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    Lionnel Astier sur Alex Hugo : "les Français aiment les enquêtes"
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    L'acteur Lionnel Astier se confie sur la série Alex Hugo, les raisons possibles de son succès, et son amour du polar et de la comédie.

    PATRICK BERNARD / BESTIMAGE

    AlloCiné a rencontré Lionnel Astier pour discuter de son nouveau succès télévisé : Alex Hugo, série de téléfilms dans laquelle il donne la réplique à Samuel Le Bihan. Diffusé le mercredi 14 septembre, l'épisode La Dame Blanche d'Alex Hugo a totalisé selon Pure Médias 4,58 millions de téléspectateurs, au point de devancer le final des Experts diffusé par TF1 le même soir.

    Avec la série des Alex Hugo, vous retrouvez Samuel Le Bihan avec qui vous aviez travaillé sur le téléfilm Obsession(s). Quelle est votre relation et quel partenaire de jeu est-il ?

    Je vais dire énormément de mal ! En tout cas, c’est marrant de constater qu’on avait des rôles similaires un petit peu dans Obsession(s) de Frédéric Tellier, car nous étions deux flics, lui déjà un flic qui avait un peu largué la société, et j’étais son supérieur. J’y étais en faute, et parce qu’on était amis, [il me pardonnait]. Et là dans Alex Hugo, je suis à nouveau son supérieur, et nous jouons encore des amis !

    [Avec Samuel], nous avons des rapports d’amitié, et une vraie complicité sur le plateau. Nous avons une connexion authentique qu’on ne force pas, ce qui est assez rare pour être signalé.

    France 2

    Les Alex Hugo marchent bien, battant régulièrement les séries américaines diffusées sur les autres chaînes. Comment expliquez-vous ce succès ?

    C’est encourageant et pas seulement pour nous les acteurs (…), car (…), ce n’est pas facile d’aller tourner là-haut*, c’est moins facile que d’aller tourner au coin de la rue (…) ! Là-haut c’est compliqué, la météo est changeante, il faut s’y rendre, ça prend une journée pour y aller, une autre pour en revenir, il y a l’altitude… Et surtout, on fait avec ce qu’on a : c’est chez nous, tout ça. Ce paysage grandiose, ce lac, par moment ça évoque le grand nord, les canyons, le western. Il y a les torrents, la neige et moi j’aime bien qu’on utilise (…) nos grands espaces à nous. Tout en restant dans le thriller, ce qui est original.(…) Il y a le petit groupe des hommes, un peu comme dans les westerns. Ce groupe est dans l’humain, dans l’affect, car ils se connaissent tous, et autour d’eux il y a cet espace qui est beau, et dangereux aussi (...).

    Et je pense que pour le succès d'Alex Hugo, il faut aussi féliciter le travail des producteurs -Delphine Wautier- de la chaîne, d’avoir cette audace. (…)

    * [la série s'est filmée en partie dans les Hautes-Alpes, NdlR]

    France 2
    Alex et Angelo sont des super-gardes Champêtres"

    Dans cette série de téléfilms, votre personnage, Angelo évolue. Est-ce que c’est un critère pour que vous repreniez un rôle que le personnage change ?

    Il n’évolue pas réellement, en fait. Car la chaîne s’accorde le droit de diffuser les épisodes dans l’ordre qu’elle veut. Donc on ne peut pas dire que cela soit feuilletonnant, c’est plus une collection. Donc il arrive un certain nombre de choses à ces personnages, mais on n’en tient pas forcément compte dans les épisodes suivants. On est toujours sur la même base, qui est riche : ce sont des flics qui ont travaillé à la ville, et qui sont maintenant passés à une vie un peu différente. Ce sont en quelque sorte des "super-gardes champêtres", avec leur expérience passée, mais sans les moyens de la ville. Pour faire une battue, il faut demander si les chasseurs sont d’accord, trouver des chiens… Ces personnages n’ont rien, et c’est une des richesses de la série !

    Alex et Angelo sont des super-gardes Champêtres"

    Vous avez tourné plusieurs polars au cinéma, mais aussi beaucoup à la télévision, des rôles de commissaires et d’inspecteurs surtout. Est-ce que c’est un genre que vous appréciez particulièrement jouer ?

    (…) Quand le réalisateur a envie, on peut donner à [ces personnages] des petites particularités. Par exemple, pour le réalisateur François Velle [pour lequel Astier a tourné Une Chance de trop, adapté d'Harlan Coben, NdlR], mon commissaire avait une petite particularité, il allait écouter les chœurs de femmes dans les églises le soir pour se concentrer (…), et ce n’était pas une simple anecdote, il avait besoin d’aller là-bas. Ce n’était pas pour la frime, c’était sa façon à lui. Et quand il y a ça, c’est extraordinaire. Car ça ajoute à l’enquête, de la sensibilité, de la subtilité… Et les Français aiment beaucoup les enquêtes. J’ai joué des crapules aussi, mais je dois avoir l’âge des commissaires, maintenant (rires) !

    France 2

    Ce qui est amusant avec votre filmographie, c’est qu’on remarque que le cinéma vous emploie beaucoup plus dans le registre comique. Est-ce qu’on essaye de vous coller une étiquette ou est-ce que vous reconnaissez que vous avez un genre de prédilection ?

    Non, sur l’étiquette j’ai la chance de pouvoir jouer des choses très différentes. Je n’ai donc pas de soucis avec ça. J’adore la comédie, et pour moi c’est le genre le plus difficile. Car il faut des gens qui savent l’écrire, le tourner et le jouer. Le drame me semble "plus simple", mais la comédie, on ne peut pas tricher. Je suis donc très heureux de jouer dans des comédies, je suis demandeur, mais c’est très agréable de changer.(…) J’aime bien changer de genre et le faire à fond.

    Alex Hugo a terminé sa première saison mercredi 14 septembre, et selon Téléstar, France 2 proposera deux nouveaux épisodes courant 2017, sans créer formellement de "saison 2". Quant à la programmation de France 3 pour la rentrée, découvrez-là en images :

    Rentrée 2016-2017 : toutes les séries de France 3 dévoilées

    Propos recueillis par Corentin Palanchini à Paris le 11 juillet 2016.

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