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    Mystères à Hollywood ! Bob Crane, le Sex Addict
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Si Hollywood est une machine à créer du rêve, l'envers du décor est parfois sordide, avec son lot d'énigmes non résolues. Cette semaine, plongée dans la double vie du héros de la série "Papa Schultz" : Bob Crane.

    Si Hollywood est une machine à créer du rêve, l'envers du décor est parfois sordide, avec son lot d'énigmes et d'affaires criminelles non résolues. Cette semaine, plongée de notre série feuilletonnante dans la double vie du héros de la série Papa Schultz: Bob Crane.

    Bob Crane, le Sex Addict

    Qui était-il ?

    Né en 1928, Bob Crane est devenu acteur sur le tard, à l'âge de 33 ans. Il décrocha un rôle dans The Donna Reed Show, de 1963 à 1965, puis enchaîna avec le rôle-titre du Colonel Robert Hogan, qui fit sa gloire, dans la série Papa Schultz, de 1965 à 1971. Il tenta bien une poignée d'incursions au cinéma, mais sans succès. Acteur de séries TV reconnu bien sous tous rapports côté feux de la rampe, l'oeil toujours malicieux et le sourire en coin, Crane affichait en revanche côté coulisses une facette plus sordide. C'était un authentique Sex Addict collectionnant les femmes comme des trophées, et consommateur frénétique de pornographie.

    Lorsque la série Papa Schultz s'arrêta, sa boulimie de sexe augumenta. Il était régulièrement vu sortant de Night-Clubs aux bras de deux ou trois femmes. Il avait aussi des tendances SM, pratiquait la domination et la soumission, en rendant régulièrement visite à une maîtresse SM. Avec l'argent gagné sur la série Papa Schultz, il financa d'ailleurs la construction de quelques "donjons" SM chez certains de ses amis : il pouvait ainsi assouvir quand il voulait ses désirs de SM et de Bondage.

    Déçu et frustré par la manière dont sa carrière s'embourbait dans la période post Papa Schultz en dépit d'une poignée de rôles, Bob Crane développa alors un besoin irrépressible de garder des traces de ses exploits sexuels, pour mieux rassurer son ego. Avec l'aide d'un ami, John Carpenter, vendeur de matériel électronique qui lui fournit une caméra, il se mit alors à filmer ses ébats et photographier toutes les femmes nues qui passaient entre ses mains. Crane conservait précieusement son album de photos obscènes, et le montrait à peu près à n'importe qui, sans s'embarrasser des réactions choquées que cela pouvait susciter.

    L'affaire

    Le corps de Bob Crane fut retrouvé dans l'appartement d'un hôtel situé à Scottsdale, dans l'Arizona, le 29 juin 1978. La Police ne tarda pas à découvrir l'horrible vérité : il fut sauvagement battu à mort. Le tueur avait en prime enroulé un câble électrique autour du cou de la victime pour l'étrangler et sans doute finir le travail. La police pensa que l'instrument de mise à mort était...un pied de caméra.

    Les théories

    Plusieures hypthèses furent avancées. On estima que le crime aurait pu être le fait d'une épouse jalouse ou du petit ami de l'une des femmes qui défilaient dans la chambre toujours ouverte de Bob. La vengeance de quelqu'un qui aurait été filmé sans son consentement ? John Carpenter était bien entendu sur la liste des suspects : il ne se contentait pas de filmer les ébats de son ami, mais participait régulièrement. Selon des témoins, les deux hommes se seraient disputés quelques jours avant le meurtre. Certains affirmèrent que Carpenter était bisexuel, et nourrissait des fantasmes sur Bob Crane; mais ce dernier, hétérosexuel, aurait contrarié ses avances.

    Dans les jours qui suivirent, le comportement suspect de John Carpenter alimenta les soupçons de la Police. Ce dernier quitta précipitamment Scottsdale pour Los Angeles, et manifesta un étrange détachement lorsqu'on l'interrogea sur le destin de son infortuné compagnon de bacchanales. Lorsque la Police l'interrogea sur la présence de sang trouvé dans sa voiture de location, Carpenter fut incapable de l'expliquer. Mais, à l'époque, les tests ADN n'existaient pas : la Police ne fut pas en mesure de prouver que ce sang appartenait à Bob Crane.

    Où en est-on ?

    En dépit d'un faisceau d'éléments troublants qui désignaient Carpenter comme le coupable idéal, la Police manquait de preuves l'accusant formellement. L'affaire Bob Crane fut réouverte en 1992, lorsque la Police trouva un expert pouvant témoigner que les tâches de sang relevées dans le véhicule de location de Carpenter contenait...des résidus de matière cervicale. Traduit en justice pour meurtre en juin 1992, il fut finalement acquitté en 1994 : l'identification de matière cervicale ne put être établie de manière formelle, et les preuves liées au crime n'avaient en outre pas été assez bien conservées, au point de devenir inutilisables. Jusqu'à son décès en 1998, John Carpenter clamera son innocence. 

    L'affaire Bob Crane reste à ce jour officiellement non résolue.

    Ci-dessous, la bande-annonce du (bon) film Auto Focus de Paul Schrader, qui revient justement sur l'histoire de Bob Crane.

     

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