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    Mustang : le nouveau Virgin Suicides ?

    Présenté à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs, Mustang sort en salles ce mercredi. La réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven parle de ce premier film, comparé à Virgin Suicides mais aussi de la place des femmes en Turquie... Rencontre.

    Dévoilé à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs, Mustang, réalisé par la franco-turque Deniz Gamze Ergüven a remporté le Label Europa Cinéma en mai dernier. Tour à tour fougueux (comme le laisse supposer son titre), cruel, insolent ou émouvant, le film, qui concourrait également pour la Caméra d'Or, brosse le portrait de cinq soeurs dont le quotidien va radicalement changer après avoir innocemment joué avec des garçons de leur âge... 

    La question de la censure est centrale

    La réalisatrice, qui s'est beaucoup inspirée de son vécu, signe une véritable ode à la liberté et au courage. En toile de fond, un film qui en dit long sur la place des femmes en Turquie. Une place "très problématique", comme elle nous l'exlique dans la video ci-dessus. Et si Mustang n'a pas du tout été réfléchit "comme un acte militant, ni même un discours politique", il pourrait malgré tout craindre la censure : "Une question centrale en ce moment. C'est arrivé à deux films [...] On navigue en territoire inconnu. Tous les scénarios sont possibles."

    Co-écrit avec Alice Winocour (Augustine, Maryland) Mustang a beaucoup été comparé au Virgin Suicides de Sofia Coppola. Il faut dire que ce sont tous les deux des premiers longs, dévoilés à la Quinzaine et qui s'attardent sur le destin d'une fratrie..."Ces longues chevelures de femme, cette nébuleuse de filles... On ne sait pas trop qui est qui. Là, elles ne sont pas blondes, mais elles sont enfermées à la maison avec ce même air alangui donc je vois d'où vient ce rapprochement" nous confie la réalisatrice. La co-scénariste elle-même voit une ressemblance entre les deux ! 

    Mais "en termes de cinéma, Mustang se rapproche plus du Salo de Pasolini, pour cette distance entre la forme et le fond. Et puis en termes de dramaturgie, quand je regarde le scénario, je trouve que ça ressemble au squelette de L'Evadé d'Alcatraz. Je me situe plus dans un registre de film d'évasion." conclut Deniz Gamze Ergüven. 

    Alice Winocour m'a galvanisée

    Toujours est-il que la rencontre entre les deux jeunes femmes a porté ses fruits : "J'ai rencontré Alice ici en 2011 : on avait nos deux scénarios à l'atelier de la cinéfondation. Je lui ai parlé de ce projet là et elle m'a galvanisé, elle s'est comportée comme un coach de boxe... A l'époque j'écrivais 20h par jour en dormant très peu, dans une quasi transe. On se parlait une fois par semaine, elle lisait régulièrement le script. Ensuite on tirait des fils et je retournai écrire comme si je faisais des percussions sur mon clavier. Mais on poussait la locomotive ensemble". Une belle collaboration qui pourrait bien se renouveler dans les années à venir, comme nous l'a confié Deniz, dont le parcours est à suivre de près.

     

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