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    Valérian : Luc Besson a enfin les "bons outils" pour la SF
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Un an avant sa sortie, Valérian et la Cité des mille planètes est l'un des événements du Comic Con 2016, où Luc Besson a dévoilé les premières images de la plus grosse production de l'histoire du cinéma français.

    EuropaCorp Distribution
    La seule limite c’est l’imagination.

    Luc Besson : J’ai toujours admiré Kubrick et Milos Forman, qui sont capables de passer de 2001 à Barry Lyndon, et de Vol au-dessus d’un nid de coucou à Hair. Ce sont des gens comme eux qui m’ont inspiré. Et j’ai toujours eu à cœur de passer du Grand Bleu à Nikita, de Léon au Cinquième élément, et du Cinquième élément à Jeanne d’Arc. Ca me motive de toujours découvrir autre chose. J’adore alterner, et revenir à la SF est un bol d’air. La seule limite dans le genre c’est l’imagination.

    Avec Valérian, j’ai enfin les mêmes outils que les autres.

    A l’époque du Cinquième élément, les effets spéciaux étaient un enfer. Je devais bloquer ma caméra pendant six heures pour faire un plan. Et à peine un an plus tard, je tourne Jeanne d’Arc et je dis au responsable que j’aimerais réaliser la scène où l’on voit Orléans en arrière-plan caméra à l’épaule. Et lui me répond « vas-y, fais-le, on se débrouillera en post-prod ». Je me suis d’abord dit qu’il se moquait de moi, ça me semblait impossible. Il y a eu un changement énorme avec le numérique, et tout ça en neuf mois. D'un seul coup, tout devenait possible. Avec le Cinquième élément, j’ai vraiment eu l’impression de réaliser le dernier film de science-fiction « vieille école », comme si je faisais le dernier film en noir et blanc avant le passage à la couleur. J’ai donc toujours été un peu frustré de ne pas avoir pu faire un film avec les mêmes outils que les autres. Et là, avec Valérian, j’ai enfin les mêmes outils, ce qui me permet de réaliser 2734 effets visuels, là où Le Cinquième élément n’en comptait que 188.

    Il serait temps qu’on remette l’artistique au premier plan.

    Les échecs récents des gros studios montrent bien que le cinéma n’est pas une science exacte et que ça reste un domaine artistique. Et il serait temps qu’on remette l’artistique au premier plan. Vous atteignez le meilleur équilibre lorsque l’artiste comprend le financier et le financier comprend l’artiste. A chaque fois que l’un prend le pouvoir sur l’autre, c’est l’échec assuré. Et j’ai toujours travaillé comme ça avec ma productrice. Par exemple, si j’ai besoin d’une grue pour tourner tel plan, je peux expliquer pourquoi et j’attends qu’on me comprenne. A contrario, si je suis dans l’excès, j’attends qu’on me freine.

    Dans les coulisses de Valérian :

    Propos recueillis par Emmanuel Itier au Comic Con de San Diego, le 21 juillet 2016

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