Il était temps / © Universal Pictures
Bill Nighy est sans conteste l'un des seconds rôles les plus irrésistibles du cinéma britannique. Si vous ne connaissez pas son nom, vous l'avez à coup sûr remarqué dans nombre de longs métrages : Love Actually, qui l'a révélé au grand public, mais aussi la saga Pirates des Caraïbes, celle d'Harry Potter, la trilogie Underworld ou encore Good Morning England, où il jouait un génial patron de radio pirate. L'acteur est à l'affiche cette semaine de la comédie romantique Il était temps et, soyons honnête, il s'est avéré compliqué de refuser une rencontre "so british" avec ce gentleman dans le salon feutré d'un hôtel parisien. Ses débuts, son amour de la France (et d'Isabelle Hupert, surtout !), du rock, des méchants... Bill Nighy se confie pour AlloCiné. (Propos recueillis par Clément Cuyer)
Paris et les premiers rêves...
"J'ai habité Paris pendant quelques mois, à 16 ou 17 ans. En fait, on va plutôt dire que j'ai fui vers Paris pour quitter le domicile familial. De toutes façons, à cet âge-là, j'étais prêt à aller un peu partout, et Paris semblait être l'endroit le plus glamour ! C'était une chouette période. J'y ai fait un peu de journalisme, car ça me semblait être le meilleur chemin pour ensuite devenir écrivain, qui était mon rêve à l'époque. J'étais un peu rebelle, un peu désordonné dans ma tête, mais j'étais plein de rêves, et plus que tout, j'adorais lire. Mais comme ça demande beaucoup de courage d'écrire, j'ai un peu dévié du chemin tracé quand quelqu'un m'a suggéré de faire une école de théâtre. Et ma carrière a vraiment commencé..."
Petits meurtres à l'anglaise/ © Rezo Films
Jean Rochefort, Isabelle Huppert,... : "Je vous aime" !
"J'ai joué dans Petits meurtres à l'Anglaise, le remake de Cible émouvante. J'adore Jean Rochefort et je peux vous dire que j'avais un sacré trac à l'idée de jouer un rôle qu'il avait joué. J'ai essayé de faire de mon mieux. Sinon, j'ai une vraie passion pour Isabelle Huppert, comme tout le monde, je pense... Je l'adore, elle a du génie. Je suis un peu amoureux d'elle, en fait ! (rires) Je l'ai rencontré une fois, elle avait été charmante, et je crois qu'elle avait senti que j'étais un peu troublé ! (rires) Sinon, je vais voir beaucoup de films français. A Londres, j'ai toujours beaucoup aimé voir des films français, avec Daniel Auteuil, Emmanuelle Béart, Isabelle Adjani... J'adore votre cinéma."
L'expérience du "Seigneur des Anneaux"
"Et oui, j'ai joué dans "Le Seigneur des Anneaux" ! (rires) En fait, j'ai joué le personnage de Sam dans l'adaptation radiophonique de l'histoire, pour la BBC, en 1981 ! Je ne suis pas sûr, mais je crois que Peter Jackson a donné le coffret du programme aux acteurs de son film. C’était un programme que les gens écoutaient beaucoup en voiture, en famille, au début des années 80. C'est fou, mais encore aujourd'hui, les gens me parlent beaucoup de cette expérience. C’est vraiment un phénomène."
Love Actually / © Mars Distribution
La reconnaissance tardive
"Avec Love Actually, Richard Curtis m'a fait un joli cadeau et m'a fait accéder à la renommée. C'est très sympa, mais tout allait très bien avant ce film également. J'avais déjà une belle carrière. Et puis bon, ça me va d'avoir connu le succès à la cinquantaine. Des jeunes arrivent à gérer la gloire très tôt, mais moi, honnêtement, je pense que je n’aurais pas pu. Vous savez, quand j’étais jeune, ma vie, c'était un peu un gigantesque bordel ! (rires) Je ne veux même pas imaginer ce que ça aurait été si j'avais connu le succès à cette période ! Donc, à ce niveau-là, pas de regrets, franchement. Le succès à la cinquantaine, ça me va !"
Good Morning England / © StudioCanal
Un acteur rock'n'roll
"J'adore le rock. Je suis un grand fan de ces énormes stars britanniques que sont Mick Jagger, Led Zeppelin ou encore les Who... Avec cet amour immodéré pour le rock, vous imaginez que j'étais ravi de faire ma rock-star dans Good Morning England ! (rires) J'ai personnellement vécu l’explosion rock des années 70, toute cette époque des radios libres. C'était donc une opportunité assez unique de retrouver ce ton dans un film."
Jouer les méchants
"C'est un exercice particulièrement amusant. C'est très fun. Même si sur le moment, il arrive que vous vous trouviez un peu ridicule sur le plateau, comme pour Pirates des Caraïbes, où pour jouer le personnage de Davy Jones, j'étais, comment dire, en pyjama avec des électrodes devant un fond vert ! (rires) Mais bon, c'est super, je suis toujours partant pour ce genre d'expérience. Jouer le chef d'une tribu de vampires dans Underworld, par exemple, j'adore. Franchement, c'est marrant à jouer ! Et puis ça m'a permis de me faire la connaissance de personnes charmantes, Kate Beckinsale et son compagnon Len Wiseman, que j'ai ensuite retrouvés sur Total Recall Mémoires Programmées."
Underworld 3 : le soulèvement des Lycans / © Screen Gems Inc.
Pas de regrets
"Il était temps est une comédie romantique mais pas seulement, c'est aussi fantastique et dramatique. C'est un film qui montre une famille heureuse, je trouve que ça fait du bien. Et c'est un film qui pose de belles questions sur la vie, notamment sur les regrets qu'on a tous en chacun de nous. Aurais-je du faire ça ? N'aurais-je pas du faire ça ? Personnellement, je suis comme tout le monde, il y a des choses que je regrette d'avoit faites ou pas dans ma vie. Mais je ne regrette pas de manière active. J'ai eu beaucoup, beaucoup de chance dans ma vie. Aujourd'hui, je suis pleinement heureux."
Bill Nighy révèle l'incroyable secret du film "Il était temps" à son fils :
