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    Les 10 drames français qu'il faut avoir vus dans sa vie !
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Pour ce qui est de la passion, de la tension et de l'émotion, le cinéma français ne vous décevra jamais. Pour vous, on a sélectionné parmi ses plus grands chefs d'oeuvre, les films dramatiques que vous ne sauriez manquer. Attention sélection serrée !

    Belle de Jour (1967)

    D.R.

    De quoi ça parle ?

    Epouse d'un jeune interne des hôpitaux, Pierre, Séverine n'a jamais trouvé un véritable plaisir auprès de lui. Un des amis du ménage, play-boy amateur de call-girls, lui glisse un jour l'adresse d'une maison clandestine. Troublée, Séverine ne résiste pas à l'envie de s'y rendre et ne tarde pas à devenir la troisième pensionnaire de Mme Anais. Elle y est appelée Belle de jour car ses visites surviennent chaque après-midi de deux à cinq heures.

    Pourquoi faut-il le voir ?

    Cinéaste espagnol de génie, Luis Buñuel a, sur la fin de sa carrière, enrichi la France de quelques chefs d'oeuvre de drôlerie grinçante (dont Le Charme discret de la Bourgeoisie). Dans notre catégorie drame, Belle de Jour est le plus incontournable par le trouble qu'il suscite.

    Trouble né de son sujet tout d'abord qui suit la quête de jouissance d'une jeune bourgeoise devenue prostituée par plaisir masochiste, entre autres raisons secrètes.

    Trouble né de son interprète ensuite : la débutante Catherine Deneuve, semblant livrée ici aux fantasmes hitchcockiens d'un Buñuel en général plus adepte des beautés brûlantes et félines que froides et pâles.

    Trouble enfin par sa mise en scène qui entremêle réalité crue vécue et flash mentaux, fantasmes réellement mis en scène dans la maison close et fantasmes imaginés par l'héroïne elle-même. Le tout au service d'un cinéma de l'inquiétante étrangeté et du subversif (anticlérical notamment) qui défie les règles du récit logique cartésien...

    Le saviez-vous ?

    Ce sont les producteurs du film qui proposent à Bunuel de travailler avec Catherine Deneuve, jeune actrice alors connue en France pour son rôle de jeune fille pudique et spirituelle des Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, mais aussi celui de créature blessée, démon au visage d'ange dans Répulsion de Roman Polanski. Or Buñuel n'a jamais caché sa préférence pour des actrices plus séductrices telles Jeanne Moreau. Sa première impression lui fera simplement dire de Catherine Deneuve: "Son genre m'a paru convenir pour le personnage : très belle, réservée et étrange. Je l'ai acceptée."

    Le témoignage de Catherine Deneuve insistait surtout à l’époque sur les difficultés de leur relation: "C'est bien de subir des contraintes, mais on doit aussi travailler de son plein gré. Là, je n'ai pas dépassé le premier stade : celui de la contrainte. J'étais trop jeune peut être. Séverine ressemble aux obsessions de Buñuel, pas à moi." L'actrice avoue avoir peu communiqué avec le cinéaste dont elle désapprouvait certaines extravagances. "Finalement, Buñuel ne voulait pas de quelqu'un aussi farouchement réservé que moi. Il m'a utilisée, j'ai suivi, c'est tout".

    Après s'être rendu compte lors du visionnage de Belle de Jour, de qualités chez l'actrice qu'il n'avait pas soupçonnées et qu'il jugeait encore inexploitées, le cinéaste décida de retravailler avec elle (plus sereinement cette fois-ci) sur son film espagnol, Tristana.

    Découvrez Catherine Deneuve, mystérieuse et troublante

     

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