Mon compte
    Freaks, Murder Ball, Le 8e jour...Acteurs au-delà du handicap
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    De nombreux films mettent en scène de vrais acteurs handicapés, avec pudeur et sans verser dans le pathos. Une leçon de courage et de dignité en dix films, à l'occasion de la journée internationale des personnes handicapées.

    Kenny (1988)

    De quoi ça parle ?

    Kenny, treize ans, vit dans un quartier ouvrier de Pittsburgh entouré de sa famille. Kenny n'est pas tout a fait un enfant comme les autres. Souffrant d'une agénésie à la naissance, il a été amputé des jambes et du bassin, avant qu'on ne lui reconstruise une partie de la colonne vertébrale. Mais tout cela ne l'empêche pas de tenter de mener une vie normale et de se déplacer avec agilité a l'aide de ses mains. Son univers et celui de sa famille est bouleversé le jour où une équipe de télévision vient le filmer lui et ses proches...

    Pour aller plus loin...

    Réalisé par le cinéaste québécquois Claude Gagnon, Kenny remporta un énorme succès au Québec, attirant plus de 277.000 spectateurs. Le film révéla surtout le destin et la force de caractère de Kenny Easterday, passé de l'obscurité à la lumière grâce à ce film. Âgé de 12 ans à l'époque du tournage, Kenny a toujours refusé de marcher avec des prothèses jusqu'à son décès, survenu en février 2016. Il était également marié et père d'une fille. Belle revanche sur la vie alors que les médecins spécialistes de l'époque ne lui donnait pas une espérance de vie au-delà de 21 ans.

    Dans une interviews réalisée au moment de la sortie du film, le réalisateur évoquait ainsi la génèse d'un film auquel il ne croyait pas du tout. Du moins, au début. "En novembre 1985, j’ai rencontré un producteur et lui ait dit que ce genre de ce sujet ne m’intéressait pas. Il m’a cependant remis de la documentation et le lendemain il me contactait de nouveau. Je n’étais pas intéressé de faire un film avec une personne handicapée. Toutefois, je l’ai rencontré et j’ai vu des vidéos. J’ai lu des textes sur Kenny. Je trouvais qu’il y avait quelque chose de vraiment particulier dans son regard. Je n’arrivais pas à le définir. J’avais l’impression qu’il y avait une magie, un mystère chez lui.

    Dans tous les reportages que j’ai vus, Kenny avait l’air plutôt insignifiant. On ne lui donnait pas la parole […] Beaucoup de choses m’inquiétaient. D’ailleurs, dès que j’ai commencé à parler du sujet, les gens disaient qu’il s’agissait d’un film pour la télévision, donc d’un documentaire. Personne ne pouvait imaginer que l’on pouvait faire un long métrage de fiction sur un sujet pareil. Cela me gênait beaucoup. J’avais donc décider de laisser tomber. Cependant, j’ai dit au producteur : "si je rencontre Kenny à Pittsburg, je prendrai alors une décision" […]

    Je ne savais pas comment aborder cette œuvre de fiction. En fait, j’avais peur. Peur de tomber dans le sensationnalisme, je ne voulais surtout pas faire l’enfant de cirque, ni un film à violons pour faire pleurer tout le monde. […] Puis je me suis dit que je n’avais pas le droit de réagir de cette façon uniquement par crainte, qu’il était sans doute possible de relever ce défi".

    Ci-dessous, un extrait du documentaire que la chaîne TLC a consacré en 2010 à Kenny Easterday :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top