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    Gérardmer 2016 : de Psychose à Shining - Claude Lelouch dévoile son cinéma fantastique
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    AlloCiné a demandé au cinéaste et président du jury du festival international du film fantastique de Gérardmer Claude Lelouch ses références du genre.

    Mireille Ampilhac pour AlloCiné

    Actuel président du jury du 23e festival international du film fantastique de Gérardmer, le metteur en scène, producteur et scénariste Claude Lelouch a accepté de nous parler de son cinéma fantastique.

    A l'occasion du festival international du film fantastique de Gérardmer, AlloCiné a pu interroger le cinéaste sur sa vision de ce genre cinématographique. Président du jury de cette 23e édition du festival, le réalisateur d'Un homme et une femme s'est confié avec chaleur et générosité.

    Quel est votre premier souvenir de spectateur de film fantastique ?

    C'est quand j'étais gosse, j'avais vu un Frankenstein qui m'avait impressionné. J'étais tout petit, c'était juste après la guerre. Je devais avoir 7-8 ans, et j'étais sorti terrorisé, et en même temps ça m'avait plu, j'ai eu envie d'y retourner. Alors quand il y a eu un nouveau Frankenstein, j'y suis retourné, et c'est comme ça que j'ai découvert le cinéma fantastique. Mais comme tous les mômes, on adore se faire peur. Et c'est pour ça que c'est un genre qui a tant de succès.

    Ce cinéma fait effectivement beaucoup écho à l'enfance...

    Oui, et puis il y a des codes, il y a des clichés... Quand on regarde des enfants qui jouent, ils cherchent à se faire peur. Mais la Foire du Trône, c'est pareil. On monte dans les manèges, le train fantôme, le grand huit, c'est pour réveiller en nous des sensations que la vie quotidienne ne réveille pas.

    D.R.

    Quel est le film fantastique que vous ne vous lassez pas de voir ?

    Je pense que c'est Psychose, le film d'Hitchcock. La scène de la douche fonctionne très bien, comme beaucoup de films d'Hitchcock, d'ailleurs. J'aime beaucoup Avatar, qui est un vrai film fantastique. Spielberg aussi. Je trouve que lorsqu'il fait du fantastique il est intéressant. D'autant plus qu'il est dans l'univers des gosses. E.T. je pense que c'est un grand film. Tous les grands réalisateurs ont touché un jour au fantastique.

    => en savoir plus sur Claude Lelouch metteur en scène via notre dossier

    D'ailleurs, quel est le metteur en scène de film fantastique que vous appréciez le plus ?

    Eh bien écoutez ce ne sont pas forcément ceux qui ne font que du fantastique. J'aime bien ceux qui ont touché au fantastique de temps en temps, parce que généralement, ils ont mis le paquet. Comme lorsque Kubrick fait Shining. Ce sont comme les réalisateurs qui ne font que du porno, mais quand un grand metteur en scène fait du film porno, là ça m'intéresse. Je me dis "tiens : qu'est-ce qu'il va me montrer d'autre ?".

    Votre cinéma est entre autres celui des hasards et des coïncidences. Est-ce que ce n'est pas une autre façon de faire du fantastique ?

    Non, l'art du fantastique, c'est d'aller fouiller dans l'infiniment petit et l'infiniment grand. Donc ce qu'on ne connaît pas. On ne saura jamais ni d'où l'on vient ni où l'on va. Personne aujourd'hui ne détient le secret de la vie. Et le cinéma fantastique peut essayer d'en parler.

    Dans ce cinéma il y a le Christ, le diable, Satan : toutes ces hypothèses du grand secret de la vie que l'on peut revisiter sérieusement ou en s'amusant. Donc c'est un univers passionnant, mais c'est vrai que c'est vraiment fantastique lorsqu'on parle de choses qui n'ont pas de références, quand  on ne peut pas s'accrocher à une vérité. Là il n'y a pas de prise, et l'intime conviction est importante.

     

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