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    Intouchables, raciste ? Fight Club, fasciste ? les grandes batailles de la critique

    "Intouchables", un film "raciste" ? "Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain", "populiste" ? Les Critiques sont-ils des "assassins" ? Petit tour d'horizon des plus grandes querelles autour de la critique de cinéma, de la Nouvelle Vague à aujourd'hui.

    Collection Christophe L.
    "Si le démagogue de la Trinité-sur-Mer cherchait un clip pour illustrer ses discours, Amélie Poulain serait le candidat idéal." (Serge Kaganski)

    2001. Alors que Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain connaissait un succès incroyable en France (près de huit millions d’entrées) et que le film était très bien reçu à l’étranger, le critique Serge Kaganski (Les Inrockuptibles) exprimait toute sa colère dans un article intitulé "Amélie pas jolie", envers une œuvre qu’il jugeait réactionnaire voire proche des idées de l’ancien président du Front National, Jean-Marie Le Pen :

    "Jeunet se contente de filmer le peuple à ras de cliché, parce que c'est joli, rigolo, sympa et pittoresque. Avant d'être un film populaire, Amélie Poulain est surtout un grand film populiste. C'est tellement vrai et frappé du sceau de l'évidence que ça n'a pas échappé à nos hommes politiques de tous bords, surtout aux deux futurs candidats présidentiels qui n'ont pas loupé l'occasion de s'accrocher aux branches du succès du film. (…) Si le démagogue de La Trinité-sur-Mer [Jean-Marie Le Pen] cherchait un clip pour illustrer ses discours, promouvoir sa vision du peuple et son idée de la France, il me semble qu'Amélie Poulain serait le candidat idéal."

    Le débat a fait couler beaucoup d’encre. Suite aux centaines de réactions virulentes des spectateurs et lecteurs de la revue, le critique est revenu sur la mention à Jean-Marie Le Pen, sans toutefois modifier le fond de sa pensée, dans un autre papier, au titre non moins satirique ("Comment je me suis disputé à propos d'Amélie Poulain" (ma vie textuelle) ). Ci-dessous, un extrait :

    "Si c'était à refaire, le ton serait moins virulent, et j'ôterais le dernier paragraphe : la référence à Le Pen était sans doute une grosse bourde, d'abord parce qu'elle a refait parler d'un homme politique oublié, puis parce que cette phrase a été le chiffon brun sur lequel beaucoup ont foncé, occultant plus ou moins le reste du texte. Mais quand au fond, je ne change pas une virgule de mon analyse et je maintiens mes considérations esthétique, éthique et idéologique sur le film."

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