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    Odile Vuillemin : "La fin de la saison 4 de Profilage sera très étonnante..."

    A l'approche du final de la quatrième saison de "Profilage", nous avons pu rencontrer son héroïne, Odile Vuillemin. Succès de la série, amour, évolution de Chloé, fin de saison explosive et... Harlem Shake : l'actrice se confie !

    Odile Vuillemin au Festival de la Rochelle © Allociné/Raphaëlle Raux-Moreau

    Allociné : Depuis le lancement de la saison 4, "Profilage" arrive chaque semaine en tête des audiences. La série est de plus en plus suivie et aimée du public. Comment vous l'expliquez ?

    Odile Vuillemin : Oui, c'est cool ça ! Je ne sais pas... mais il est en train de se passer un truc cette année.

    Vous sentez un changement ?

    Je le sens oui, mais bon, d'un point de vue personnel, ce n'est pas moi qui fais toute la série. A un moment donné, de mon côté, ce n'était pas facile pour moi d'accepter le succès. Je ne savais pas trop comment le gérer. J'ai fait un burn out, il s'est passé plein de choses... Et là, tout se présente de façon hyper radieuse. Je pense que c'est un personnage qui est compliqué à accepter... J'ai voulu construire un personnage avec plein de défauts et, quelque part, c'est pour ça qu'il touche aussi. C'est peut-être aussi pour ça qu'il a peut-être eu du mal à être accepté car il renvoie à chacun sa part de défauts. Et en même temps, c'est rassurant parce que ce n'est pas la super-héroïne blonde à forte poitrine méga intelligente qui résout toutes les enquêtes en un clin d'oeil, qui a tout compris tout le temps et qui est plus intelligente que tout le monde. Donc ça, c'est chouette, parce qu'elle est comme tout le monde et que, malgré sa vie, pas ratée, mais bon un peu à côté (rires), [ça signifie qu'] on peut quand même réussir professionnellement... Je pense que ça, ça touche. Certaines personnes me disent, par exemple, qu'on vit les émotions que Chloé vit, ce qui est un super compliment pour moi.

    C'est vrai que c'est un personnage différent auquel on s'attache facilement...

    Quand j'ai commencé la série, je n'en pouvais plus du culte d'uniformisation à l'américaine où l'on supprimait les individualités, les populations, la particularité de chaque pays... Chaque individu est hyper précieux et quand je suis arrivée, j'ai vraiment tenu à montrer ça, je ne voulais pas faire le truc de base. De toute façon, c'est ce qu'on m'a toujours dit, c'est que j'étais trop atypique, que je ne ferais jamais de la télé, que je n'avais pas un physique assez classique, que je n'avais pas la beauté qu'il faut... Ok, merci je suis moche !

    © TF1

    Mais, au contraire, le côté atypique c'est ce que le public recherche finalement.

    Oui, les gens ont accepté ça et je pense que maintenant ils en ont un peu marre qu'on leur serve toujours la même sauce. On est en train de revenir à une espèce de normalisation où on célèbre, enfin c'est un bien grand mot, les particularités et, où chaque pays a sa culture et où l'on n'est pas tous obligé d'avoir la même. [Il y a] cette différenciation qui revient un peu au goût du jour. Je trouve ça chouette, peut-être que ça résonne avec ça...

    On dit parfois que "Profilage" est la série française la plus américaine. Qu'en pensez-vous ?

    Je comprends... [Mais] C'est difficile de répondre à cette question, je n'ai pas trop de recul. Je pense que lorsque les gens disent ça, c'est parce que, souvent, les séries françaises, sans vouloir critiquer, et bien, on n'est pas au niveau des américains. On a un peu 20 ans de retard. On commence à exploser, on commence à savoir faire mais on n'a pas leur savoir-faire et puis, surtout, souvent au niveau de l'image, ce n'est pas très chiadé. Et puis, c'est ça qui met aussi dans l'ambiance, l'image d'un film. Je pense que si les gens disent ça de [Profilage], c'est parce qu'au niveau de l'image, il y a un rythme, un truc un peu chiadé qui fait un peu à l'américaine, après ça reste des enquêtes très françaises. Donc, oui je comprends qu'on puisse se dire ça.

    Cette quatrième saison est encore plus mouvementée que les autres. On se demande où ça va s'arrêter...

    Oui, il se passe plein de choses entre l'aventure que Chloé va avoir avec ce flic des stups, la saison reprend aussi avec Chloé qui est persuadée que sa mère, morte depuis 20 ans, est en fait vivante. Elle va aussi rencontrer une petite fille et ça, ca être une espèce d'évidence pour elle, comme une reconnaissance immédiate. Pour elle, c'est sa fille, il faut absolument que ça soit sa fille, donc elle va chercher à l'adopter. Toute cette saison est marquée de ça et la fin est... Même moi, quand j'ai lu le scénario, je me suis dit : "Eh oh !"

    Donc, la fin est vraiment énorme ?

    Même moi, elle m'a surprise. Ils étaient tous à me dire : "Tu verras, il y a un cliffhanger de malade, une fin de saison incroyable". Je leur ai disais : "arrêtez, parce que là, tout le monde me fait du teasing !". Et quand j'ai lu le scénario, je me suis dis : "je ne sais pas faire, je ne sais pas jouer ça"... Mais, je n'en dirais pas plus...

    © TF1

    Vous pensez qu'on va beaucoup en parler de cette fin ?

    Oui, je crois... Enfin, ce serait chouette ! C'est très très étonnant. C'est culotté d'avoir fait ça, vraiment.

    Cette saison est aussi la saison de l'amour...

    Je pense que Chloé essaie d'aller mieux, d'avoir une histoire d'amour normale mais elle n'a pas encore tous les codes, mais, un jour, sûrement, elle va savoir comment ça marche un homme (rires).

    Il faut dire aussi que Garrel l'amène dans des extrêmes...

    Je dirais plus qu'il exacerbe la part sombre de Chloé. Il fait ressortir ça chez elle. Il y a des gens qui font sortir votre côté sympa, ceux qui ont des ondes positives. Et lui, il la pousse dans sa part sombre, il exploite cette obscurité, qui va donc ressortir un peu. Et comme Chloé, au niveau émotionnel, c'est pas toujours dans la gestion, [on peut se demander ce] qu'il va se passer...

    Est-ce que cette part sombre, on va la voir de plus en plus ?

    Elle a toujours eu cette part sombre de par son passé. Tout vient de là. Il y a un moment donné où elle peut se laisser aller à la dérive. C'est ce qui la rend touchante et profondément humaine surtout. Elle a eu son bon lot de casseroles et on a envie, moi la première, qu'elle arrive à s'en sortir. Et puis, elle n'est pas dans cette logique-là. Finalement, Chloé, même si elle tombe toujours, est dans une vraie démarche d'être heureuse, d'avancer dans sa vie, etc.

    Avec Rocher, on voit également se développer une ambiguïté qu'on ne voyait pas avant...

    Oui, mais je pense que c'est totalement inconscient. En tout cas, ce n'est pas encore arrivé au cerveau de Chloé, c'est dans le méandre de ce qu'elle ne veut pas voir. Il est hyper protecteur et ce qu'il y a de super joli, c'est qu'en gros, il a bien compris comment elle fonctionnait. Il sait que si elle a envie d'aller au casse-pipe, il ne pourra pas l'en empêcher et comme il sait qu'elle va se casser la gueule, et bien il se dit : "ok, bon on va plonger ensemble, comme ça je serai là pour la récupérer". Et ça c'est super joli.

    © TF1

    Parlons de l'épisode qui se déroule en 1945 et qui, justement, permet d'aborder cette ambiguïté autrement... (Cet épisode a été diffusé la semaine dernière sur TF1)

    L'idée de l'épisode porte sur la possibilité de la transcendance de l'amour, de la réincarnation... Est-ce que l'amour peut traverser les générations ? On retrouve Philippe et moi-même dans les rôles respectifs d'un policier et, non d'une psycho criminologue, mais une psy, en 1945. Ils se rencontrent sur une enquête et la question est de savoir si les âmes soeurs peuvent se retrouver au-delà des générations.

    Le côté privé et personnel des personnages, c'est quelque chose que vous aimez explorer ?

    J'adore... Ce n'est pas facile parce que Chloé peut aller dans tous les excès et elle ne s'en prive pas. Mais, j'adore parce que c'est toujours des challenges de comédienne, du coup je ne m'ennuie pas. A un moment donné, j'avais un peu peur de tourner vite en rond mais comme Chloé n'arrête pas de grandir et qu'il lui arrive toujours des aventures, c'est super. Les enquêtes, on en a fait une quarantaine, ce n'est pas le même travail. C'est super dur, car il faut transmettre les informations au public, il y a les monologues de Chloé... Du coup, c'est vrai que [la vie privée du personnage] c'est un peu la récompense, le cadeau et puis c'est ça que le public adore. C'est super à jouer, c'est là où tu peux faire évoluer ton personnage.

    Ce que les fans adorent c'est aussi lorsque vous communiquez avec eux. Et "Profilage" prend de plus en plus cette voie-là. Récemment, vous avez même tourné un Harlem Shake sur les plateaux, qui a ensuite été posté sur Facebook...

    Je plaide non coupable ! Ca c'est moche... On me dit qu'on va faire un Harlem Shake, je demande ce que c'est, on me montre une vidéo. Et dans la vidéo, ils sont tous déchaînés ! Ils ont les pieds sur la tête, un truc comme ça... Donc moi, je me dis : "Ok, bon faut faire un truc déchaîné", donc je fais un truc déchaîné ! Et ensuite, je vois la vidéo sur facebook, parce que je ne l'avais pas vue... Et je me dis : "Wouah, très déchaînée Odile..." Et les autres sont tranquilles, donc j'ai l'air totalement ridicule ! Bon après, je me suis défoulée... Vous m'avez vue dans toute ma splendeur (rires) !

    Le fameux Harlem Shake façon Profilage !

    Propos recueillis par Raphaëlle Raux-Moreau, le 12 septembre 2013 au Festival de la Fiction TV de la Rochelle

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