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    5 questions à... David Mitchell, l'auteur de "Cloud Atlas" !

    Les six histoires et époques dans lesquelles "Cloud Atlas" se déroule, elles sont nées dans son esprit ! A l'occasion de la sortie du film en salles, David Mitchell, auteur de "La Cartographie des nuages", a répondu à nos questions.

    A l'origine du dernier film des Wachowski (co-réalisé avec Tom Tykwer), il y a "La Cartographie des nuages", roman réputé inadaptable signé David Mitchell, en 2004. Présent au dernier Festival de Toronto, où il a pu assister à la projection du long métrage, l'auteur a répondu à nos questions.

    Allociné : Etiez-vous effrayé au moment de découvrir le film ? Et comment vous êtes-vous senti ensuite ?

    David Mitchell : Je n'avais pas vraiment peur. J'avais pu lire le scénario avant, et j'ai pu être un peu présent sur le plateau. Et je connaissais le CV des réalisateurs. Ce qui m'inquiétait, c'est que si je n'aimais pas le film, ce serait déprimant de devoir trouver des choses positives à dire dessus. Mais c'est finalement magnifique, et je suis très content de pouvoir en dire du bien en public.

    Lorsque vous avez rencontré les réalisateurs, leur avez-vous conseillé d'être prudents et d'éviter certains pièges, ou leur avez-vous fait une confiance aveugle ?

    Si vous n'êtes pas prêt à faire confiance aux réalisateurs qui adaptent votre livre, ne le vendez pas. Moi j'ai toujours cru en eux et le scénario, que j'ai pu voir très en amont, m'a vraiment impressionné. J'aime cette idée, simple pourtant, de voir un même acteur jouer différents rôles dans différentes époques, ethnicités et différents sexes. A partir de là j'avais vraiment hâte de découvrir le résultat, car je n'avais jamais vu quelque chose de tel. J'ai toujours eu foi en eux, surtout que je partageais leur curiosité. Scénariser, en revanche, est une autre paire de manches. Je suis romancier mais je ne me suis jamais senti à l'aise pour donner des conseils à ce niveau. Surtout à des réalisateurs tels que les Wachowski ou Tom Tykwer.

    Quand on adapte un livre, certaines modifications doivent être faites, en vue de simplifier le tout notamment. Quels changements vous semblaient nécessaires parmi ceux qui ont été faits ?

    Démonter la structure correctement, et non pas tenter de transposer le livre tel quel pour le grand écran, car ça aurait donné un livre audio illustré par des images mouvantes. Je pense qu'ils ont vraiment bien démonté la structure, comme on le ferait avec des Lego, et qu'ils l'ont très bien réassemblée par la suite : certaines briques ont été laissées de côté, mais la majorité sont inchangées. Elles ont juste été assemblées différemment, pour former un long métrage. Et si ce dernier est bon, c'est parce qu'ils ont fait quelques changements par rapport à mon livre (rires)

    Et qu'en est-il du casting ? Aviez-vous pensé à des acteurs tels que Tom Hanks ou Halle Berry en écrivant le livre ?

    Ma seule pensée liée au cinéma, quand je l'ai écrit, était : "C'est dommage, il ne deviendra jamais un film !" Du coup je n'ai pas imaginé d'acteurs pour interpréter mes personnages. Ce qui est drôle, en revanche, c'est que maintenant que j'ai vu le film, je n'arrive plus à me rappeler de quelle façon j'imaginais chacun des personnages avant. Maintenant ils ont été remplacés par Tom Hanks, Halle Berry ou Jim Broadbent dans mon esprit. Et puis s'il fallait les remplacer aujourd'hui, qui voudriez-vous voir d'autres que ces acteurs ? Qui de meilleur qu'eux ?

    Quelles sont les images et les métaphores que vous voudriez que les gens retiennent du livre et du film ?

    Il y a beaucoup de choses, dans le livre comme dans le film, mais deux me semblent particulièrement importantes : l'interconnexion entre les gens déjà. Les vies que nous vivons ne sont pas sans conséquences pour les personnes qui nous entourent. Nous sommes plus liés que nous ne le pensons. Et il y a la façon dont les gens peuvent influer sur les autres, dont une petite population peut influer sur une société entière. Mais c'est un thème qui n'est pas prêt d'être à la mode je pense.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Toronto - Traduction : Maximilien Pierrette

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