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    Interview : Elijah Wood, le seigneur de "Wilfred"

    Alors que la deuxième saison de "Wilfred" est actuellement diffusée aux États-Unis, Elijah Wood revient sur son travail dans la série, l'évolution de son personnage, et le reste de sa carrière...

    Jason Gann & Elijah Wood

    © FX Networks

    AlloCiné : "Wilfred" est un personnage très manipulateur, une sorte d'anti-Jiminy Cricket. Selon vous, pourquoi Ryan, votre personnage, reste auprès de lui malgré son côté calculateur et ses mensonges ?

    Elijah Wood : Les combines et le mensonge, c'est une question intéressante. Je pense que même si on ne peut pas entièrement faire confiance à Wilfred, ses mensonges et ses manipulations participent à l'évolution du personnage de Ryan. D'une certaine manière, il en retire toujours une leçon et cela le fait grandir et évoluer, malgré les méthodes employées pour le faire en arriver là. Je pense qu'au fond de lui Ryan considère que Wilfred ne lui veut que du bien, même si ces actions sont plutôt douteuses. Il a conscience d'être dans une période de développement personnel et en voie d'amélioration. Et puis Wilfred reste son ami : celui qui le connait et le comprend le mieux et ce, encore une fois, en dépit de ses agissements et des difficultés qu'il pose dans leur relation. Wilfred est celui sur lequel Ryan peut véritablement compter et qui comprend réellement qui il est.

    Quelques uns des moments les plus drôles de la série sont les scènes comiques improvisées entre vous et Jason Gann ("Wilfred") à la fin de chaque épisode. Verrons-nous plus de séquences comme celles-là dans la deuxième saison, et pouvez-vous nous en dire plus sur l'improvisation ?

    En réalité aucune de ces scènes n'a été improvisée. Les scénarios sont très bien ficelés et nous n'avons en fait pas beaucoup de place laissée à l'improvisation. Nous tournons un épisode en quatre jours, à raison de six à neuf pages de dialogues par jour, donc nous avançons assez rapidement. Ces moments passés tous les deux à trainer sur le canapé en fumant de l'herbe sont des instants très complices entre les deux personnages et sont finement réglés. Oui, vous verrez encore des moments comme ceux-là maintenant que nous avons révélé que le sous-sol existe toujours, comme les gens ont pu le voir dans le dernier épisode. Nous les verrons donc encore beaucoup sur ce canapé.

    Dans le dernier épisode de la saison 1, nous avons découvert une nouvelle facette de Ryan, un aspect de sa personnalité qui a même repoussé "Wilfred". Comment avez-vous vécu le fait de dévoiler un peu le côté obscur de Ryan ? Le verrons-nous à nouveau comme ça dans la nouvelle saison ?

    C'était très amusant à jouer. Cela a apporté une dimension au personnage que nous avions évité d'aborder jusqu'à la fin de la première saison et amené une nouvelle vision sur ce côté obscur que Ryan a toujours eu au fond de lui et qui était à l'origine de sa situation au début de la série. On ne verra pas forcément cette noirceur à nouveau. Ryan s'est autorisé à avancer jusqu'au bord d'un précipice, mais il a failli perdre tout ce qui lui permettait de tenir, y compris Wilfred. Nous l'avons donc maintenant vu sortir de cette zone obscure et je ne pense pas qu'il y retournera de sitôt. Mais nous savons néanmoins que ce côté-la de sa personnalité existe. C'est ce genre de vie sectaire, à ne faire volontairement que des choses qui lui faisaient plus de mal que de bien, qui l'a conduit à la situation dans laquelle Wilfred l'a trouvé au début du show.

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre collaboration avec Robin Williams ?

    Oh c'était un vrai bonheur pour tout le monde ! Nous sommes tous de grands fans de Robin Williams et j'avais personnellement déjà eu la joie de travailler avec lui sur les deux Happy Feet où nous faisions du doublage. C'est un homme charmant, tellement humble et drôle, une véritable icône. Avoir eu l'opportunité de l'avoir avec nous sur Wilfred était vraiment incroyable. Alors que nous étions tous les deux assis l'un en face de l'autre sur le plateau, Robin m'a fait remarqué que c'était la première fois que nous nous donnions la réplique en chair et en os devant une caméra, et il a souligné combien il était content de le faire, ce qui était très gentil de sa part. Je pense qu'il s'est bien amusé. Il a travaillé avec nous pendant quelques jours et il a adoré l'équipe. Il a d'ailleurs régalé tout le monde avec ses histoires et il a passé presque tout son temps sur le plateau. Il a beaucoup apporté à cet épisode et sa présence était un vrai cadeau pour nous tous.

    Elijah Wood & Robin Williams se donnant la réplique

    dans l'épisode "Progress" (Saison 2, épisode 1)

    ©FX Networks

    Les fans de la série ont tout particulièrement aimé l'épisode avec Mary Steenburgen dans la saison 1. Avons-nous une chance de la revoir cette année ?

    Vous reverrez Mary Steenburgen en effet, c'est quelqu'un de génial. C'est toujours frustrant que nos guest-stars ne soient là que pour un court laps de temps. Mary nous a vraiment manqué quand elle est partie la saison dernière. J'avais vraiment l'impression qu'elle faisait partie de l'équipe de façon permanente. Elle a une présence incroyable et une telle gentillesse qu'elle était magnifique dans le rôle. Elle a su donner le juste degré de folie et de douceur à son personnage et elle a permis ainsi de montrer d'où Ryan vient vraiment.

    Est-ce que Ryan est un rôle dans lequel vous avez du mal à vous glisser ou est-ce que vous vous identifiez facilement à lui ?

    Il y a certaines choses auxquelles je m'identifie. Ryan est sans cesse étrange, aussi bien vis-à-vis de lui-même que du monde qui l'entoure, et je ne me reconnais pas vraiment là dedans par exemple. Jason m'apporte beaucoup et les différentes facettes de son personnage me permettent de mieux cerner le mien, me rendant mon travail plus facile. Lors de la première saison, on a appris à connaitre les personnages et à comprendre comment il a accepté Wilfred dans sa vie. La saison prochaine, je pense que ce que vous trouverez de plus intéressant est de voir que Ryan ne se fait plus avoir si facilement par Wilfred, et ce dernier se conduit aussi un peu mieux cette année...

    En parlant de Jason, à quel point est-ce difficile de garder son sérieux lorsque l'on joue face à quelqu'un en costume de chien qui se frotte à un ours ?

    C'est vraiment très drôle je dois l'avouer. Sur la première saison j'ai rarement craqué, mais une fois, alors qu'on était à quelques jours de la fin du tournage, Wilfred avait cette réplique assez vague qui n'avait pas l'air particulièrement drôle, quelque chose comme "Je n’ai pas fini Ryan" et qui sous-entendait que je l'avais interrompu... Je n'ai pas craqué de toute la saison, malgré toutes les choses délirantes que faisait Jason, jusqu'à cette réplique. J'ai complètement perdu le contrôle. Cette année ça a été tout l'inverse, j'étais constamment mort de rire et j'ai craqué un bon nombre de fois. Je ne sais pas pour quelle raison. Soit cette saison est plus drôle, soit je suis tout simplement plus à l'aise avec ce que nous faisons. Toujours est-il que Jason m'a fait beaucoup rire cette année. C'est drôle, j'en parlais justement l'autre jour. On a eu des moments particulièrement amusants, comme l'une de ces scènes sur le canapé où Jasan a changé sa réplique à la dernière minute. On l'a gardé et vous la verrez dans la série, il n'a changé qu'un seul mot, mais cela a rendu la réplique incroyablement drôle et m'a fait tellement rire qu'à chaque fois qu'on essayait de la refaire je ne pouvais pas m'en empêcher. Jason et moi avons dû prendre l'air parce pour nous calmer. On s'est vraiment bien amusé cette saison, c'en est même ridicule combien notre travail est réjouissant. C'est véritablement un de ses jobs où tous les jours j'ai hâte de voir l'équipe et de travailler sur cette histoire à laquelle nous donnons vie.

    Selon vous, qu'est-ce qui attire les téléspectateurs dans "Wilfred" ?

    Ce que j'aime à propos du show - mais je ne sais pas si c'est ce qui plait aussi aux téléspectateurs - c'est qu'on peut l'apprécier à différents niveaux. Il y a plusieurs niveaux de lectures et d'ailleurs cela s'est accentué à la fin de la première saison. J'aime le fait qu'il y ait des épisodes qui ne reposent pas sur la comédie, mais sur les personnages. Et pourtant le show peut aussi être apprécié sur le plan de la comédie, après tout il s'agit d'un mec parlant à un autre mec en costume de chien. C'est ce que je préfère dans la série et j'imagine que c'est ce que les gens aiment aussi et qui rend le show unique. Wilfred ne ressemble pas à une sitcom ou une comédie classique, c'est une série qui laisse de la place à la prise de risques et nous permet de creuser des histoires qu'on n'a pas l'habitude de voir dans une comédie. C'est vraiment excitant et on a la liberté de faire ça sur le network qui nous diffuse. Cela me fait l'effet d'une bouffée d'air frais, sans vouloir être présomptueux, et j'imagine que c'est pourquoi les gens aiment la série. Mais au final ça reste une série sur un mec assis sur un canapé avec un autre type en costume de chien et c'est fondamentalement drôle.

    A la fin de la saison 1 et avec le cliffhanger qu'ils ont choisi de mettre en place, les scénaristes auraient pu se retrouver enfermés, voire coincés dans une voie sans issue. Etes-vous satisfait de la manière dont ils sont parvenus à sortir la série de cette impasse ?

    J'adore ce qu'ils ont trouvé. C'était un vrai défi, selon moi, d'écrire ça. C'était une très bonne fin pour la première saison et David Zuckerman nous en avait parlé, environ un mois avant que cela ne soit écrit, alors nous savions que cela allait arriver. Laisser les gens sur un cliffhanger aussi extrême était vraiment enthousiasmant, tout comme découvrir comment David allait nous sortir de cette situation. Le final de la saison 2 est très intéressant lui aussi et j'ai hâte de voir ce que ça va donner. J'aime vraiment la manière dont la série a évolué vers ces différents niveaux de lectures dont je parlais auparavant. Il en est de même cette année où les choses deviennent de plus en plus complexes au niveau de l'intrigue à partir de l'épisode 7, et ces épisodes-là sont parmi mes favoris.

    Wilfred (2011)

    Dans la première saison, "Wilfred" a aidé Ryan à se prendre un peu plus en main. Comment le fait que Ryan ait gagné en assurance modifie la dynamique de la deuxième saison ?

    Comme je le disais tout à l'heure, je pense que Ryan est plus conscient de la capacité de Wilfred à le piéger, il essaye donc davantage de voir ce qui pourrait être un piège ou une manipulation dans ce que fait Wilfred. Il y a donc une sorte de lutte entre eux. La nouvelle dynamique réside dans le fait que Ryan est désormais moins passif et tente vraiment d'avoir un coup d'avance sur Wilfred. Il ne réussit pas toujours, mais il l'a à l'œil.

    Qu'avez-vous appris cette saison sur les autres acteurs de la série et que vous ne saviez pas d'eux au début du show ?

    Je ne sais pas, je pense que j'ai déjà découvert beaucoup de choses sur eux lors de la première saison. Fiona Gubelmann est la personne la plus gentille que j'ai jamais rencontré. Elle est tellement positive qu'elle illumine le plateau à chaque fois qu'elle tourne. J'adore travailler avec Dorian Brown, d'ailleurs la relation frère/sœur de nos personnages est encore plus exploitée cette année. Je suis vraiment heureux d'avoir pu apprendre à la connaitre tout au long de ces deux saisons. J'ai déjà beaucoup appris sur Jason au cours de la saison 1 et ne pense pas avoir découvert quoi que ce soit de nouveau, mais cet homme ne cesse de m’épater de par ses idées et ce qu'il apporte à son personnage. Je pense qu'en apparence Wilfred est un personnage drôle, plus ou moins sombre et manipulateur, mais c'est fou à quel point Jason parvient à sans cesse l'améliorer. Il y a en réalité beaucoup de place dans l'écriture permettant à Jason d'ajouter ces différentes couches à son personnage, créant au final plusieurs personnalités à ce dernier. Ça ne cesse de me surprendre et de me faire rire. Encore une fois, je ne pense pas avoir appris quoi que ce soit d'autre sur mes collègues cette année, je pense que je m'en suis plus rapproché en revanche. Nous sommes comme une famille. La première saison avait commencé à bâtir cette relation, et cette saison a véritablement achevé de la construire.

    Pouvez vous nous en dire plus sur votre collaboration avec Don Swayze et sur cette scène très drôle que vous avez eu ensemble ?

    C'était vraiment génial. Ce qu'il y a de bien avec cette série c'est qu'on a l'occasion d'intégrer ces personnages fantastiques, des guest-stars géniaux qui apportent beaucoup à notre univers. Don Swayze était justement fantastique et il a réussi à donner vie à cet être malfaisant en nous faisant beaucoup rire. Il s'est beaucoup amusé à le faire.

    A la fin du premier épisode de cette saison, il y a un moment super où l'on demande à Ryan de continuer à "creuser", puis dans les autres épisodes cela devient plus une blague entre lui et Wilfred qu'une véritable idée d'introspection. Pouvez-vous nous dire comment et quand Ryan va recommencer cette recherche sur lui-même ?

    Dans les premiers épisodes on est face à une version familière de Wilfred, tant dans l'aspect comédie que dans la construction du show. Mais au fur et à mesure que la saison avance, des questions existentielles et des complications refont surface. Nous verrons donc plus de cela, de cette recherche sur lui-même et de son manque de maturité. Comme je l'ai dis auparavant, je pense que c'est à partir de l'épisode 7 que ça devient vraiment comme ça et cela représente ce que j'aime le plus dans la série. J'adore le premier épisode de cette saison 2, il est vraiment emblématique de ce que je pense être la série à son meilleur niveau. J'adore aussi la comédie et je pense que nous avons encore des éléments très drôles cette saison, mais nous allons effectivement revenir sur cette idée que vous avez remarqué dans le premier épisode.

    Elijah Wood & Jason Gann dans

    le dernier épisode de la saison 1, "Sacrifice"

    ©FX Networks

    Que pouvez-vous nous dire sur le personnage d'Allison Mack et comment va-t-elle bousculer Ryan ? Visiblement, elle va un peu lui faire oublier Jenna, tout en étant également plus consciente que les autres de l'importance de Wilfred…

    Cette storyline est en effet vraiment intéressante pour Ryan. Je ne peux pas vraiment vous en dire plus, en dehors du fait que ce qu'elle représente avant tout pour lui, c'est un sens de la normalité, un lien avec le monde qui l'entoure et une façon de vraiment se rapprocher de quelqu'un qui n'est ni Wilfred, ni Jenna. C'est un grand pas en avant pour lui. Sortir de sa maison où il fume de l'herbe avec un chien lui permet également de grandir et de nouer des liens avec les gens. C'est un arc narratif très intéressant tout au long de cette saison. Et c'est plus captivant que ce que je viens de vous décrire !

    Quels sont les aspects de votre propre personnalité, en particulier vos travers, que vous apportez cette saison au personnage de Ryan ?

    C'est une bonne question… peut-être un peu de mon excentricité, qui colle au personnage dans certains moments les plus drôles. Je ne pense pas qu'il y ait tant que ça de moi dans ce personnage. Ryan est dès le départ quelqu'un qui fait de son mieux pour faire le bien et être la meilleure personne possible, ce sont des points auquel je peux m'identifier. Ryan est aussi un homme qui a beaucoup de cœur, et je pense que c'est un aspect de sa personnalité qui me correspond également.

    Elijah Wood

    ©FX Networks

    Alors quels pourraient être les traits de caractère de Ryan que vous vous êtes approprié ?

    Aucun j'espère (rires) ! Ryan est quelqu'un qui est toujours en difficulté et qui remet sans cesse en question sa propre situation et le monde qui l'entoure. Alors j'espère qu'aucun de ses traits ne m'a déteint dessus !

    Y a-t-il quelque chose de particulier que vous aimeriez voir arriver à l'avenir dans la série, si vous pouviez l'écrire à votre façon par exemple ?

    J'adorerais que Ryan se retrouve dans la peau de Wilfred un jour par exemple. J'ai aussi ma petite idée sur la façon dont j'aimerais voir finir la série, mais je n'en dirais rien. Oui, il y a beaucoup d'éléments que je nous verrais bien explorer. Parmi mes moments favoris dans la série, il y a toutes les scènes où l'on ne sait pas vraiment ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Il y a quelques épisodes comme ça dans cette saison et j'aimerais en voir plus souvent. On peut explorer beaucoup de choses de cette manière, en exploitant le symbolisme et le rêve.

    Dans la saison 1 il y a une alternance entre ce qui relève de l'hallucination et ce qui est réel. Est-ce que l'ajout de la société pour laquelle travaille Ryan va être un moyen pour lui d'échapper à "Wilfred" et de créer de nouveaux liens ?

    Oui tout à fait. C'est la première fois qu'on voit Ryan au travail, interagir avec d'autres gens, avoir des responsabilités, redevenir avocat, sortir de sa maison, se lier aux autres. Il ne se tient pas vraiment à l’écart de Wilfred mais progresse sur le plan humain jusqu'au point d'être suffisamment stable psychologiquement pour reprendre le travail. C'était selon moi la direction la plus logique que nous pouvions prendre pour ce personnage.

    Chris Klein devient récurrent et incarne une sorte de méchant. Pouvez-vous nous en dire plus sur son rôle dans cette saison 2 ?

    Drew, le personnage de Chris Klein représente tout ce que Ryan n'a pas. Il l'interprète à merveille et vous le verrez beaucoup cette année…

    Alors que "Wilfred" semble être un catalyseur, Ryan se sort de ses problèmes en interagissant avec d'autres personnes. Cette année, il passe par des étapes concernant son père et sa relation avec ses patrons, et il essaye d'oublier Jenna en sortant avec sa collègue. Pouvez-vous nous parler un peu plus des nouvelles étapes qu'il traverse ainsi que de votre travaille avec Steven Weber et Allison Mack ?

    Ils sont tout deux incroyables ! Steven Weber est épatant dans le rôle de mon patron, très drôle et a des scènes vraiment très amusantes. Allison Mack aussi est fantastique. C'est une personne magnifique,  très intelligente et cela se ressent dans son personnage, auquel elle apporte beaucoup de profondeur.  L'amourette entre Ryan et Jenna est une passade alors que le personnage d'Allison représente vraiment pour lui la possibilité de nouer une vraie relation avec quelqu'un qui est disponible et qui le cerne bien mieux.

    Elijah Wood & Allison Mack

    ©FX Networks

    En parlant d'Allison Mack, et de vos autres collègues sur cette saison, était-ce une volonté des producteurs de la série de faire venir de grand noms sur la série cette année ?

    Je ne pense pas qu'on cherche particulièrement à attirer de nombreuses stars sur la série. Je pense qu'on a plutôt toujours cherché des gens qui collait aux personnages, même si on est probablement aussi influencé lorsqu'il s'agit d'acteurs connus du public et qu'on aime travailler avec eux. Mais je pense quand même qu'au bout du compte on choisit les acteurs en fonction de ce que l'on veut pour les personnages. Rob Riggle a été absolument génial par exemple - il joue un de mes collègues – et on a aussi quelques acteurs de la saison 1. Je ne sais pas si ça a été annoncé, mais nous avons aussi une performance magnifique de l'un de nos guests cette année, quelqu'un avec qui j'ai déjà travaillé et que vous verrez plus tard dans la saison...

    Revenons-en à l’Ours : "Wilfred" y fait référence au masculin et au féminin, son sexe va-t-il demeurer un mystère?

    Je dirais que le sexe de l'Ours ne sera jamais révélé. Je pense même qu'on a tendance à ne pas lui attribuer de genre spécifique et qu'on reste volontairement ambigü. L'Ours apparait beaucoup cette saison, j'aime bien ce personnage. Ce qu'il y a de vraiment intéressant au sujet de la relation entre Wilfred et cet ours, c'est qu'il est à Wilfred ce que ce dernier est à Ryan, d'une certaine manière.

    Vous voyez-vous jouer dans la série pour une saison 4, 5, ou 6, si le public continue d'autant l'apprécier? Aimeriez-vous tenir ce rôle sur le long terme ?

    Je jouerais dans la série aussi longtemps j'aurais l'impression que nous avons encore une histoire à raconter. Ce que je ne veux pas voir arriver c'est que l'on finisse par traiter les mêmes sujets et ressasser les mêmes histoires. L'intégrité est quelque chose de très important pour moi, je ne veux pas faire des épisodes juste histoire d'en faire. Alors je ne sais pas combien de temps cette structure va tenir debout, mais elle a une base tout à fait unique.

    Heureusement que vous être sur une chaîne câblée comme FX, sur laquelle il fait bon vivre.

    C'est génial, ils soutiennent vraiment notre série et on a beaucoup de liberté d'écriture pour faire le genre de série que l'on veut. Aussi longtemps que l'on pourra faire comme bon nous semble sur Wilfred et qu'on aura des choses à explorer, je serai heureux de continuer à travailler sur ce show. Je l'adore. Cependant je dois aussi avouer que je suis un grand fan de séries comme Extras et The Office, et d'autres séries britanniques, qui n'ont duré que 2 saisons parce que c'est ce dont elles avaient besoin pour raconter leurs histoires. Avec un peu de chance, nous irons au delà de deux saisons, mais je ne nous vois pas non plus aller jusqu’à 7, 8 ou 9 saisons.

    Affiche promotionnelle de la saison 2 de Wilfred

    ©FX Networks

    Quelles sont selon vous les différences majeures entre le cinéma et la télévision ?

    Le rythme est beaucoup plus intense à la télévision qu'au cinéma. Comme je l'ai mentionné plus tôt, on tourne un épisode en 4 jours, donc c'est beaucoup de travail sur peu de temps, et il me faut tenir ce rythme qui est très soutenu. J'ai tout juste le temps de rentrer chez moi, jeter un œil au programme du lendemain, aller me reposer, et c'est reparti pour un tour. C'est une des différences les plus prononcées. Le plus intéressant pour moi, étant relativement nouveau à la télévision, qui plus est dans une comédie, a été de réaliser que la série était diffusée chez les gens chaque semaine. C'était quelque chose de vraiment intéressant que je n'avais encore jamais expérimenté. J'ai l'habitude de travailler sur une période de temps donnée, sur un projet qui sort sur les écrans de cinéma du monde entier puis disparait. Mais avec Wilfred, on est dans le salon des téléspectateurs durant tout l’été et les gens y réagissent constamment. J'ai donc hâte que le public voit la suite et recommence à réagir à ce qu'on a fait.

    Quel est le rôle que vous avez préféré jouer au cinéma, pourquoi ? Celui qui a posé un véritable défi, pourquoi ?

    J'imagine que l'une des meilleures choses qui ne me soit jamais arrivé est évidement d'avoir jouer dans Le Seigneur des anneaux (Affiche ci-contre), parce que rien d'autre n'équivaut vraiment à ça. C'était une chance et une expérience si unique que je n'en aurais pas deux comme ça dans ma vie. J'avais 18 ans quand nous avons commencé le projet et 22 quand tout s'est terminé et j'ai beaucoup grandi pendant cette période. Vivre en Nouvelle-Zélande était une expérience extraordinaire, tout comme jouer ce rôle était un challenge sans précédent. Je pense aussi que jouer dans The Ice Storm a aussi été un tournant décisif dans ma carrière d'acteur. J'avais 15 ou 16 ans quand j'ai tourné dans ce film et je n'avais jamais rien fait de tel. Chaque acteur du film a reçu un tas d'informations sur les années 1970 à étudier, et nous avions tous un questionnaire à remplir au sujet de notre personnage. Nous étions vraiment immergés dans l'histoire et c'était une approche toute nouvelle de la profession que ce que j'avais pu faire auparavant. J'ai véritablement évolué grâce à ce film, je le cite toujours. Une autre de mes grandes expériences a été de jouer dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind : j'aimais beaucoup mon personnage, avec son côté noir et pervers, mais j'étais surtout content d'être dans ce film parce que j'en étais tout simplement amoureux. Je me souviens avoir lu le script et m'être dit que je me contenterais de travailler à la cantine du plateau tant que je pouvais travailler sur ce projet. Etant un grand fan de Michel Gondry et de Charlie Kaufman, tout ce que je voulais était travailler pour eux. Cela a vraiment été une expérience spéciale pour moi.

    Est-ce que le tournage de "The Hobbit" s'est mis en travers de la production de "Wilfred", ou tout cela s'est-il accordé de manière à ce que vous évitiez des allers-retours incessants entre la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis?

    Tout était bouclé bien avant le tournage de la seconde saison. Le tournage de The Hobbit avait commencé depuis un an quand je suis arrivé en juillet et j'ai tourné un peu ce mois-là puis un peu en octobre.

    Avez-vous éprouvé des difficultés à vous remettre dans la peau de Frodon pou r "The Hobbit" ? Comment était-ce pour vous de reprendre ce rôle ?

    C'était une joie ! Pour tout vous dire j'ai revu Le Seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau avant de partir travailler sur The Hobbit (Affiche ci-contre), je pensais qu'il serait bon de me rafraichir la mémoire mais en fait c'était très facile. Ce qui m'a le plus surpris, c'est que je m'attendais à ce que ce soit une sensation à aussi étrange et géniale de refaire partie de cet univers-là. Au final ça m'a semblé tout à fait naturel. Je me rappelle que, alors que je me trouvais sur le plateau de The Hobbit dans mon costume, avec mes pieds poilus, ma perruque et mes oreilles en pointes, j'ai regardé autour de moi en ayant l'impression que nous étions toujours en train de tourner Le Seigneur des anneaux. D'une certaine manière, c'est ce qui m'a le plus ébahi : j'avais la sensation que c'est ce que nous avions toujours fait, que nous n'avions jamais arrêté.

    Votre catalogue d'acteur a toujours été très varié, allant des films à gros budgets aux films  indépendants, en passant par la télé et une comédie comme "Wilfred". A quel point est-il important pour vous de conserver cette diversité dans votre travail ?

    Cela vient tout d'abord de mon intérêt pour cet art, tous les genres et toutes les histoires qu'il peut contenir. Je suis attiré par les nouveaux défis et les expériences. Aussi, je trouve qu'en tant qu'acteur, cette diversité m'apporte sans cesse de nouveaux challenges. Wilfred étant un très bon exemple, puisque je n'avais encore jamais fait de comédie, ni de télévision avant. J'aime les acteurs que vous ne pouvez pas vraiment classer dans une seule catégorie. Toujours faire de nouvelles choses me libère et me permet de continuer à faire des choses différentes et à être là où les gens ne m'attendent pas.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Los Angeles le 18 juin 2012

    Traduction : Marine Perot

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