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    Nous avons rencontré "le roi du Curling" !

    Savoureuse comédie norvégienne entre Wes Anderson et les frères Coen, remarquée en France lors du Festival du film Grolandais, "le Roi du curling" sort en salles le 2 janvier. Rencontre avec le réalisateur Ole Endresen et l’acteur principal Atle Antonsen.

    AlloCiné : Ole, "Le Roi du curling" est votre premier film, vous travailliez avant pour des séries télévisées. Vouliez-vous faire du cinéma depuis longtemps ?

    Ole Endresen : Oui et je ne compte pas arrêter là, c’était vraiment une expérience très enrichissante. La grande différence avec la télévision, elle s’est faite pour moi au moment du montage. Quand on tourne pendant 30 jours, on se rend compte de tout ce que représente la post production, c’est énorme !

    Au centre : Atle Antonsen

    Vous avez écrit le scénario tous les deux, comment s’est passée votre collaboration ?

    O.E. : On se connaît depuis plusieurs années et on adore travailler ensemble. Lorsqu'on s’est rencontré, on écrivait des sketchs. Atle a un talent incroyable pour donner vie à des personnages fabuleux. Finalement, on a tout simplement réuni ses personnages pour en faire un long métrage.

    Comment vous est venu le sujet du film, pourquoi le curling ?

    Atle Antonsen : C’est un sport qui va avec ma musculature. Ça ressemble à quelque chose que tout le monde peut faire. Je n’ai clairement pas le physique d’un athlète donc on a tout de suite pensé au curling. On a dû répéter pendant une semaine pour imiter les mouvements, après on pouvait jeter les pierres où on voulait parce qu’on avait le champion du monde du curling qui plaçait les pierres pour nous.

    O.E. : J’adore regarder le curling à la télévision. Je le regarde tous les quatre ans lors des Jeux Olympiques. Quatre ans, c’est une bonne pause parce que c’est un jeu qui dure quand même assez longtemps, et il faut ce laps de temps pour s’en remettre.

    Beaucoup de personnes comparent votre œuvre au "Big Lebowski", vous êtes-vous inspirés des frères Coen ?

    O.E. : On adore tout ce qu’ils font donc c’est un honneur d’être cité à côté de leurs noms. Dans le style des personnages, dans la musique, dans l’histoire, tout nous vient de leur influence.

    La scène de combat est un moment fort du film. Comment l’avez-vous préparée ?

    O.E. : Quand je les ai vus tous s’agiter, je me suis dit : mais qu’est-ce que c’est que ça, est-ce qu’ils se battent là ? C’est la pire scène de combat du cinéma (rires). Nous adorons ce genre d’humour, lorsque les personnes caricaturent et grossissent les mouvements. On a également beaucoup ri pendant la scène de lap dance. On a demandé à l’actrice : "Est-ce que tu peux faire quelque chose qui ressemble à une danse, mais en mauvais ?" Je suis très satisfait du résultat.

    Pouvez-vous nous décrire la situation du cinéma en Norvège ?

    O.E. : Nous sommes un pays qui n’a pas donné naissance à des monstres du cinéma comme les Suédois avec Bergman ou les Danois avec Lars von Trier. Je dirai que notre génération est vraiment créatrice d’un cinéma norvégien. Il y a 20 ans, nous n’avions strictement rien en termes de cinéma. Avec la télévision qui s’est beaucoup développée, on commence enfin à avoir de bons réalisateurs et de bons scénaristes qui surgissent. Mais ce n’est pas facile de percer. Pour vous donner un exemple, Oslo, 31 août est peut-être le meilleur film norvégien jamais réalisé, et il n’a eu que 30 000 spectateurs en Norvège... C’est très difficile de faire un film dans ces conditions. Nous sommes un petit pays, et peut être 10 000 personnes verront notre film, ce qui est peu. De plus, il n’y a pas beaucoup de gens qui s’intéressent à ce genre de cinéma, il n’y a que les films à popcorn qui marchent en Norvège. Ce n’est pas comme vous en France, où vous avez la chance d’avoir des cinémas indépendants, nous n’avons pas du tout cette tradition chez nous.

    Atle, vous n’êtes pas simplement acteur et coscénariste, vous êtes aussi musicien et animateur radio. Pensez-vous favoriser une de ces activités un jour ?

    A.A. : Je suis infatigable ! J’adore faire beaucoup de choses et rester actif dans tous les domaines. La radio m’a permis d’apprendre à improviser, chose que l’on ne peut pas vraiment faire au cinéma, donc j’apprécie vraiment la diversité dans mes activités.

    O.E. : Il fait aussi des spectacles de siffleur. Il peut vous faire une démonstration…

    A.A. : Non désolé, là j’ai les lèvres sèches.

    Lorsqu'on regarde le parcours de l'un et de l'autre, on remarque qu’il est essentiellement fait de comédies. Pensez--vous un jour changer de genre ?

    O.E. : A chaque fois que j’écris quelque chose, je n’arrive jamais à rester sérieux. Lorsque je commence à inventer une histoire, même avec une base triste, il y a toujours des blagues qui surgissent et je termine toujours avec une comédie. Je n’arrive pas à avoir de sentiments sérieux, c’est comme ça.

    Si on vous appelait pour une carrière aux Etats-Unis, quitteriez-vous la Norvège ?

    O.E. : Je n’ai aucun espoir d’aller aux Etats Unis un jour. Et je trouve que c’est très prétentieux de dire oui. Mais bon, si on me proposait, je répondrais un « oui » prétentieux.

    A.A. :Si un jour on a besoin de moi oui. Mais je crois qu’ils ont tout ce qu’il faut là-bas.

    Avez-vous des projets  ?

    O.E. :Cet hiver, je travaille sur la série norvégienne Lylyhammer. Mais à côté de ça, j’écris toujours, j’ai plein d’idée pour d’autres films, il ne me manque plus que l’argent.

    Propos recueillis par Constance Mathews à Paris le 19 décembre 2012

    VIDEO : La bande-annonce du "Roi du curling"

    Le Roi du Curling

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