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    Vincent Macaigne : "Une histoire américaine est le genre de projet que l'on peut faire quand on est encore jeune"
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Déjà présent à New York, le temps d'un segment de "Eden", Vincent Macaigne y retourne pour "Une histoire américaine", court métrage devenu long, projet né sur un coup de tête et dont il nous parle.

    UFO Distribution

    Vu dans Tonerre, Tristesse Club et Eden en 2014, Vincent Macaigne sera "seulement" à l'affiche de 2 longs métrages cette année : Les Deux amis, réalisé par Louis Garrel et dont il nous parle en bas de cet article ; et Une histoire américaine. Extension du court métrage Kingston Avenue, le film d'Armel Hostiou est interprété et co-écrit par le comédien, qui nous a raconté cette aventure à la veille de son départ en Pologne pour tourner Les Innocentes d'Anne Fontaine.

    AlloCiné : Comment est né ce projet sur lequel vous êtes à la fois acteur et co-scénariste ?

    Vincent Macaigne : On a eu l'idée de partir à New York pour faire un film. Pas à l'arrache, mais sur un geste comme ça : entre la décision prise avec Armel, l'écriture de la trame et notre arrivée à New York, il a dû se passer 2 ou 3 semaines. C'était assez rapide car l'idée était de partir pour trouver une énergie.

    Est-ce que le tournage a coïncidé avec celui de "Eden", dont une partie se déroule à New York ?

    Pour la deuxième partie, oui, car nous l'avons tourné en 2 fois : la première a été faite il y a quelques années, et on a ensuite profité du fait que je sois à New York pour Eden pour finir le film, car nous voulions faire une deuxième partie avec ce personnage qui avait un peu veilli et se retrouvait comme bloqué dans New York. Mais la première partie a été tournée bien avant : Armel est venu me voir à Grenoble alors que j'étais en tournée avec la pièce que je mettais en scène, et c'est à ce moment que nous avons écrit la trame et le scénario.

    J'ai ensuite réécrit des dialogues en cours de route, nous avons ajouté des idées sur place, puisqu'il y a eu 2-3 semaines entre l'idée de faire un film à New York et le premier jour de tournage, avec la trame écrite. Ça a été très rapide, mais ce n'est pas un film improvisé pour autant, car beaucoup d'idées et d'envies étaient écrites à l'avance. Seule l'idée de base a été improvisée.

    Si on y va pas maintenant, on ne le fera plus

    Les tâches d'écriture étaient-elles réparties entre vous deux ?

    Nous avions tous deux des envies et il y avait quelques moments où j'improvisais en rajoutant des choses que je pensais être adaptées à la scène en question, ou des dialogues que j'ai un peu réécrits. Du coup ça se répartissait assez naturellement, en sachant que nous avions une toute petite équipe. Ça n'était même pas une vraie équipe de tournage car nous étions 4 : un chef op', un assistant, Armel et moi, en plus des acteurs. Armel était focalisé sur les plans et moi je prenais les comédiens en charge. C'était naturel mais il n'y a pas eu de répartition des rôles à l'avance. On va dire qu'on a fait comme on a pu, et il y a même des moments où nous avons tous participé à la déco.

    Quel est le principal défi lorsque l'on écrit pour soi-même ?

    C'est compliqué à dire. Vu que nous sommes partis sur un geste avec Armel, ça n'est pas comme si j'écrivais un film pour moi. Nous nous sommes dit : "Faisons un film, on a un peu de temps de libre. Si on y va pas maintenant, on ne le fera plus." C'est le genre de projet que l'on peut faire quand on est encore jeune. Mais l'idée n'était pas que je m'écrive un rôle. Il s'agissait plutôt de faire un film, et il s'avère que j'ai dû l'écrire en même temps qu'Armel et en fonction de nos envies.

    Il a par exemple voulu qu'il y ait une arnaque dans un hippodrome, donc nous avons mis en place une histoire qui permettait d'intégrer ça. J'ai donc moins l'impression de m'être écrit un rôle que d'être parti sur un projet, dont l'histoire est née rapidement. C'est dur à expliquer mais c'est aussi ce qui est marrant dans le film.

    UFO Distribution

    Il y a quelques similitudes entre votre personnage et celui que vous avez joué dans "Tonnerre", au niveau de l'obsession sentimentale notamment. Voyez-vous Vincent comme un prolongement de Maxime ?

    En fait la majorité d'Une histoire américaine a été tournée avant Tonnerre. C'est un "vieux" film, car le court métrage Kingston Avenue est antérieur. Il y a certes des points en commun entre les deux personnages, mais je ne vois pas l'un comme une variation de l'autre, surtout que le tournage en 2 parties est censé refléter 2 époques différentes.

    Mais je ne trouve pas que les personnages soient proches sur le plan de l'obsession : dans Tonnerre il y a une forme de jalousie et de séduction, alors que là c'est vraiment l'histoire d'un mec qui reste coincé dans une ville. L'idée était surtout de raconter comment un personnage peut être coincé dans un lieu, mais sans qu'il y ait de jalousie, car il accepte totalement sa rupture. Il est même résigné par rapport à sa beauté, sa séduction. Il y a ici une dimension tragique moins présente que dans Tonnerre, qui est plus concret, même si l'on peut éventuellement dire que mes 2 personnages se rejoignent sur le plan de la folie amoureuse.

    Que pouvez-vous nous dire sur votre prochain film, "Les Innoncentes" d'Anne Fontaine, et votre rôle dedans ?

    Je joue un docteur qui aide des infirmières à accoucher des bonnes soeurs qui ont été violées. Donc ça n'est pas très réjouissant comme sujet (rires) Il y a quand même quelque chose qui peut être assez beau dans le film, dans le thème principal et sur la foi. Je n'ai pour l'instant vu que des photos, donc je suis dans l'imaginaire par rapport à ce projet.

    Parti tourner le film en Pologne le lendemain de cette interview, Vincent Macaigne nous a également précisé que Les Deux amis, premier long métrage réalisé par Louis Garrel, était tourné et en montage : "Mais il n'en est qu'au début, donc ça ne sortira pas dans le mois prochain", a-t-il ensuite ajouté, avant de confirmer qu'il s'agirait bien d'une adaptation des "Caprices de Marianne" d'Alfred de Musset. Ou plutôt "une adaptation très très très libre."

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Paris le 31 janvier 2015

    Vincent Macaigne perdu à New York dans "Une histoire américaine" :

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