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    Les 10 séries policières qu'il faut avoir vues dans sa vie
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.
    Co-écrit avec :
    Vincent Garnier

    Focus sur les 10 séries policières qui sortent le plus du lot, qu'il faut vraiment avoir vues même quand on n'est pas fans du genre. (article en collaboration avec Léa Bodin, Raphaëlle Raux-Moreau et Jean-Maxime Renault).

    Elles n'ont pas toujours bonne réputation, les séries policières, mais elles passionnent pourtant les foules à travers le monde. Quelles sont les incontournables, celles qu'il faut vraiment avoir vues sans être forcément fans du genre ? On vous en liste 10.

    The Wire - Sur écoute (2002 - 2008)

    HBO

    De quoi ça parle ?

    Quand la police s'efforce de démanteler un réseau tentaculaire de trafic de drogue et du crime à Baltimore.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    A revoir pour sa pertinence, son incroyable acuité. Rarement une série aura proposé un portrait aussi ample d'une ville américaine. Grâce à une construction dramatique impeccable, The Wire propose un tableau complet des pouvoirs en présence à Baltimore, pouvoirs politique, judiciaire, policier, journalistique. Rien ne semble échapper au regard acéré de David Simon, showrunner de cette série monumentale qui réussit la prouesse de nous titiller l'intellect tout en nous passionnant. Et ce grâce à des personnages inoubliables, voire carrément cultes.

    On citera Bank, le flic toujours sapé, toujours un cigare à la bouche, le glaçant duo de tueurs à la solde de Marlo (autre grand personnage incroyable),  le capitaliste Stringer... Et puis, il y a Omar Little. Au-dessus de la masse grouillante des dealers qui gangrènent les rues de Baltimore, Omar fascine par sa liberté  (gangster, gay, moral... il assume tout) et son charisme. Qui n'a jamais vu Omar déambuler dans les projects, canon scié en main, hurlant aux dealers terrifiés "Omar is coming !" n'a rien vu...

    Le saviez-vous ?

    Lors d'une réunion autour de la série avec ses acteurs, lors du PaleyFest d'octobre 2014, David Simon a révélé qu'il avait proposé un spin-off de Sur écoute, centré sur le personnage de Tommy Carcetti (Aiden Gillen) à l'issue de la saison 3. Mais le projet n'a jamais vu le jour car HBO l'a refusé.

    Capitaine Furillo / Hill Street Blues (1981 - 1987)

    NBC

    De quoi ça parle ?

    La vie quotidienne d'un commissariat dirigé par le capitaine Frank Furillo. Homme dur mais juste, celui-ci doit composer avec les états d'âme de son équipe, la violence continue du quartier, et sa vie privée plus que mouvementée.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    Pionnière du genre qui, par son réalisme, a ouvert la voie à bon nombre d'autres séries policières comme New York Police Blues, New York Police Judiciaire, ou plus récemment Southland, Hill Street Blues (également connue en France sous le titre Capitaine Furillo) est le premier cop show à avoir introduit un aspect feuilletonnant dans son intrigue. La série se permettait donc de faire courir des enquêtes sur plusieurs épisodes, ou de s'immiscer dans la vie privée de ses personnages, bien plus attachants que les figures de flics habituelles. Du jamais vu, à l'époque, dans une fiction policière à la télé américaine !

    Mais cette création de Steven Bochco et Michael Kozoll a marqué l'histoire des séries à plus d'un titre. En plus d'un style parfois proche du documentaire (caméra à l'épaule et bruits de fond en tous genre), d'un ton osant des thématiques encore rarement abordées dans les années 80 (racisme, violences conjugales, …), et d'un casting comprenant un nombre record de personnages réguliers, Hill Street Blues se différencie également par la construction de ses épisodes. En effet, ceux-ci relatent souvent une journée au commissariat, des premiers briefings du matin aux moments plus intimes partagés, le soir, entre Frank Furillo (Daniel J. Travanti) et l'avocate Joyce Davenport (Veronica Hamel), dont on suit l'évolution de la relation au fil des saisons.

    Une série incontournable donc, qui a même réussi l'exploit, en 1981, de remporter le nombre record de 21 nominations aux Emmy Awards pour sa saison 1 (record ensuite battu en 1994 par New York Police Blues).

    Le saviez-vous ?

    Avant de devenir les stars en 1993 de New York Police Blues, autre création de Steven Bochco, Dennis Franz et David Caruso ont également joué dans Hill Street Blues. Si Caruso n'est apparu que dans 7 épisodes de la série, Franz, lui, a tenu le rôle régulier du lieutenant Norman Buntz durant les deux dernières saisons, de 1985 à 1987. Steven Bochco est donc fidèle à ceux avec qui il travaille !

    Les Experts (2000 - 2015)

    CBS

    De quoi ça parle ?

    Le quotidien de l'équipe de nuit de la police scientifique de Las Vegas, dirigée par Gil Grissom, qui utilise la technologie de pointe pour trouver des indices et élucider les meurtres.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    Créée par Anthony E. Zuiker et produite par Jerry Bruckheimer, Les Experts a, qu'on le veuille ou non, réinventé le concept du cop show au début des années 2000 et indéniablement marqué le paysage audiovisuel de son empreinte. La série est rapidement devenue un phénomène mondial, qui a régné des saisons durant sur les audiences internationales (elle a été, et est toujours, au gré des rediffusions, l'un des gros succès de TF1 chez nous), et a donné naissance à une franchise aux airs de poule aux œufs d'or, forte de trois spin-offs : Les Experts : Miami, Les Experts : Manhattan, et Les Experts : Cyber, petit dernier annulé en mai 2016 après seulement deux saisons.

    Avec son pitch auquel personne ne croyait vraiment au départ, Les Experts a révolutionné la formule vue et revue du procedural. Exit les flics en impers, les avocats, et les séances d'interrogatoire interminables. Ici, les héros ce sont des scientifiques, des sortes de "nerds" de la police, qui font parler les indices et imposent le laboratoire, leur terrain de jeu privilégié, comme un nouveau territoire fascinant du petit écran. Avec, en prime, des effets spéciaux derniers cris. Car oui, Les Experts est aussi cinématographique, avec des effets visuels bluffants, une atmosphère à part, et des couleurs hyper travaillées (à grands renforts de filtres).

    En plus d'un casting impeccable (William Petersen et Marg Helgenberger en tête), qui a su rendre ces experts attachants, la série a pu compter sur son décor, Las Vegas, qui lui a offert des enqêtes glauques à souhait et des excès en tous genres (ville du péché oblige). Sans oublier de récompenser ses fans avec des intrigues fil rouge, voire des histoires d'amour entre ses héros, et de se laisser aller, parfois, à des épisodes spéciaux marquants (et donc incontournables), comme le final de la saison 5, réalisé par un certain… Quentin Tarantino.

    Le saviez-vous ?

    En juillet 2004, une info fait l'effet d'une bombe sur la planète séries : Jorja Fox et George Eads, les interprètes de Sara Sidle et Nick Stokes, sont virés des Experts ! La décision est prise par le président de CBS en personne, Leslie Moonves, agacé par les demandes d'augmentation de salaires des deux acteurs (qui refusent d'ailleurs de se présenter sur le plateau de tournage pour faire pression). Heureusement tout est bien qui finit (presque bien) : quelques jours plus tard, les deux experts sont réintégrés... mais sans avoir obtenu la moindre revalorisation salariale.

    New York Police Blues (1993 - 2005)

    ABC

    De quoi ça parle ? 

    Les enquêtes et déboires des inspecteurs du commissariat de la 15ème Brigade de New York.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    Tout au long de ses 12 saisons, New York Police Blues a accumulé une impressionnante collection de trophées, récompenses et distinctions ! Parmi les plus prestigieuses, on peut citer 20 Emmy Awards et 4 Golden Globes (dont celui de la Meilleure Série Dramatique en 1994). C'est on ne peut plus mérité et d'une logique implacable : elle a réinventé la série policière dans les années 90, ce que Steven Bochco, son créateur, avait déjà réussi à faire une décennie plus tôt avec Hill Street Blues. Elle est systématiquement citée parmi les séries américaines les plus importantes toutes époques confondues.

    Lorsque la série démarre dans les années 90, le producteur comprend que le câble américain (HBO notamment) prend de plus en plus de place dans le coeur et les habitudes des téléspectateurs et que les grands networks doivent à tout prix réagir rapidement pour ne pas se faire dépasser. New York Police Blues propose donc un contenu plus sombre, plus cru et plus sexuel que les shows habituels, et fait partie des premiers à donner le rôle du héros à un homme peu respectable, Sipowicz (joué par Dennis Franz), bien avant Tony Soprano ou Walter White. On y voit des paires de fesses, des seins, des parties de jambes en l'air, bref des choses inédites à l'époque sur une grande chaîne, au point de déclencher une véritable polémique. 

    Dans New York Police Blues, l'enquête propre n'a que peu d'importance. Ce sont les personnages qui font avancer le récit, c'est leur ressenti, leurs actes, leurs choix qui importent; et à travers eux, c'est le métier de flic et l'importance de leur rôle dans la société américaine qui est questionné et exploré 12 saisons durant.

    Le saviez-vous ?

    Steven Bochco en veut un peu à Sherry Stringfield (Laura Michaels). En 1994, à l'issue de la première saison, l'actrice demande aux producteurs à être libérée de son contrat, prétextant qu'elle se sent malheureuse sur le petit écran et qu'elle souhaite retourner à New York. Les producteurs ne s'y opposent pas et Sherry Stringfield est libérée de ses obligations. Une semaine après, l'actrice est engagée pour Urgences...

    The Shield (2002 - 2008)

    FX

    De quoi ça parle ?

    Pour rétablir l'ordre dans les secteurs les plus dangereux de Los Angeles, une brigade de police en arrive à mettre en oeuvre des méthodes plutôt expéditives et inhabituelles.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    The Shield a la particularité de mettre en scène un héros à des années lumière d'un modèle du genre. Inspecteur de police aux méthodes peu othodoxes, Vic Mackey n'hésite pas à contourner la loi pour son profit personnel. Des pratiques condamnables, qui dérangent et qui font tout le sel de la création de Shawn Ryan pour FX. Comme tout n'est jamais tout blanc ou tout noir, Mackey se révèle un personnage complexe et attachant, qui respecte plus que tout au monde la famille ! Un principe parmi d'autres qui lui vaut l'adhésion du public et une prestation remarquable et nuancée de Michael Chiklis vient sublimer l'éctriture.

    La qualité de la série allant grandissant au fil des saisons, Chiklis obtient l'opportunité de donner la réplique à des comédiens de talents venus tout droit du cinéma. Dans la saison 4, Mackey tente de trouver un terrain d'entente avec le nouveau chef du commissariat, le capitaine Monica Rawling, interprété par la talentueuse Glenn Close; tandi que lors de la saison 5 il doit affonter le lieutenant Jon Kavanaugh, joué par un certain Forest Whitaker. Des affrontements à (re)voir absolument. Les amateurs de violence peuvent également y trouver largement leur compte tant la série a eu la main lourde en la matière.

    Le saviez-vous ?

    Le commissariat étant localisé dans une église désaffectée, la série devait s'intituler au départ The Barn. Craignant de déplaîre à une partie du public, la chaîne FX lui préférait Rampart, bien que le nom porte à controverse en raison du scandale qui a entâché la réputation de ce département de police de Los Angeles. Utilisé pour les premiers matériels promotionnels, le titre a été changé au dernier moment. Ainsi est né The Shield !

    Columbo (1968 - 2003)

    NBC

    De quoi ça parle ?

    Sous son air fatigué et maladroit, le lieutenant Columbo est un enquêteur hors-pair. Aucun détail ne lui échappe et grâce à ses déductions implacables, il parvient toujours à identifier le meurtrier. 

    Pourquoi la (re)voir ?

    Avec 69 épisodes et 18 saisons tournées entre 1968 et 2003 (la série a été annulée en 1978 par NBC, avant de reprendre en 1989 sur ABC), Columbo est devenue un rendez-vous incontournable. Le personnage de l'inspecteur, tout bonnement génial, est merveilleusement incarné par Peter Falk. Pléthore de stars lui ont donné la réplique, de Faye Dunaway à Martin Sheen, en passant par Martin Landau et Gena Rowlands ; l'immense Steven Spielberg a réalisé le premier épisode de la saison 1 et John Cassavetes celui de la saison 2. 

    L'originalité de la série consiste à dévoiler l'identité du meurtrier dès le début de l'épisode, contrairement à la plupart des séries policières où le suspense repose sur la recherche du criminel. Chaque épisode s'ouvre par un meurtre et Columbo parvient toujours très vite à identifier le coupable. La question, pour le spectateur, n'est donc pas de savoir qui est l'assassin ou si le lieutenant va réussir à le démasquer, mais bien comment il va prouver sa culpabilité. Cet anti-héros aussi irrévérencieux que brillant dénote avec superbe dans le paysage conventionnel des séries policières souvent portées par des super-flics qui ont la classe et qui comprennent vite, mais à qui il faut expliquer longtemps. Et on n'est pas sans apprécier la dimension sociale du personnage, avec son petit côté Robin des Bois. Lui, qui ne paye pas de mine dans son imper beige délavé, au volant de sa vielle 403 cabossée, finit toujours par confondre les vilains nababs qui se pensaient intouchables. 

    Le saviez-vous ?

    Au cours des 69 épisodes, le prénom de Columbo n'est jamais dévoilé et lorsque Faye Dunaway lui pose la question, dans l'épisode "Meurtre aux deux visages", il l'élude en répondant "Lieutenant". Par ailleurs, bien qu'il s'agisse d'un personnage omniprésent puisque Columbo l'évoque constamment, on ne voit jamais sa femme. 

    Cold Case (2003 - 2010)

    Warner Bros.

    De quoi ça parle ?

    Détective de la police de Philadelphie, Lilly Rush enquête sur des affaires non résolues en faisant appel à son instinct, ainsi qu'à la science moderne...

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    De toute la vague de séries policières qui sont arrivées dans le sillage des Experts, Cold Case est certainement la plus intéressante à bien des égards. Elle aussi produite par Jerry Bruckheimer, elle fait preuve d'une redoutable efficacité mais parvient surtout à insuffler de l'âme, de l'émotion et de la nostalgie à ses intrigues, grâce à son héroïne tourmentée en premier lieu, parfaitement incarnée par Kathryn Morris, une actrice au charme indéniable, mais aussi grâce à l'utilisation du système de flashbacks, évidemment pas inédit mais au sommet de leur art ici. 

    Avec la musique de l'époque, un grain d'image passé, les costumes et parfois même des effets sur écran fragmenté, les retours dans le passé effectués par la série sont toujours de grandes réussites, riches et émouvants. La mélancolie du temps qui passe, la résurrection de la mémoire, les souvenirs qui réchauffent ou qui glacent sont autant de sentiments invoqués au fil des épisodes, qui font de chaque visionnage une expérience unique et parfois éprouvante pour le téléspectateur. Cold Case n'est pas une série policière procédurale comme une autre, que l'on regarde dans l'unique but de se divertir. Elle transmet beaucoup et marque.

    Le saviez-vous ?

    Dans les tous premiers épisodes de la série, Lilly avait pour partenaire un certain Chris Lassing, incarné par l'acteur Justin Chambers, que le public découvrira plus tard dans Grey's Anatomy. Son personnage muté, Danny Pino prend le relais à compter du 6ème épisode aux côtés de Lilly.

    Arabesque (1984 - 1996)

    CBS

    De quoi ça parle ?

    Ancien professeur d'anglais, Jessica Fletcher est devenue auteur de romans policiers à succès. Mais, à ses heures perdues, elle a un passe-temps plus original : elle utilise ses dons d'observation et son sens de la logique pour jouer les détectives amateurs et résoudre des affaires criminelles.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    Durant 12 saisons (et 4 téléfilms de conclusion diffusés entre 1997 et 2003), Arabesque (Murder, She Wrote en VO) a fait souffler un petit brin d'air frais sur le paysage audiovisuel américain. Loin de la noirceur, de la violence, ou du trop-plein de sexualité de certains classiques du genre, cette sympathique série policière, que l'on doit aux créateurs de Columbo, a réussi à passionner des millions de téléspectateurs à travers le monde grâce à son héroïne, Jessica Fletcher, sorte d'Agatha Christie qui aurait rencontré Miss Marple, l'un de ses personnages cultes. Une veuve sexagénaire que l'on suit dans son quotidien fait de balades à vélo, de moments complices passés avec son "ami" Seth Hazlitt (William Windom), et d'un besoin irrésistible de se mêler de tout pour résoudre les crimes qui viennent perturber la petite ville de Cabot Cove.

    Attachante, drôle, ou parfois énervante tant elle est sûre d'elle, Jessica Fletcher fait partie de ces figures du petit écran un peu hors normes, que l'on n'oublie pas. Et puis Arabesque, derrière sa façade de série pantouflarde, parfaite à regarder une tasse de thé à la main, s'impose aussi comme un show féministe, qui met en avant une femme d'un certain âge qui, sans son mari, est parvenue à devenir une romancière à succès, respectée de tous. Et qui a permis à Angela Lansbury, parfaite dans la peau de cette enquêtrice du dimanche, de remporter 4 Golden Globes de la meilleure actrice dans une série dramatique et d'être nommée 12 fois aux Emmy Awards (un record!)… sans malheureusement en remporter un seul.

    Le saviez-vous ?

    En 1987, CBS, qui cherche à capitaliser sur le succès grandissant d'Arabesque, décide de lancer un spin-off. Intitulée The Law and Harry McGraw, cette série dérivée suit les aventures de Harry McGraw, un détective privé incarné par Jerry Orbach, introduit auparavant dans quelques épisodes de la série mère. Malheureusement, les audiences ne seront pas vraiment au rendez-vous et la série sera annulée par la chaîne après seulement 16 épisodes.

    Homicide (1993 - 1999)

    NBC

    De quoi ça parle ?

    Les enquêtes, d'un réalisme saisissant, d'une unité de la police de Baltimore.

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    En janvier 1993, la chaîne américaine NBC lance Homicide sans trop y croire, en ne commandant qu'une première saison de 9 épisodes. La série est basée sur Homicide : A Year on the Killing Streets, un livre écrit par David Simon (le futur créateur de The Wire), qui relate les 4 ans qu'il a passés au sein de la police de Baltimore et qu'il a envoyé au producteur Barry Levinson dans l'espoir qu'il en fasse un film. Levinson y a plutôt vu l'occasion de créer une grande série, et il a eu bien raison.

    Souvent considérée comme le chaînon manquant entre Hill Street Blues et The Wire, Homicide dresse un portrait réaliste, sans concession, du travail de la police dans une ville comme Baltimore, gangrenée par la drogue, la violence, et les meurtres. Contrairement à beaucoup d'autres séries policières, ici les flics ne sont pas des modèles du genre. Ils ne gagnent pas toujours à la fin, et ils ont compris que la violence fait partie de leur travail, et en font même parfois usage.

    Filmée caméra à l'épaule sur place, à Baltimore, pour encore plus de réalisme, la série, supervisée par Tom Fontana (Oz), n'a jamais été un énorme succès d'audience mais est parvenue à rester à l'antenne sept saisons (plus un téléfilm conclusion en 2000) grâce à des critiques dithyrambiques et une pluie de récompenses, dont 3 prestigieux Peabody Awards du meilleur drama. Reconnue, aujourd'hui encore, pour son écriture proche de l'excellence, Homicide bénéficie également d'un casting top niveau, notamment emmené par Melissa Leo et Andre Braugher, révélation de la série, qui, avec certains de ses partenaires, a réussi à imposer à la télévision américaine des personnages afro-américains complexes et loin des stéréotypes encore trop répandus à l'époque.

    Le saviez-vous ?

    Le 24 février 1995, NBC diffuse un épisode un peu spécial de Homicide. En effet, le 15ème épisode de la saison 3, intitulé "Law & Disorder", est une sorte de cross-over avec New York Police Judiciaire (Law & Order en VO) puisque, durant les premières minutes, Mike Logan, le flic new-yorkais incarné par Chris Noth, fait une brève apparition à Baltimore. Un moyen de lier les deux séries de NBC et de permettre à Tom Fontana, le showrunner d'Homicide, et Dick Wolf, le créateur de New York Police Judiciaire, amis dans la vie, de collaborer.

    Southland (2009 - 2013)

    John Wells Productions

    De quoi ça parle ?

    Une plongée crue et sans paillettes au coeur de la police de Los Angeles, à travers les premiers pas de la jeune recrue Ben Sherman, qui se retrouve à faire équipe avec le vétéran tourmenté John Cooper, chargé de le former…

    Pourquoi il faut la (re)voir ?

    Lorsqu'on commence à regarder Southland, lancée en 2009 aux États-Unis, impossible de ne pas penser à Hill Street Blues ou The Shield, voire à Urgences ou New York 911, par cette volonté de montrer le quotidien souvent rude de ces flics, pris dans le feu de l'action des rues souvent dangereuses de Los Angeles. Avec son style caméra à l'épaule (encore et toujours, pour plus de réalisme), la série créée par Ann Biderman (ancienne scénariste de New York Police Blues) et produite par John Wells, nous plonge de manière brutale, mais aussi émouvante, dans la vie de ces policiers de l'ordinaire, pas toujours meilleurs que ceux qu'ils arrêtent, et sur les visages desquels se dessine peu à peu une fatigue, une usure de la vie.

    Alors que les premiers épisodes, construits de manière un peu plus chorale, avec plus de personnages principaux, se concentraient autant sur les enquêtes que sur la vie privée des héros, la série s'est rapidement recentrée davantage sur l'aspect boulot de l'intrigue, qui suffit amplement à porter la série vers un niveau proche de l'excellence. Arrêtée au bout de 5 saisons et 43 épisodes, Southland est exigeante, pas forcément adaptée au binge-watching. Mais une fois lancé, difficile de la lâcher. D'autant plus que le casting est tout simplement remarquable, Regina King, Michael Cudlitz, et Ben McKenzie en tête. Car l'ex-star de Newport Beach, aujourd'hui dans Gotham, montre ici toute l'étendue de son talent, et fait de la trajectoire de Ben, son personnage, au sein de la police l'un des éléments les plus émouvants et les plus remuants du show.

    Le saviez-vous ?

    Après une première saison prometteuse, NBC reconduit la série pour la saison 2009-2010. Mais pendant que de nouveaux épisodes sont tournés, la chaîne change radicalement toute sa grille et supprime 5 heures de fictions par semaine... et Southland est dans le lot. Face aux fans furieux et aux critiques outrés qui plébiscitent la qualité de la série, c'est la chaîne câblée américaine TNT qui récupère finalement la 2ème saison inédite, et la renouvelle ensuite pour 3 saisons supplémentaires de 10 épisodes chacune.

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