
De son ascension fulgurante grâce à son rôle dans le film pornographique Gorge profonde à sa reconversion dans le féminisme militant, en passant par ses liens sordides avec un mari proxénète pour finir sa vie sans le sou dans un accident de voiture, la trajectoire de Linda Susan Boreman, alias Linda Lovelace, est pathétique.
Après l'immense succès de Gorge profonde dont on fête les 40 ans cette semaine et qui fait d'elle une vedette, Linda Lovelace tourne encore quelques films X, comme dans la suite Gorge profonde 2 (1974), The Confessions of Linda Lovelace (id.) et Linda Lovelace for President (1975); trois films bâtis sur son statut de star. Elle prend également la pose dans des revues érotiques comme Playboy. Mais la comédienne préfère se retirer du X business alors en pleine effervescence pour se convertir au féminisme.
En 1980, elle écrit Ordeal, une autobiographie dans laquelle elle désavoue Gorge profonde, expliquant que son ancien mari l'avait forcée sous la menace d'un revolver à exécuter certaines scènes. Un témoignage que viendra contredire le documentaire Inside Deep Throat en 2005 : le réalisateur Gerard Damiano et l'acteur Harry Reems, interviewés, affirment que Linda Boreman n'a pas été forcée à participer au film et qu'ils n'ont jamais vu d'armes à feu sur les lieux du tournage. Quoi qu'il en soit, elle continue sa croisade : en 1986, elle témoigne devant la commission du procureur général Edwin Meese visant à lutter contre la pornographie.
Pour l'ex actrice porno repentie, les années qui suivent sont très difficiles. Subissant une greffe du foie en 1987, elle est aussi obligée de faire divers boulots pour subsister, comme secrétaire le jour et femme de ménage la nuit. En avril 2002, elle est victime d'un accident de voiture. Transportée d'urgence à l'hôpital de Boulder, dans le Colorado, elle succombe le 22 du même mois des suites de ses blessures, à l'âge de 53 ans.
Quand Lovelace s'incarne dans la peau de...