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    Festival de Cannes : les Palmes de la discorde !

    De la Palme... au napalm : toutes les Palmes d'or cannoises n'ont pas donné lieu à d'aimables consensus, loin s'en faut. La preuve avec ces quelques exemples.

    1960 : la Dolce Vita, un parfum de scandale

    Lors de sa sortie en Italie comme lors de sa projection sur la Croisette, la "décadente" Palme d’or 1960 (décernée à l’unanimité) choqua ses spectateurs les plus conservateurs et fit scandale, s’attirant notamment les foudres de l’Eglise catholique. L’Osservatore Romano, quotidien du Vatican, s'en prit ainsi au film, menaçant ses spectateurs d’excommunication… Le palmarès cannois fut quant à lui salué par des sifflets lors de la cérémonie de clôture, le jury de Georges Simenon ayant choisi de primer les films de Fellini et Antonioni, et de "renoncer à couronner des œuvres magistrales comme La Source d’Ingmar Bergman ou La Jeune fille de Luis Buñuel pour ne pas diminuer l’importance des récompenses majeures en multipliant les prix".

    Lauréat du Prix du jury, L'Avventura de Michelangelo Antonioni connut de son côté une présentation cauchemardesque et fut conspué par le public (mais, immédiatement après, soutenu par la critique et la profession). Au dîner officiel qui s’ensuivit, le volcanique Alain Cuny, qui faisait partie de la distribution de La Dolce Vita, allait traiter de "bouffon" le chanteur Dario Moreno (chargé de divertir l'assemblée), coupable de chanter des "fariboles" indignes du "merveilleux film d’Antonioni" (et coupable aussi d'être bien reçu par son audience, quelques heures après l'accueil réservé à L'Avventura). "Dario Moreno, c’est le poisson énorme et visqueux de la Dolce Vita", décréta l'acteur. Ambiance...

    Au rayon bigoterie cinéphilique, signalons qu'un an plus tard, le Viridiana de Luis Buñuel, palmé 1961, fut pour sa part interdit dans l’Espagne franquiste et condamné par l'Eglise pour blasphème.

    Ci-dessous, un reportage d'époque...

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