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    Zoom sur... Jennifer Lawrence

    A quelques semaines d’intervalle sortent dans les salles françaises "Le Complexe du castor" et "X Men : le commencement". Le point commun entre ces deux films ? Jennifer Lawrence : la jeune actrice américaine à qui Hollywood fait les yeux doux.

    Originaire de l’Etat rural du Kentucky, Jennifer Lawrence ne se prédestinait pas à une carrière hollywoodienne. Découverte au hasard d'une rencontre par un agent à l’âge de 14 ans, elle décide de tenter sa chance, un peu en dilettante : "Je ne savais pas du tout que je voulais faire ça. J’y suis allée par hasard, pour tester. Au final j’ai adoré". Précoce et déterminée, elle finit le lycée avec deux ans d’avance pour courir les auditions à New York. Etre actrice se transforme alors en priorité: "D’un coup, je ne m’imaginais plus faire autre chose. Pour la première fois, j’avais envie de m’investir à fond".

    Des débuts prometteurs

    Après quelques apparitions dans des séries télévisées (Monk, Médium, Cold Case), Jennifer Lawrence obtient, à seulement 17 ans, un rôle dans la sitcom familiale The Bill Engvall Show.  La série n’est ni un succès public, ni un succès critique, mais dure quand même trois saisons. Le temps pour la jeune fille, qui refuse de prendre des cours d’art dramatique, de faire ses armes : "La télévision m’a appris à me placer devant une caméra. C’est bien suffisant.  A partir de là,  je joue à l’instinct. Je viens, je joue la comédie et je repars. Je ne suis pas accro à la "méthode". Je respecte les acteurs qui ne font qu’un avec leur rôle, ce n’est juste pas pour moi", explique-t-elle. Après cette expérience télévisuelle, elle se lance dans le cinéma et décroche des petits rôles dans des films sans prétention, tels que Garden Party. Puis un rôle important arrive, celui de Mariana dans le drame de Guillermo Arriaga, Loin de la terre brûlée. Son interprétation, à fleur de peau lui vaut le Prix Marcello Mastroianni à la Mostra de Venise 2008. Elle rejoint, au palmarès, de jeunes acteurs comme Hafsia Herzi ou Gael García Bernal. Bien que le film ne soit pas un succès, il lui  permet de tourner avec Charlize Theron, qu’elle considère comme sa "première idole", et surtout de se faire connaître du milieu.

    Le tournant : "Winter's Bone"

    Alors qu’elle pourrait jouer de son physique de rêve et se cantonner aux rôles de faire-valoir,  la jeune Jennifer Lawrence choisit d’être une dure à cuire dans le film indépendant, Winter's Bone. Elle y interprète une adolescente de 17 ans responsable de ses jeunes frères et sœurs et de leur mère invalide, qui doit partir à la recherche de son père toxicomane. Le film, encensé par la critique au Festival de Sundance en 2010, lui sert de tremplin. En effet, sa performance bouleversante, dénuée de toute vanité, lui permet d’être nommée à l’Oscar de la Meilleure actrice 2011, en compagnie de Natalie Portman, Annette Bening, Michelle Williams et Nicole Kidman. A seulement 20 ans, nouvelle parmi les stars, Jennifer joue le jeu à fond et son enthousiasme surprend Hollywood. Contrairement à la majorité de ses collègues, elle se moque de son image et se soucie peu de se voir à l’écran. Fraiche et franche, elle impose son naturel en interview et sur le tapis rouge. Lorsque Jeff Bridges cite son nom à la cérémonie des Oscars, elle rit, simple, la tête sur les épaules : "Je crois que l’on commence à prendre la grosse tête lorsqu’on a quelqu’un qui est là pour nous lacer les chaussures. Croyez-moi personne ne me lacera jamais mes chaussures. Je viens d’une famille très simple, ils ne me laisseront jamais jouer les divas."

    Une filmographie qui s’étoffe

    Après sa nomination aux Oscars, Jennifer Lawrence apparaît dans deux films très différents : Le Complexe du Castor et X-Men: Le Commencement. Dans le film de Jodie Foster, elle incarne une adolescente rebelle et amoureuse d’Anton Yelchin (Star Trek). Agée de seulement 20 ans, la comédienne s'émerveille : "J’ai tellement de chance d’être choisie par des cinéastes d’une si grande envergure. Jodie Foster a gagné deux Oscars, elle a tout à m’apprendre. Et qu’importe ce que les gens pensent, à tort ou a raison, Mel Gibson est un sacré acteur !" Elle ne tarit pas d’éloges, non plus, sur les espoirs de sa génération, qui selon elle, l’aident à progresser : " Je m’entends très bien avec les acteurs de mon âge et en particulier avec Anton. On a tourné deux films ensemble (Le Complexe du Castor et Like Crazy) et des acteurs de ma génération, c’est avec lui que je m’entends le plus. On a commencé très tôt tous les deux. On se comprend. On s’aide beaucoup sur les tournages", confie-t-elle. Avec X-Men: Le Commencement, elle change de registre et s’essaie aux films de super-héros. Pour devenir l’énigmatique (et très bleue) Mystique, elle subit cinq heures de maquillage par jour. Elle decouvre aussi les gros tournages et leurs rouages : "Ce genre d’endroit est complètement fou, on vous accompagne même aux toilettes. Mais l’histoire et les acteurs sont géniaux, donc cela compense l’immensité de la chose." A l’image de ses idoles Meryl Streep, Cate Blanchett ou Jeff Bridges, Jennifer Lawrence touche à tout. Non pas pour être omniprésente, mais parce que tout l’intéresse. Un éclectisme rare pour son âge.

    Un nouveau défi

    Après une année 2010 chargée, la demoiselle s’attaquera au plus grand défi de sa jeune carrière : interpréter Katniss Everdeen, l’héroïne de The Hunger Games.  L’adaptation du best seller est attendue par une horde de fans, et plus de 100 actrices dont Hailee Steinfeld et Chloe Moretz ont auditionné pour le rôle de Katniss. Se déroulant dans un futur proche, The Hunger Games raconte la dure réalité d’un pays totalitaire où de jeunes gens sont choisis pour se battre les uns contre les autres jusqu’à la mort, en direct à la télévision. Un film pour adolescents pas comme les autres, donc. Le réalisateur du film, Gary Ross (Pleasantville) avoue avoir eu "le coup de foudre" pour Jennifer Lawrence, en qui il a trouvé "un leader naturel ": "Belle et forte à la fois, elle ne se fera pas écraser par les autres personnages", affirme-t-il. Pour les besoins du rôle, l'actrice s’est teint les cheveux en brun et s’est entrainée de façon intensive (arts-martiaux, yoga, pilates, course…) durant six mois. Tous ces changements qui pourraient paraître radicaux, sont pour elle très excitants : "Je sais qu’il y a beaucoup d’attente mais j’aime les défis. Je n’ai pas envie de me reposer sur mes lauriers. Je veux bouger, tenter des choses nouvelles". Elle retrouvera sur le tournage de nombreux comédiens de sa génération (Josh Hutcherson, Liam Hemsworth…) et d’autres plus expérimentés (Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Stanley Tucci), une perspective qui l’enchante : "Rencontrer des acteurs est une des raisons pour lesquelles je fais ce métier. Mais je risque d’être un peu intimidée par certains". Juste après le tournage, Jennifer Lawrence n’a en outre pas prévu de partir en vacances, puisqu’elle sera l’héroïne de la première réalisation de l’actrice oscarisée, Sissy Spacek. Le film racontera différentes histoires surnaturelles survenues en Alabama, dans les années 1930. Peut-être un dernier rôle, avant de la voir réaliser son premier film ? "J’ai toujours voulu être réalisatrice. J’admire bien plus de réalisateurs que d’acteurs. Bernardo Bertolucci est mon maitre absolu. Mais pour l’instant, je suis un peu jeune", confie-t-elle.

    Qu’elle interprète une fille paumée, une mutante ou une amoureuse, Jennifer Lawrence n’est jamais là où on l’attend. Et dans un système hollywoodien, qui croule sous les jolies filles sans talent, la belle du Kentucky risque d’en surprendre plus d’un !

    Sophie Serbini

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