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    "L'Etrangère": rencontre avec Feo Aladag et Sibel Kekilli

    Premier film de la réalisatrice autrichienne Feo Aladag, porté par l'interprétation magistrale de la révélation de "Head On", Sibel Kekilli, "L'Etrangère" raconte le combat poignant d'une femme pour obtenir sa liberté. Rencontre avec deux femmes hors du commun !

    La première, Feo Aladag, est une actrice devenue réalisatrice, dont la blondeur n'a d'égale que les grands yeux noirs de la seconde, qu'elle met en scène, Sibel Kekilli, révélée par Head on du réalisateur Fatih Akın. Véritable ode à la tolérance, L' Etrangère, primé dans de nombreux festivals, nous plonge au coeur des tensions familiales et communautaires à travers le combat d'une jeune mère qui décide de quitter son mari violent en Turquie pour retrouver sa famille en Allemagne, avant de fuir à nouveau pour épargner le déshonneur aux siens. Allociné a rencontré pour vous les deux femmes qui portent avec intelligence et talent ce film, en salles cette semaine.

    Allociné: Pour un premier film, vous vous attaquez à un sujet délicat, comment en êtes-vous venue aux crimes d'honneur?

    Feo Aladag: Il y a 8 ou 9 ans, Amnesty International m'a contactée pour écrire et réaliser des spots publicitaires pour une campagne contre la violence faite aux femmes. Je ne m'étais jamais essayée à la réalisation auparavant, et je n'étais pas certaine d'en être capable. J'ai fait énormément de recherches pour réaliser ces deux spots de 30 secondes chacun, j'ai notamment lu la Charia, le Coran ainsi que des rapports de l'ONU pendant près de quatre mois. Mais quand mon travail fut fini, il restait tellement de questions en suspens dans ma tête, et d'émotions, que je ne pouvais pas me résoudre à abandonner ce sujet. Je n'avais pas encore une assez grande compréhension des problématiques psychologiques que cela comportait et de ce qui se passait dans ces familles. C'est aussi à cette époque que les medias en Europe, et en particulier en Allemagne, traitaient de plus en plus de faits divers liés à ce qu'on appelle les crimes d'honneur. Je me suis alors rendue compte que je voulais écrire une histoire là-dessus. Avant de commencer à écrire le scénario, j'ai fait beaucoup recherches, je me suis énormément documentée pendant près de deux ans, j'ai lu, vu tout ce que j'ai pu sur le sujet, j'ai même assisté à des audiences. J'ai également vécu dans un refuge pour femmes battues pour mieux comprendre ces femmes et échanger avec elles. Quand les différents membres de la famille sont prêts à faire des efforts pour mieux s'entendre, le thérapeuthe organise des réunions de conciliation, des suivis avec les personnes concernées, et par chance, j'ai également pu assister à ces rencontres. A travers ces réunions, j'ai ainsi eu accès aux autres membres de la famille. J'ai pu nouer le dialogue avec de jeunes hommes responsables de ces crimes et prendre conscience de ces problèmes des différents points de vue, car ce qui m'intéressait avant tout, c'était de ne pas juger les auteurs de ces faits, mais de faire naître de l'empathie envers eux et de les rendre humains. Je continue d'ailleurs de m'intéresser à ce sujet puisque je travaille pour une association allemande appelée Papatya qui tente de lever des fonds pour trouver des logements à de jeunes femmes dans ce genre de situation. Aujourd'hui, cette cause fait entièrement partie de ma vie.

    Comment avez-vous construit le personnage d'Umay? Est-ce tiré de votre vécu, de ces jeunes femmes que vous avez rencontrées?

    Feo Aladag: Je pense que comme toujours lorsque l'on écrit, on va chercher des choses très personnelles et pour un personnage aussi fort qu'Umay, on est obligé d'y mettre un peu de soi, puis de le transformer parfois plus ou moins. Pour ma part, c'est en effet un personnage très personnel que j'ai enrichi grâce à mes recherches et surtout aux rencontres que j'ai pû faire avec ces femmes qui ont accepté de parler, malgré la souffrance, la honte et la peur qu'elles ressentaient, et de partager avec moi leur histoire, et moi la mienne.

    La force de ce film justement est de parvenir à concilier les différents points de vue. Même si on s'attache peut-être un peu plus à Umay, chacun des personnages du film a un point de vue défendable. D'ailleurs on voit très bien que lorsqu'une personne prend une décision, c'est l'ensemble de la famille qui est affectée.

    Sibel Kekilli: Tout n'est pas blanc ou noir dans L' Etrangère. D'ailleurs, même si on éprouve peut-être un peu plus d'empathie à l'égard d'Umay, dans certaines scènes comme celle du mariage de sa soeur, on a presque envie de la gifler et de lui demander ce qu'elle fait là, pourquoi elle fait subir cet embarras à ses parents, à ses frères et à sa soeur. Cette scène était l'une des plus difficiles que j'ai eu à tourner.

    Feo Aladag: C'est vrai et ce quel que soit l'enjeu. Par exemple, le père d'Umay, Kader, est littéralement déchiré entre son estime de soi comme homme et chef de famille, et l'amour qu'il porte à sa fille. Cela ne correspondrait pas à mon idée de l'humanité qu'un homme tel que lui ne souffre pas, comme c'est souvent montré dans les médias. Nous avons si souvent cette vision du père et des frères comme des monstres. Si on considère le problème d'un point de vue strictement humain, tous les membres de la famille sont victimes de ce système et de cette structure archaïque, ou bien sont instrumentalisés par leur propre interprétation du sens de l'honneur. Si votre sens de l'honneur trouve sa source dans le contrôle de la vie de votre femme, de vos soeurs et de vos filles, vous vivez dans la peur constante de perdre le contrôle et la peur est la source d'agression et de haine la plus courante. Il faut donc proposer à ces hommes une nouvelle conception de l'honneur.

    La pression de la communauté, même si on ne voit que quelque rares personnes tout au long du film, est donc omniprésente?

    Feo Aladag: Je ne voulais pas être trop dogmatique. Vous n'avez pas à montrer chacune des déclinaisons possibles de la communauté turquepour faire passer le message. J'ai cependant mis en scène différents types de femmes pour montrer comment chacune d'entre elles parvient à gérer ce genre de situation. Par exemple, le personnage de Gül, la patronne d'Umay, est une femme forte, déterminée, c'est une femme d'affaires. Elle s'est construite toute seule, mais a toujours eu pleinement conscience de ses racines, tout en vivant de façon indépendante. En revanche, la mère d'Umay, Halime, est toujours bloquée par ces structures archaïques, incapable de les remettre en question et de les surmonter pour aider ses enfants, et surtout ses filles. C'était très intéressant de développer ces deux types de personnages.

    Dans votre cas Sibel, comment vous êtes-vous plongée dans ce personnage? Etes-vous peronnellement familière des crimes d'honneur? Avez-vous rencontré des femmes qui l'étaient?

    Sibel Kekilli: Je travaille pour l'association Terres de femmes en Allemagne qui se bat contre la violence envers les femmes musulmanes, donc je connaissais le sujet. En revanche, je n'ai jamais rencontré une famille ou une femme confrontée aux crimes d'honneur. Je me souviens que lorsque j'avais 14 ans, une camarade de classe n'est plus venue en cours du jour au lendemain alors que ses frères continuaient de venir à l'école. Je ne crois pas qu'elle ait été tuée, mais elle a probablement été mariée de force, quelque chose comme ça. Je n'ai jamais su. Malheureusement dans ce genre de communauté, la violence est très présente.

    Umay ferait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité de son fils. Pensez-vous que beaucoup de femmes auraient le courage de quitter leu pays, leur mari, pour vivre une nouvelle vie, seule avec leur enfant?

    Sibel Kekilli: Umay est certainement une femme courageuse mais c'est très difficile. Dans ces familles, vous devez vivre comme la famille et non de la façon dont vous voulez. Si vous n'êtes pas assez forte, vous devez vivre comme ils l'entendent mais avec la peur au ventre. Si vous choisissez de vivre votre propre vie, cela signifie que parfois, vous devrez laisser votre famille derrière vous. Mais il faut imaginer ce que c'est. Cela implique que vous êtes seule, que si vous avez un enfant, vous ne pouvez pas le laisser à sa grand-mère. Et que pouvez-vous lui dire? "Oui, tu as une grand-mère mais nous n'avons plus aucun contact". Vous êtes toujours seule. Et lorsque vous êtes très malade par exemple, que vous devez aller à l'hopital, que vous n'êtes pas mariée, que vous tombez dans le coma, comme vous n'avez pas de famille pour répondre à votre place, vous devez écrire vos souhaits sur papier. Ce sont des problèmes que nous avons tendance à oublier mais qui peuvent faire partie du quotidien...

    Pensez-vous que les familles d'origine étrangère vivant dans les pays d'Europe de l'Ouest doivent obligatoirement choisir la vie de la communauté ou la liberté?

    Sibel Kekilli: Non, je ne pense pas que cela concerne tout le monde. Peut-être le problème est-il le même ici, en France avec la communauté algérienne. Dans le cas d'Umay, je pense qu'elle doit choisir mais qu'elle aimerait ne pas avoir à le faire. Elle ne veut pas rayer les traditions de sa vie, elle veut simplement avoir sa famille à ses côtés mais elle ne veut pas que la violence fasse partie de sa vie. Comme elle et son fils ne sont pas en sécurité, elle n'a pas le choix, elle doit partir et laisser sa famille derrière elle...

    La relation entre Umay et sa mère est très importante. Umay aime sa mère mais refuse de vivre de la même façon qu'elle, et ne comprend pas que celle-ci lui refuse une vie meilleure...

    Sibel Kekilli: Il y a ici un conflit de générations évident et c'est très triste parce que la mère ne semble pas non plus très heureuse. Elle voudrait peut-être vivre autrement mais elle n'a jamais eu la force, l'énergie, la volonté de se battre pour décider elle-même. Dans ce genre de communauté en plus, il faut savoir que lorsque les enfants font quelque chose de mal, la faute est toujours imputée à la mère.

    Feo Aladag: Souvent, c'est très difficile pour les parents de laisser leurs enfants vivre avec leur époque. Quand nous serons plus âgés, ce sera pour nous aussi très difficile de remettre en question notre mode de vie. Et si nos enfants viennent  nous dire qu'ils ont choisi de vivre d'une façon complétement différente de la nôtre, cela voudra dire qu'ils remettent en cause notre propre façon de vivre et que nous devons le faire à notre tour. C'est très difficile mais nous devons laisser nos enfants vivre avec leur temps.

    Au contraire, la petite soeur d'Umay, Rana, est bien décidée à se marier et à embrasser le mode de vie de ses parents. Qu'est-ce qui les rend si différentes?

    Feo Aladag: Rana pense en fait que c'est la façon la plus facile de faire les choses. Elle pense qu'elle y trouvera son compte. Chaque personne est bien entendu différente, certaines préfèrent se heurter de front au problème et d'autres pensent qu'en passant par des chemins détournés elles arriveront aussi à leurs fins.

    L'aîné des frères, Mehmet, est celui qui est le plus attaché aux valeurs traditionnelles et au code de l'honneur de la communauté. Comment l'expliquez-vous?

    Feo Aladag: Mehmet veut vivre en accord avec ce que pense son père. Il pense que son père ne réagit pas assez durement envers Umay et essaie de compenser cette faiblesse. Il veut aussi que son père lui montre sa reconnaissance pour sa conduite. D'un point de vue psychologique, j'ai construit le personnage de Mehmet comme quelqu'un qui avait besoin de compenser quelque chose. Il a besoin de l'amour et de la reconnaissance de son père. Du coup, il est très frustré, et à cette situation s'ajoute une vision incertaine de sa vie professionnelle puisqu'il est au chômage. Le problème se pose également petit à petit avec le frère cadet, Acar. Le frère et la soeur s'aiment tellement qu'au départ, la communauté ne vient pas interférer entre eux. Puis, il finit lui aussi par être instrumentalisé par ces traditions et ces règles archaïques.

    L'attachement à la communauté et aux valeurs traditionnelles est-il de plus en plus fréquent chez les jeunes générations? Est-ce devenu un phénomène de société?

    Sibel Kekilli: C'est en effet une tendance notable. En Allemagne, il y a une certaine tolérance d'un côté et de l'autre une peur bien ancrée de l'islamisme depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les gens ont de plus en plus peur et les jeunes d'origine étrangère ont l'impression d'être l'objet de préjugés, ce qui rend le fossé au sein de la population de plus en plus grand. Ces jeunes commencent à se rattacher aux valeurs traditionnelles car ils se sentent comme des étrangers dans leur pays, l'Allemagne, même si en général, ils se sentent aussi quelque part étranger dans leur pays d'origine. Ils ne trouvent la compréhension et le soutien dont ils ont besoin qu'au sein de la communauté.

    Feo Aladag: La situation est plus complexe qu'elle n'y paraît, mais il semble que cette tendance soit importante chez les jeunes simplement parce qu'ils sont eux-mêmes dans des situations difficiles. Dans les sociétés d'Europe de l'Ouest, on ne leur offre pas assez de chances de réussite. Leurs pères ou leurs frères sont parfois au chômage, desespérés, ils se sentent indésirables. Chacun d'entre nous a besoin de sentir qu'il a une valeur, chacun doit tirer son estime de soi de quelque part, et si c'est la seule chose dont vous pouvez tirer votre estime de soi, c'est très dur de faire abstraction. A Berlin par exemple, il y a l'association Heroes, où l'on apprend à des jeunes hommes issus des minorités une nouvelle conception de l'honneur. L'honneur, c'est peut-être défendre la liberté de sa soeur et non de la restreindre. Et un jour, ils comprennent par eux-mêmes, et peuvent faire passer le message aux autres membres de leur groupe. C'est évident qu'un jeune allemand d'origine trurque de 16 ans ne va pas écouter avec la même attention un assistant social et un ami, il a besoin d'avoir son propre gang et de changer les choses lui-même. Je trouve cette initiative très intelligente. Avec d'autres personnes issues des médias, de la culture et de la politique, nous sommes également en train de créer le réseau Yes you can be pour aider les jeunes d'origine étrangère à Berlin à trouver du travail dans des secteurs auxquels ils ont peut-être moins accès, leur montrer les différentes options qui s'offrent à eux.

    Lorsqu'Umay rappelle à ses frères le passé, la façon dont ils prenaient soin les uns des autres lorsqu'ils étaient plus jeunes, ils n'acceptent pas, et refusent de l'écouter. Comment peut-on changer de comportement à ce point?

    Sibel Kekilli: Dans ce genre de communauté, lorsqu'une fille se marie, son statut change parce qu'elle n'appartient plus à sa famille mais à la famille de son mari. Je n'aime pas ce mot, "appartenir", mais c'est ce qui se produit. Dans le cas d'Umay, le problème est qu'elle a un fils, et que, dans la tête de son frère, une autre famille est impliquée . Pour lui, elle n'est plus seule, et c'est ça le principal changement. Dans tous les cas, lorsqu'une fille devient femme, ça devient toujours plus dangereux pour la famille.

    Feo Aladag: Je voulais montrer au gens l'absurdité de ces méchanismes. Qu'est-ce qui peut être plus fort que l'amour que l'on porte à ses proches? A sa famille? Quelle sorte de pression ou de système peut être plus fort que l'amour que nous avons les uns pour les autres? Dans les familles comme dans la politique, nous ne sommes pas si différents les uns des autres. Nous mettons beaucoup de choses entre nous alors que souvent, nous partageons les mêmes espoirs, les mêmes peurs et nous désirons les mêmes choses.

    "L'Etrangère" - Extrait 1

    Dans une scène, Gül, la patronne d'Umay affirme que dans n'importe quelle circonstance, le père d'Umay choisira la communauté plutôt que sa propre fille. Est-ce la seule façon de survivre?

    Sibel Kekilli: Chaque décision devient un dilemme impossible à résoudre. Les reproches viennent de toutes parts et chacun y met son grain de sel, la famille, le mari, les collègues, les amis. La pression vient de l'ensemble de la communauté. Tout le monde souffre, comme les frères à qui l'on dit que leur soeur est une pute.

    Feo Aladag: Umay continue d'espérer jusqu'au dernier moment que sa famille se ravise. Toutes les femmes victimes de ces violences, rejetées par leur famille, réagissent ainsi, ce qui est tragique. On voudrait leur dire "pourquoi ne pas quitter la ville?", mais au fond, pensez-vous vous même que vos propres parents vous feraient du mal? Jamais. Et jusqu'au dernier moment, vous espérez que l'amour soit plus fort.

    Peut-on voir le film comme une métaphore sur le "vivre ensemble" au sein de toutes les sociétés? La nécéssisté pour chacun d'entre nous d'accepter les différences des autres?

    Feo Aladag: Absolument. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce film. Accepter l'individualité et les différences de chacun, chercher ce qui nous rapproche, privilégier nos points communs plutôt que nos différences. Pour moi tout cela rélève de ce qui ne peut être sujet à débat: les droits de l'homme. Des gens ont signé pour nous tous une charte de l'ONU qui dit que chacun d'entre nous a le droit d'être libre, d'avoir accès à l'éducation, de vivre une vie sans violence, où les hommes et les femmes sont égaux. Je dis toujours que la cuisine française est l'une des plus riches et que la cuisine allemande pourrait l'être aussi si elle mélangeait les spécialités culinaires truques, perses, africaines...C'est le même principe pour la société. Il faut voir nos sociétés multiculturelles en bien et non en mal.

    Vous avez montré le film dans le monde entier, comment les gens ont-ils réagi?

    Feo Aladag: Aujourd'hui, nous avons présenter le film au total dans 48 pays et 6 continents depuis avril 2010. J'ai montré le film dans des pays très lointains, comme le Pakistan, où le nombre de crimes d'honneur est un des plus élevés au monde. Je voulais voir comment le public recevrait le message du film, comment les medias en parleraient, ce qu'ils publieraient ou non. C'était très enrichissant. J'ai également présenté le film dans l'endroit le plus riche au monde, les Hamptons à New York, où vous ne trouvez pas de maison en dessous de 5 millions de dollars. Les gens vivent dans un monde totalement différent et pourtant, même là-bas, le film parlait au gens. Des americaines sont venues me voir et m'ont dit des choses comme "J'ai exactement la même relation avec mon père", et elles étaient catholiques, blanches et riches! C'est exactement ce que j'ai voulu faire avec ce film, une histoire universelle sur la famille, une métaphore qui pourrait être adaptée sur une plus grande échelle aux contextes culturels et politiques, et à la façon dont nous décidons chacun de vivre ensemble.

    Vous avez écrit, réalisé et produit le film. C'est très difficile de tout faire en même temps, pourquoi avez-vous choisi de porter toutes ses casquettes pour votre premier film?

    Feo Aladag: Cela m'a permis d'avoir la plus grande liberté possible. Je savais aussi que si j'échouais, je serai la seule responsable, je ne pourrai me cacher derrière personne, je ne pourrai pas dire que c'était la faute du producteur ou de quelqu'un d'autre. J'aime être aux commandes, et pour ce film, j'avais besoin d'être indépendante. C'est pourquoi j'ai d'ailleurs appelé ma société Independent Artists.

    Votre prochain projet?

    Feo Aladag: Je suis en train de travailler dessus. Dans tous les cas, il aura une dimension politique. Je pense qu'on peut écrire une histoire d'amour avec deux personnes sur une île deserte et faire un film politique. J'ai besoin de penser que mon film a un intérêt, un fond politique, pour croire qu'il présentera également un intérêt pour le public. Malheureusement, mon prochain film ne sera pas une comédie romantique, ce sera peut-être le cas de mon troisième film!

    La bande-annonce de "L'Etrangère"

    Propos recueillis par Camille Lamourette le 6 avril 2011

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