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    Quand Steven Spielberg écrit à Dwayne Johnson

    Quand les talents du cinéma prennent la plume pour écrire des lettres, ca donne parfois une prose étonnante, parfois drôle, touchante, sèche, perplexe, lucide ou enragée. Voici quelques exemples.

    "Le gouvernement va-t-il sacrifier le cinéma en amputant encore le CNC ?"

    En 2013, Michel Hazanavicius se révoltait contre l’annonce d’une nouvelle coupe budgétaire dans les crédits alloués au CNC. Excédé par ce qu’il considère comme un manque de considération envers le cinéma français, le réalisateur prend la plume et s’adresse directement au Président de la République pour tenter de sauver la fameuse "exception culturelle française". The Search, le nouveau film du cinéaste, est en compétition officielle au Festival de Cannes 2014.

    Monsieur le Président,

    Nous venons d’apprendre avec stupéfaction que le budget consacré à la culture serait à nouveau en baisse et que les préconisations du ministre du Budget, soumises dans quelques jours à l’arbitrage du premier ministre,incluraient une réduction drastique du budget du Centre national de lacinématographie.

    Pourquoi devons-nous être en permanence les témoins d’actes qui viennent systématiquement contredire vos engagements? Il est très surprenant qu’au lendemain d’une victoire politique du gouvernement sur la Commission européenne pour le respect de l’exception culturelle, les moyens permettant de mettre en place cette politique utile et ambitieuse soient refusés. C’est d’autant plus surprenant que ce projet budgétaire s’appuie sur un seul rapport, celui de monsieur Queyranne, qui témoigne d’une incompréhension flagrante du rôle et du fonctionnement du CNC. Nous tenons à vous rappeler que le CNC permet de maintenir l’équilibre sans cesse menacé entre la dimension artisanale de la création cinématographique et sa dimension industrielle. Il concourt à la vitalité du cinéma français et du cinéma européen. Il coordonne les efforts de tous les secteurs de l’audiovisuel pour préserver et développer les emplois qui, rappelons-le, sont intimement liés à la capacité de concevoir, de produire, de distribuer, de vendre et de lutter ensemble pour le maintien et l’épanouissement du cinéma.

    Le CNC nous est envié par bien des pays qui n’ont pas pu, comme le nôtre, se doter de cet organisme puissamment efficace, essentiellement financé parle fonds de soutien, et dont la qualité redistributive et régulatrice est incontestable. Elle n’est d’ailleurs pas contestée, si ce n’est par les tenants de l’ultralibéralisme. Ces missions sont toutes génératrices d’emplois. Elles sont le socle historique du cinéma français, et concourent aussi à l’épanouissement du cinéma européen.

    Si ces redistributions budgétaires étaient opérées, la politique de soutien cinématographique défendue par tous les présidents de la République successifs, jusqu’à votre prédécesseur, serait profondément remise en cause. Cela fragiliserait considérablement un secteur industriel qui a toujours donné des gages de réussite tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Déjà,l’année dernière, un prélèvement de 150 millions d’euros a été fait sur les fonds du CNC. Dans le cadre des efforts demandés à tous face à la "crise",un effort de solidarité important a été consenti par notre secteur vivant et bénéficiaire. Ce prélèvement devait être exceptionnel. C’est sur la foi de cette promesse qu’il a été accepté sans trop de réticences...

    [...]

    Lire la lettre en intégralité sur le site deslettres

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