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    "Le Cinquième pouvoir" : Benedict Cumberbatch est Julian Assange ! [INTERVIEW]

    Avant "Le Hobbit" et la saison 3 de "Sherlock", Benedict Cumberbatch est aujourd'hui à l'affiche du "Cinquième pouvoir", dans lequel il incarne Julian Assange. Un personnage controversé qu'il n'a pas pu rencontrer pour le film, comme il nous l'a expliqué en interview à Toronto.

    Acteur parmi les plus demandés du moment, Benedict Cumberbatch est aujourd'hui Julian Assange dans Cinquième pouvoir, qui revient sur la création de WikiLeaks. Un rôle que le héros de Sherlock a pris à bras le corps, mais sans avoir pu rencontrer le personnage controversé qu'il incarne, comme il nous l'a expliqué au cours du Festival de Toronto, où le long métrage de Bill Condon était présenté.

    Allociné : Qu'est-ce qui vous a attiré sur ce projet, et quels ont été vos défis avec ce film et ce rôle ?

    Benedict Cumberbatch : Je me suis d'abord retrouvé dans la position de l'acteur à qui l'on offre le rôle principal, ce qui m'a beaucoup flatté. Et j'étais intrigué par le sujet sur WikiLeaks, mais le défi lorsque l'on incarne un personnage dont on connaît très bien l'image publique qu'il présente, celle de cet homme doué et qui parle de façon intelligente, c'est de chercher ce qu'il y a derrière. J'ai donc essayé de le rencontrer. Je voulais être dans la même pièce que lui car c'est toujours plus facile de travailler ainsi, quand la personne est encore en vie, et je trouve même impoli de ne pas demander à voir la personne quand elle respire encore.

    Mais, pour des raisons qu'il a remarquablement bien formulées, Julian Assange n'a pas voulu être impliqué dans le film qu'il trouvait trop partial et capable de lui faire du tort ainsi qu'à son association et ceux qui y sont liés. J'ai quand même essayé en précisant que je ne cherchais pas à le diffamer et que je voulais aller au-delà du scénario, afin de composer un portrait nuancé de lui. Ce qui aurait été dans la lignée du film qui, à mon sens, ne repose pas sur une simple opinion, mais expose des arguments très complexes sur un sujet qui ne l'est pas moins.

    Quel aspect de Julian Assange a été le plus difficile à reproduire ?

    Je dirais la voix, et pas seulement l'accent australien. Sa façon de parler et de s'exprimer était compliquée à reproduire. Et même si l'on dispose d'une quantité incroyable d'images sur lesquelles on le voit parler, l'idée était d'aller au-delà et d'imaginer comment il était hors-caméra. Si j'avais pu le rencontrer, j'aurais été plus aidé, mais je pense qu'il est assez intelligent pour ne pas trop en révéler à son sujet, et qu'il m'aurait défié, vu la nature du projet et le point de vue qu'il en avait, plutôt que de dire ce qui le faisait tiquer.

    Et avant d'effectuer ce travail, je me suis plongé dans sa biographie non-autorisée afin de glaner des informations grâce aux gens qui l'avaient rencontré, ce qui m'a rappelé que beaucoup de gens, avec des idées très différentes, étaient impliqués dans cette organisation. J'ai donc cherché à imaginer sa perspective, et à la mélanger avec le point de vue des autres.

    Que vous a apporté "Le Cinquième pouvoir", et qu'espérez-vous qu'il apporte aux spectateurs ?

    J'aimerais que le gens viennent voir le film et qu'il soit le point de départ d'une conversation qui puisse durer, au-delà du long métrage. Toutes les révélations qu'il contient ne vont pas s'en aller comme ça.

    Êtes-vous effrayé par internet, et tout ce qu'il peut révéler ou diffuser comme fausses informations ?

    Ça a toujours été comme ça car nous avons un nouveau flot d'informations plus rapides avec internet. Parvenir à garder le bon équilibre est quelque chose de très difficile, mais les rumeurs se propagent et des suppositions deviennent des faits. Ça change très vite. Mais je pense que nous avons assez de jugeotte maintenant et nous ne croyons pas tout ce que l'on voit et qui est basé sur n'importe quelle rumeur, surtout celles qui ont entouré certains projets ces derniers jours et semaines. Ça n'a pas de sens.

    Ceci dit, le journalisme d'investigation a toujours cherché la vérité en respectant le traditionnel quatrième pouvoir [qui désigne la presse et les médias et regroupe les différents moyens de communication, ndlr], et ça se poursuit encore aujourd'hui car nous en avons besoin. Le cinquième pouvoir [qui comprend notamment internet, ndlr] ne va pas prende le pas sur le quatrième car ils se complètent.

    Julian Assange s'est d'ailleurs allié avec des médias grand public pour tenter de faire comprendre des choses qui échappent à beaucoup. Il y aura toujours de la place pour disséminer rapidement certaines choses sur internet. Mais internet est une chose fantastique, aussi bonne que mauvaise. Et j'aime penser que sa complexité renvoie à celle de l'histoire du film et à son personnage principal.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier à Toronto - Traduction : Maximilien Pierrette

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