son de la série est très influencée par les films que Josh, Chris et les scénaristes aiment. Par exemple, Chris est un grand fan de Piège de cristal, Total Recall, tous ces films d’action géniaux des années 80-90 et on retrouve donc cette influence dans la série, ainsi que plein de références à d’autres genres et à la pop culture. Cela se retrouve dans la musique, les dialogues et les scripts. Dans un épisode de la saison 1 par exemple, il y a deux agents de la CIA dont on ne connaît pas le nom. Mais dans le script on sait qu’ils s’appellent Johnson et Johnson, ce qui est une référence directe à Piège de cristal. Les spectateurs ne peuvent pas le savoir puisque seuls ceux qui ont lu le script ont accès à cette information. C’est donc un petit plaisir pour nous. Quand je joue, j’aime bien rendre des petits hommages à des acteurs ou à des films qui comptent pour moi et qui m’ont influencés. Parfois l’équipe le remarque, parfois non. Ca m’amuse beaucoup.

    Il y a deux Chuck en Chuck. Il y a le gars ordinaire et il y a le super Chuck. Comment gérez-vous cette dualité ?

    Je ne sais pas vraiment s’il y a un super Chuck. Je sais qu’il y a un Chuck qui essaye d’agir comme un super héros mais puisque au final il est juste utilisé pour les informations qu’il a dans son cerveau, il n’est qu’un homme ordinaire et c’est ce qui rend la situation si drôle. J’aimerai que ça soit aussi simple ou du moins je crois que Chuck aimerait que cela soit aussi simple. Ce serait plus facile s’il était d’un côté Superman et de l’autre Clark Kent ou Spiderman et Peter Parker. Mais il n’y a pas cette séparation claire. Donc ce n’est jamais une transition facile pour lui. A chaque fois qu’il sauve la situation, c’est toujours un peu de manière hasardeuse. Parfois, il utilise ses compétences pour empêcher la catastrophe, puisqu’il est doué en informatique et en électronique. Mais les scénaristes sont très doués pour toujours faire que la situation soit un minimum crédible. Chuck ne va pas tout d’un coup faire quelque chose d’extraordinaire, qui ne correspondrait pas à ce qu’un employé d’un magasin d’électronique est capable d’effectuer.

    Les dialogues sont très importants dans Chuck, car ils sont souvent à la base de situations comiques. Il y a beaucoup de quiproquo, lorsque Morgan (Joshua Gomez)  surprend une conversation censée être secrète par exemple…

    Oui, c’est essentiel. Dans le premier épisode,John Casey (NDLR : le personnage joué par Adam Baldwin) commence à travailler au Buymore et Sarah (NDLR : le personnage joué par Yvonne Strahovski) est embauchée comme serveuse dans un restaurant. Il y a donc une grande proximité entre les personnages et puisqu’ils entrent donc dans mon monde, le risque que Morgan débarque au milieu d’une conversation secrète par exemple est accru. Les scénaristes et le reste du casting font un travail génial pour que tout cela soit drôle et que les spectateurs ne se disent pas « Pourquoi est-ce qu’il raconte ça devant untel ? » ou  « Ce n’est pas possible qu’il ne se rende compte de rien ! ».

    Comment expliquez-vous l’intérêt du public pour les nerds et les geeks?

    Je crois qu’il existe beaucoup plus de gens comme Chuck à travers le monde que des gens comme Bryce Larkin (Matthew Bomer), celui qui m’a envoyé le fameux email. Il y a énormément de gens ordinaires, qui vont au travail tous les jours, qui mènent une vie simple et qui ont des rêves qui les dépassent. Je crois aussi que les gens sont de plus en plus intéressés par la technologie et les gadgets, parce que ce sont des choses qui se sont extrêmement développés ces derniers temps et aujourd’hui, tout le monde doit être capable de se servir d’un ordinateur. Les gens peuvent donc s’identifier à un homme comme Chuck. Je suis cet homme. J’adore les jeux vidéos, les gadgets et je peux m’identifier à Chuck. Et j’espère que je lui rends justice, et je crois que c’est le cas, grâce aux réactions que j’ai reçues venant des gens comme moi, qui aiment les comics et la pop culture. Chuck est un héros ordinaire auquel le public peut s’identifier. Ce n’est pas le héros habituel, comme Jason Bourne (NDLR : le héros de La Mémoire dans la peau, interprété par Matt Damon), qui sait tout faire et peut désarmer un homme avec son petit doigt ou le tuer d’un simple regard.

    Vous avez une Play Station 3 ?

    Oui. Vous avez joué à Uncharted : Drake’s Fortune ?

    Non, pas encore...

    Vous devez le faire, c’est très amusant!

    A la fin de l’épisode 11, on dirait que Casey (Adam Baldwin) devient l’ennemi de Chuck, qu’en pensez-vous ?

    C’est très mystérieux. Au début de la saison, on apprend que la CIA veut recréer l’Intersect sur un nouveau support et détruire l’ancien. Donc il y a beaucoup de spéculations pour savoir quand est-ce que ce nouvel Intersect va voir le jour et ce qui arriver de l’ancien, à partir du moment où il devient obsolète. On ne sait pas ce qu’ils comptent faire de moi. On sait que ça risque d’être problématique pour mon personnage et l’épisode 11 laisse les spectateurs face à un cliffhanger. Casey a été chargé de me protéger puisque je suis la seule source pour cette information. A partir du moment où il y a une autre source, il est un employé du gouvernement avant d’être mon ami, à compter qu’il le soit. Le public doit donc continuer de regarder la série pour voir ce qui se passe ensuite. J’aimerai bien vous le dire mais plus personne ne regarderait !

    Les deux agents ont une influence sur Chuck mais cela fonctionne aussi en sens inverse puisque Chuck leur apprend beaucoup de choses, il leur montre ce qu’est une vie normale…

    Oui, et ça participe au charme de la série. Il y a Chuck comme un poisson hors de l’eau dans le milieu de l’espionnage et il y a des espions qui n’ont quasiment jamais mené une vie ordinaire. Le personnage joué par Adam Baldwin par exemple a été un espion durant quasiment toute sa vie. Quant à Sarah, qui peut dire la dernière fois où elle a eu un rencard ou juste un ami! Chuck est un personnage maladroit, très différent des autres hommes qu’elle a pu connaître, comme Bryce Larkin (NDLR: le personnage interprété par Matthew Bomer). C’était un super espion, un peu comme Jason Bourne et Chuck est plutôt Jason Bourde. Il survit difficilement à chaque journée. Mais Chuck apporte de la stabilité à Sarah, il n’y a pas de « Je suis là et là seconde d’après je disparais » ou « Il se peut que je meure lors de ma prochaine mission », même si à bien y réfléchir, je ne suis pas à l’abris de ça. Et c’est dans cette collision entre deux mondes opposés que se trouve le nouvel univers de Chuck.

    Est-ce que l'idée de la réaction catatonique de Chuck à ses flashs était dans le script?

    Non. Les flashs étaient bien évidemment dans le script, mais ils n’étaient pas décrits. Quand j’ai eu le rôle, je me suis assis pendant un moment pour réfléchir à l’aspect que je voulais donner à ces flashs et à la manière dont je devais réagir dans cette situation. A quoi peut bien ressembler un visage qui est transformé en disque dur ? J’ai toujours eu la capacité de faire trembler mes yeux, donc je me suis dis que je devais retranscrire le même effet qu’un disque dur en train de traiter des informations. J’imagine que cela bloquerait toutes les autres fonctions motrices, que la bouche s’ouvrirait et que l’on resterait juste bloqué là, sans pouvoir respirer. On se réveillerait ensuite avec un sacré mal de tête. C’est donc ce que j’ai essayé de faire et personne ne m’a fait de réflexions donc j’ai continué. Mais je pense qu’au fur et à mesure de l’évolution de la série, c’est quelque chose qui va devenir de plus en plus simple et contrôlé. Peut être qu’arrivé à la saison 5, ce sera quelque chose de très rapide.

    Quelles sont vos séries préférées?

    Je regarde Lost. J’ai très hâte de voir la saison 4 et de savoir qui sont les gens sur ce bateau! Les personnages sont devenus tellement complexes et profonds, Les Autres forment un groupe fascinant et il y a Henry Gale, je continue de l’appeler comme ça, qui est vraiment génial. Je pense aussi que Locke va rester dans les mémoires comme étant l’un des personnages les plus marquants de la télé. Terry O'Quinn est fantastique. J’ai été déçu par la mort d’Eko, c’était un personnage intéressant. Mais avec Lost, on ne sait jamais qui va mourir, même s’ils sont très doués pour faire revenir les morts. Parmi les séries plus anciennes, j’aime beaucoup MacGyver et Three's company. John Ritter me manque beaucoup, c’était un génie.

    Interview réalisée par Thomas Destouches / Traduction : Maud Lorgeray

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