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    De Mad Max à Fury Road : une saga culte en 55 anecdotes !

    30 ans pile après Mel Gibson, Tom Hardy enfile la tenue de Max Rockatansky alias "Mad Max", dans une renaissance folle furieuse de la saga orchestrée par son géniteur, George Miller, qui sort en DVD / Blu-ray. Retour en anecdotes sur une saga culte.

    - Une tenue de cuir en guise de poncho, un canon scié en guise de colt, un Interceptor cabossé en guise de destrier : à y regarder de plus près, Mad Max 2 est un véritable western moderne, empruntant énormément aux codes du genre et notamment au personnage de Clint Eastwood dans L’Homme des hautes plaines ou Pour une poignée de dollars. "Je me souviens à quel point Clint Eastwood était bon dans le rôle de l’homme sans nom dans ces westerns spaghettis", expliquait ainsi Mel Gibson au moment de la sortie de Mad Max 2. "C’est ce qu’est Max. Il a tout perdu de son passé : sa famille, son chien, son identité. Il n’a plus de passé. Il débarque de nulle part, fait le boulot et disparaît à nouveau. J’aime ça. Il y a quelque chose de romantique dans cette approche, qui trouve un écho en moi".

    - A l’instar de George Lucas pour Star Wars, George Miller et son coscénariste Terry Hayes (ancien journaliste/producteur de radio, engagé pour la novélisation du premier Mad Max) ont puisé dans l’ouvrage Le Héros aux mille et un visages (The Hero with a Thousand Faces) du spécialiste des mythes Joseph Campbell, afin de construire le Max de Mad Max 2. Au-delà de la qualité cinématographique du long métrage, ceci peut expliquer pourquoi ce second volet a connu un tel succès à travers le monde et pourquoi le personnage a autant marqué la culture populaire.

    - Avec 4 millions de dollars australiens de budget (soit dix fois plus que le premier opus), Mad Max 2 était (à l’époque), le film australien le plus cher jamais produit. L’un des principaux postes de dépense fut le décor (le plus cher jamais construit pour un film australien, là encore), la raffinerie bâtie dans le désert de Broken Hill (où il plut pour la première fois en quatre ans au moment du tournage, retardant la production d’une semaine !). Cet impressionnant décor fut détruit le 22 juillet 1981 dans le cadre d’une explosion telle que les plateaux de tournage du pays n’en avait jamais connue (décidément !). Pour obtenir l’effet souhaité par George Miller -une boule de feu verticale accompagnée d’une expulsion horizontale de débris-, l’équipe pyrotechnique dut combiner différentes techniques et coordonner les détonations. Les restes du décor seront ensuite retirés et la plaine rasée au bulldozer afin de la remettre dans son état original.

    - Deux cascades (très impressionnantes) de Mad Max 2 ont failli coûter la vie aux casse-cous impliqués. Durant l’épique poursuite du film, un motard tournoie dans les airs après avoir heurté une voiture en plein vol : le plan est d’un réalisme saisissant… et c’est normal, puisqu’il s’agissait d’un véritable accident. Le cascadeur, Guy Norris, était censé "survoler" la carcasse sans la toucher, mais la heurta au passage, provoquant une rotation imprévue et incontrôlable. Il se brisa la jambe (une broche métallique, posée après un précédent accident, sera pliée par l’impact !) et la séquence, plus que convaincante, fut au final conservée au montage. Quelques temps plus tard, ce sera au tour du coordinateur des cascades Max Aspin d’être impliqué dans une cascade à l’issue plus dramatique que prévue (le crash de sa voiture dans une pile de carcasses de véhicules). Ses blessures le priveront du reste du tournage.

    - Dans une première version du scénario de Mad Max 2, le Seigneur Humungus ("Prince de la Paix et de la Guerre, Grand Ayatollah des Plaines et des Montagnes", pour les fans), chef des pillards, devait prendre les traits du partenaire de Max, Jim Goose, laissé gravement brûlé par les motards du premier volet. Pour composer son costume et ceux de sa Légion, les costumiers allèrent se fournir dans des surplus, des boutiques de vêtements d’occasion, d’articles sportifs… et des magasins proposant des articles SM. Sous le masque de Humungus, on retrouve le colosse suédois Kjell Nilsson, ex-entraîneur de l’équipe australienne d’haltérophilie. Pour l’anecdote, même si la musique et les bruits de moteur couvrent ses paroles, sachez que durant la nuit de tempête où il met ses prisonniers à mort avec son gang, l’acteur déclame le poème "Le Roi des Aulnes" de Goethe !

    - Vernon Wells, inoubliable interprète du motard psychotique Wez dans Mad Max 2, a été découvert sur scène en Australie, dans le rôle d’un homosexuel dans la pièce de théâtre Rosanna à laquelle assistait la femme de George Miller. Son interprétation dans Mad Max 2 aura tellement marqué les spectateurs (et les professionnels) qu’il eut par la suite du mal à s’imposer autrement que dans des rôles de méchants psychopathes, si possible vêtus de cuir et de chaînes (il raconte ainsi que les directeurs de casting hollywoodiens s’attendaient à le voir débarquer ainsi à chaque essai !).

    Ce costume marquant a une vraie raison d’être selon George Miller, connu pour attacher une grande importance aux détails : "Nous n’avons pas décidé dès le départ de lui donner un look punk saupoudré d’éléments SM. L’idée était de voir les choses du point de vue du personnage, quelqu’un qui déciderait de devenir un guerrier. Dans cette optique, il aurait besoin d’une moto, pour être plus mobile mais aussi parce qu’elle consomme moins d’essence qu’une voiture. Il aurait besoin de se protéger, donc il trouverait des armes. S’il peut facilement trouver une arme à feu, les balles viendraient rapidement à manquer. Il opte donc plutôt pour une sorte d’arbalète qu’il attache à son bras. Ainsi, il peut facilement tirer même quand il conduit. Il aurait besoin d’être effrayant, pour faire peur aux gens qu’il croise et ne pas avoir à se battre. C’est pourquoi il opte pour ces plumes de guerrier". (Starlog 98, Septembre 1985) Pour le clin d’œil, Vernon Wells reprendra son rôle de Wez –ou presque– dans la comédie Une Créature de rêve en 1985, comme le montre la capture d'écran ci-dessous :

    - La scène d’ouverture de Mad Max 2  (après le prologue) devait être quelque peu différente. Dans la version finale, elle débute sur un plan de Max, au volant de son Interceptor, poursuivi par Wez et ses hommes. Le film devait initialement débuter sur une ferme pillée par ces derniers, les habitants ayant été préalablement pendus aux arbres : entendant son moteur caractéristique et voyant passer la voiture de Max, et Wez se lançait alors à sa poursuite.

    - Le chien de Max dans Mad Max 2 (un bouvier australien) a été déniché dans un refuge de Yagoona, la veille d’être piqué. Dressé par l’équipe, il tourna avec du coton dans les oreilles, ne supportant pas le rugissement des moteurs. Il sera finalement adopté par le coordinateur des cascades Max Aspin à la fin du tournage. Dans le magazine Starlog 98, publié en septembre 1985, George Miller justifie ainsi la présence du chien : "Max ne veut plus rien avoir à faire avec les humains. Il survit au jour le jour car il a cette capacité de le faire, mais il n’a pas de compagnon. En fait, il n’a même pas besoin du chien comme compagnon… mais pour pouvoir dormir sans risque. La plupart des bushmen australiens ont ce type de chiens. Si Max a un chien, de notre point de vue, c’est pour avoir un système d’alarme fiable en échange d’un peu de nourriture". En parlant de nourriture, la boîte pour chien dégustée par le toutou (et par Max) est une marque imaginaire, inventée pour le film : Dinki-Di Dog Food, qu’on pourrait traduire par "Véritable Nourriture pour Chien" en argot australien.

    - L’enfant sauvage de Mad Max 2 s’inspire des enfants abandonnés dans les rues de Saigon, pendant la guerre du Vietnam. « Plonger des enfants dans ce monde brutal rend les choses encore plus frappantes », explique ainsi George Miller. « Ces orphelins, moitié américains, moitié vietnamiens, étaient confrontés dès l’âge de six ans à la drogue, la prostitution, le crime et le meurtre. A tout ce que nous adultes trouvons horrible. Pour eux, un monde brutal était un monde normal. Et pourtant, ils n’étaient encore que des enfants. Ils avaient encore l’innocence, les croyances, le potentiel, de sorte qu'on ne peut pas vraiment les blâmer. Ce sont des personnages extraordinaires. Sinistres, oui, mais qui incarnent la force de la vie, la vie qui continue. Les gens se régénèrent. Voilà ce que les enfants signifient dans ces histoires. »

    - Seuls deux Interceptor ont été utilisés pour la saga des Mad Max. La première, celle du premier épisode, fut de nouveau employée pour tourner tous les plans de l’intérieur de la voiture nécessaires sur Mad Max 2 avant d’être vendue, restaurée puis confiée aux bons soins de musées. Une seconde Interceptor fut construite pour les scènes de poursuite de Mad Max 2, puis détruite pour les besoins du film. L’Interceptor est absente du troisième épisode. De nombreuses répliques ont depuis été vendues à des collectionneurs à travers le monde.

    - Le premier Mad Max n’ayant bénéficié que d’une sortie limitée en Amérique du Nord, ce deuxième volet fut retitré The Road Warrior (ou Mad Max 2: The Road Warrior) lors de sa sortie aux USA, Mad Max 2 ne pouvant suffire. En France, le film se vit adjoindre un complément (Mad Max 2: le défi), tandis qu’en Italie on s’intéressait autant voire plus à la voiture du guerrier des routes qu’à ce dernier (Interceptor - Il guerriero della strada), et que nos cousins québécois se contentaient d’un lapidaire Le Défi.

    - La dernière séquence tournée sur Mad Max 2 fut le crash du semi-remorque et de sa citerne (chargée de sable), le 24 juillet 1981. Après quelques réparations résultant du plan extrêmement violent de destruction de la voiture du Seigneur Humungus par le camion (tourné, lui, le 22 juillet), la cascade finale fut tournée en une prise et réalisée par Dennis Williams, avec toutes les précautions possibles : la cabine avait ainsi été renforcée pour éviter d’être écrasée par la citerne et le cascadeur portait un casque, visible dans le faux raccord ci-après. Pour l’anecdote, la scène a été tournée au lieu-dit Mundi Mundi, sur la même route qui fut utilisée… pour la scène d’ouverture du long métrage.

     

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