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    Garret Dillahunt: de "Terminator" à "Raising Hope" !

    Garret Dillahunt revient sur son rôle de grand-père dans "Raising Hope", de cyborg dans "Terminator" et sur le reste de sa carrière. Rencontre avec un comédien au potentiel aussi comique que dramatique...

    AlloCiné : Vous avez joué des personnages assez durs voire effrayants dernièrement. Abordez-vous différemment un rôle comme celui de Burt Chance dans "Raising Hope" ?

    Garret Dillahunt: Je ne sais pas si ma manière de travailler est différente car je reste le même acteur. J’aime essayer de faire le contraire de ce que j’ai déjà fait auparavant. Plusieurs membres du casting de la série viennent du théâtre, Martha (Plimpton) et Lucas (Neff) par exemple. Dans ce milieu, vous êtes vraiment habitué à jouer des personnages différents selon les jobs. Une fois vous êtes le prince, et la fois suivante le pauvre. Je pense que cela renforce la créativité du show, en tout cas en ce qui me concerne, j’essaye toujours de renouveler mon jeu. Je pense que ce que Greg Garcia (le créateur de la série, ndlr) aime, et nous aussi, c’est l’environnement global du show. C'est un tout dans lequel nous pouvons nous montrer créatifs et prendre des libertés vis-à-vis de nos personnages, et cela donne, dans de nombreuses scènes, de la profondeur à la série. Il y a véritablement tout un univers qui a été créé autour de ces personnages, beaucoup de choses en arrière plan que vous ne voyez pas à l'écran et que j'aime beaucoup. J’aime le comique physique, l’humour un peu au ras des pâquerettes, j’ai un faible pour l’aspect physique de la comédie dans la série.

    Essayez-vous d’être plus en retrait dans vos scènes avec Cloris Leachman (Maw-Maw), étant donné que sa performance est assez impressionnante ?

    Il n’y a pas de compétition entre nous. Je suis content qu’elle m’apprécie et je l’aime beaucoup aussi. Tous les jours, elle vient me voir et se met à rire, je ne sais pas ce qu’il y a de drôle, mais cela l’a fait rire. Il y a beaucoup de place pour la subtilité dans le jeu d’acteur, étrangement. Donc oui, je joue un peu instinctivement de toute façon, j’essaye de minimiser mon jeu parfois à mon détriment, mais je pense que c’est ce qui est le plus drôle.

    Comment est-ce d’être le mari de Martha Plimpton à l’écran ?

    J’adore Martha, je l’a connais depuis longtemps et c’est fou que nous n'ayons pas eu l’occasion de travailler ensemble plus tôt. Son père est Keith Carradine, et je l'ai tué dans Deadwood. Parfois elle venait passer du temps que le plateau de la série. Et elle a participé à un film adapté d’une pièce dans laquelle j'ai joué appelé Eye of God, c’est un autre lien entre nous. Cela faisait des années qu’on passait à côté de l’occasion de travailler ensemble, alors je suis heureux de pouvoir enfin lui donner la réplique. Je l’a trouve hilarante, ce qui m’a surpris au début car je l'avais rangé dans la catégorie des actrices de drama. Je l’avais stéréotypé, mais elle est réellement drôle, très terre à terre, et c’est vraiment facile de travailler avec elle, c'est quelqu'un de très chaleureux. La relation entre Burt et Virginia, que vous pouvez voir dès le pilote, est vraiment réussie grâce à elle.

    Lucas Neff, votre fils dans la série, est un petit nouveau à la télévision…

    C’est véritablement un nouveau puisque c’est son premier rôle à la télévision. Je pense qu’on a vraiment de la chance de l’avoir. La production a vraiment travaillé dur pour être sûr d’avoir le bon casting pour la série, et Lucas est parfait pour ce rôle. Il y a quelque chose avec son visage qui donne toujours envie de lui faire des blagues. Il a l'air bon en sport et pas très malin. Il a fait beaucoup de théâtre à Chicago et je crois que c’est là qu’ils l’ont trouvé. Je n’ai jamais joué un grand-père auparavant, c’est une première. Cela a été au départ un peu dur à avaler, mais au final c’est plausible et logique, j’aurais parfaitement pu être son père.

    Martha Plimpton et vous êtes assez vieux pour jouer les parents de Lucas Neff ?

    Je ne sais pas pour Martha, mais moi oui. Si je m’étais marié à l’âge où mes parents l’ont fait, et si j’avais eu un enfant dans la foulée, alors oui absolument, je serais assez âgé pour être le père de Lucas. Je suis juste une génération en dessous de l’âge moyen pour être grand-père, mais je n’ai absolument aucune expérience dans ce domaine.

    Raising Hope joue sur un côté un peu scandaleux, provocant. Y a-t-il eu des moments où vous vous êtes dis "Oh mon dieu, est-ce qu’on va vraiment faire ça ?" ?

    Il y a eu deux ou trois moments comme cela. Pour quelqu’un comme moi, qui a passé la majeure partie de sa carrière sur le câble ou au cinéma, ce n’est pas vraiment choquant, ce qui est choquant c’est juste de se dire que ça va passer à la télé. Mais il y a eu ce moment, pour l’épisode de Noël, où Cloris (Leachman) a demandé « Est-ce qu’on va vraiment dire ça ? "Qui a pris mon vagin ?" ». Je ne pensais pas que ce genre de réplique passerait, mais si.

    Vous étiez dans Winter’s Bone, qui a été un véritable succès nominé aux Oscars. Est-ce que cela a été une bonne surprise ?

    Une très bonne surprise oui, mais je suis mal à l’aise à l’idée de parler de ce film, car je n’y jour qu’un tout petit rôle. On m’a proposé de jouer dedans et je l’ai fais alors que j’étais toujours en train de tourner Terminator : Les Chroniques de Sarah Connor, du coup je ne pense pas avoir réalisé à ce moment là à quel point c’était un projet spécial. Winter's Bone tellement réussi grâce au travail de la réalisatrice Debra Granik, de Jennifer Lawrence, John Hawkes et Dale Dickey. Je suis surtout chanceux d’avoir pu participer à ce film.

    Vous étiez aussi dans La Route…

    J’ai tourné dans La Route à Pittsburg en plein hiver. Il y a là-bas une portion de route qui n’a pas été utilisé depuis 1964 et qui était parfaite pour le film: c’est là qu’il y a le tunnel avec toutes les voitures délabrés. Je suis un immense fan de Cormac McCarthy et je suis déterminé à être dans toutes les adaptations cinématographiques de ses œuvres (rires). J’ai manqué De si jolis chevaux, mais celui-là s’est présenté et je voulais vraiment être de la partie. C’est un film sur un homme et un enfant. N’importe qui qui ne jouait pas l’homme ou l’enfant n’avait que deux ou trois jours de tournage. Robert Duvall le faisait, alors je me suis dit que je pouvais le faire aussi, et j’ai passé un essai.

    Avez-vous appréhendé le fait de menacer un petit garçon ?

    Je n’avais pas vraiment d’appréhension, même si il est vrai que mon personnage veut dévorer ce petit garçon. C’est bien-sûr dérangeant, mais c’est ce qui est censé se passer dans l'histoire.

    Qui est le mieux équipé pour gérer un enfant: Burt Chance, votre personnage dans Raising Hope, ou John Henry le cyborg, votre second personnage dans Terminator ?

    Ils sont si différents ! D'une certaine manière, John Herny n'est qu'un enfant brillant, donc j’imagine qu’il apprendrait plus vite. Mais il a beau apprendre vite, Burt lui a déjà élevé un enfant, avec succès ou non, mais il a l'avantage de l'avoir déjà fait.

    Vous avez survécu à la disparition de votre personnage dans Terminator. Vous êtes vous fait du souci quand vous avez su que Cromartie serait détruit, ou saviez-vous que vous reviendriez dans la peau du robot John Henry ?

    Je me suis inquiété lorsque nous étions au Comic-Con. Nous savions que quelqu’un allait mourir, mais pas qui. Tout d’un coup, c’était comme si l’un de nous vivait le dernier repas du condamné. Mais la production m’a assuré que je reviendrais en John Henry pour que je ne panique pas. J'étais soulagé car je suis un grand fan de Shirley Manson (Catherine Weaver dans la série), je pense qu’elle est très cultivé et drôle. Je n’ai travaillé quasiment qu’avec elle et Richard T. Jones.

    Comment vous êtes vous senti vis-à-vis de l’incroyable violence déployé par le terminator Cromartie ?

    C’était très amusant. C’est drôle de pouvoir tirer des coups de feu sans que cela ait la moindre conséquence. Parfois je me sentais soudainement un peu coupable, mais vu que tout était fictif, je relativisais en me disant que c'était juste pour rire !

    Le rôle de Cromartie vous a-t-il manqué une fois son rôle terminé ?

    J’aimais bien Cromartie, c’était très amusant de jouer ce rôle. Il n’y avait jamais aucune hésitation avec ce personnage, mais j’imagine que ça ne pouvait pas toujours durer. C’était un Terminator plutôt dur à cuire : on lui a coupé la tête, il a voyagé dans le temps, il a vraiment fait toutes sortes de choses.

    Cela vous a-t-il plu de joué l’innocence de John Henry ?

    Ce qu’il y avait de vraiment intéressant dans le rôle de John Henry, c’était d’arrivé à voir les choses du point de vue d’un enfant. John Henry est comme un enfant ultra-puissant. Je pense qu’il était plus proche du personnage de Chauncey Gardner dans le film Bienvenue Mister Chance, il a ce même côté enfantin.

    Vous consultiez-vous avec les autres comédiens de Terminator (Shirley Manson, Summer Glau, etc...) sur la façon de jouer vos personnages ou vous prépariez-vous seul ?

    Je pense que nous avons tous appris grâce aux films comment jouer un Terminator, chacun avait son idée alors on travaillait plutôt de manière individuelle. De toute façon les Terminator eux-mêmes sont des êtres individualistes, mêmes dans les films ils ont leurs propres caractéristiques.

    Savez-vous ce qui se serait passé dans la saison 3 s’il y en avait eu une ?

    Vous savez, ces choses-là évoluent beaucoup. Le peu que je sais c’est que nous aurions été dans le futur puisque, souvenez-vous, nous avons voyagé dans le temps à la fin. Et John Henry était enfin libre alors il aurait fait parti de la Résistance dans cet univers futuriste, ce que j’aurais adoré joué.

    Alors vous vous seriez rangé du côté des gentils ?

    Je pense que oui. En fait, même le personnage de Shirley Manson s’est révélé faire parti des gentils.

    La situation de vos deux personnages n’était pas très claire dans le futur…

    Oui c’est ce à quoi nous aurions apporté des réponses dans une troisième saison. C’est ce que la production espérait et je crois que même le personnage de Derek (Brian Austin Green) serait revenu d’entre les morts, vu qu’il a été tué dans un épisode.

    N’avez-vous jamais été dérouté par tous ces voyages dans le temps au sein du récit ?

    Si, dès le premier film. Je me disais « Ce personnage a renvoyé, est-ce qu’il le sait ? », c’était perturbant et personne ne pouvait me donner de réponses.

    Vous êtes de retour sur la Fox avec Raising Hope, est-ce que la chaîne est revenu vers vous après Terminator en disant « on vous aime bien et on voudrait vous garder dans la famille Fox » ?

    Non (rires). Ils ne l’ont pas fait mais c’est vrai que je travaille beaucoup pour la Fox. A Minute With Stan Hooper, la dernière sitcom à laquelle j’ai participé avec Norm McDonald en 2003, était aussi sur cette chaîne. Je ne pense pas avoir fait le tour de mon travail chez eux et ils semblent avoir confiance en moi pour jouer n’importe quoi.

    Deadwood, La Route, ou encore Terminator sont plutôt sombres, même si votre personnage John Henry a un côté optimiste. Winter’s Bone est aussi assez sombre. Raising Hope peut avoir une part d’obscurité mais ce n’est pas sinistre. Avez-vous une préférence entre comédie et drame sombre ?

    Je n’ai pas de préférence. Ce que j’aime c’est le changement. J’essaye toujours de travailler sur des rôles à l’opposé de ce que j’ai fais avant. Et c’est sur que c’est agréable d’aller travailler et d’essayer de faire rire les gens.

    Avez-vous le sentiment que votre potentiel comique s’améliore avec le temps ?

    Mes racines résident dans la comédie. Quand j’ai commencé à la télévision, ce n’était que dans des sitcoms ou des comédies et je n’aurais pas pu obtenir un rôle dans un drama même si ma vie en dépendait. Les gens disaient que j’étais un acteur de sitcom, que je ne pourrais pas jouer dans Deadwood par exemple. Et puis j’ai passé une audition et obtenu le rôle. De ce fait, je suis devenu un acteur de drama qui ne pouvait pas faire de comédie. Visiblement, les gens ont la mémoire courte et on doit constamment faire ses preuves dans ce métier. C’est intéressant, c’est quelque chose que j’ai souvent remarqué en cherchant du travail. C’est comme jouer plusieurs styles au théâtre : un jour du burlesque et le lendemain du Shakespeare. J’aime le fait que chaque genre ait des exigences différentes et je pense que cela permet à un acteur de rester conscient de la nature de son travail. Si vous essayer différents styles, cela fait de vous un meilleur acteur.

    Avez-vous d’autres projets à venir ?

    Oliver Sherman est un film dont je suis très, très fier. Il sort au Canada en Février et j’y donne la réplique à Donal Logue et Molly Parker. C’est vraiment un film magnifique. Nous n’avons pas encore trouvé de distributeur aux Etats-Unis mais nous venons tout juste de commencer à chercher alors ça ne saurait tarder, j’espère qu’il y sortira également.

    Avez-vous été surpris et/ou satisfait par la réception de Raising Hope ?

    Je ne suis pas vraiment surpris car je savais dès le départ que Raising Hope est une bonne série et je voulais vraiment jouer dedans. Mais il n’y a jamais de garanti quand on joue un rôle: on sait juste si c'est dans quelque chose de qualité mais pas si ça va marcher. De ce fait, je suis reconnaissant envers ceux qui aiment la série et j’espère qu’ils seront de plus en plus nombreux. J’aime sincèrement le show et j’espère que les gens vont le regarder.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles

    Traduction: Marine Pérot

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    Raising Hope : une comédie à découvrir dès le 15 juillet sur Canal+ Family !

    A 23 ans, Jimmy Chance (Lucas Neff) fonce droit dans le mur. Il n'a pas de but dans la vie, pas d'envie. Il nettoie des piscines pour gagner un peu d'argent et passe ses nuits à faire la fête. Il vit toujours chez ses parents. Tout va changer le jour où il a va coucher avec une femme envoyée en prison, ce qui l'oblige, le jour où elle accouche, à s'occuper lui-même du bébé. Sa famille va alors l'aider. Ou plutôt tenter de l'aider...

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